« Un bon film est un film qui dit : Je te veux, je te désire » magnifique définition de ce lien invisible entre un film et son spectateur de Bernardo Bertolucci. Il était de ces cinéastes dont les films donnent l’amour du cinéma. Cet amour, ce désir, a surgi des méandres du temps avec le dernier Orson Welles, chef-d’œuvre visionnaire sur les derniers jours d’un « filmmaker ». Dernier plan d’un film maudit dans un drive-in désert. Cette interrogation sur la place de l’art et de l’artiste est poursuivie par Lars von Trier dans ce début de siècle où toute création, toute parole, est soumise aux limites de la pseudo-morale des réseaux sociaux. Période dérégulée où une meute déchaînée entraîne Amazon Studio à mettre sous séquestre le dernier Woody Allen et condamne le cinéaste au silence. Dans cette ère sinistre, des exemples de résistance à l’ordre établi nous reviennent avec force du passé avec les sorties de The Intruder de Roger Corman, du Pornographe et de La Femme insecte de Shohei Imamura, de Pano ne passera pas d’Ody Roos et Daniele Jaeggi… Et dans le flot continuent des sorties, des films nous susurrent encore « Je te veux, je te désire… » nos préférence de 2018…
Par ordre alphabétique
A GENOUX LES GARS d’Antoine Desrosières (France)
ARYTHMIE (Aritmiya) de Boris Khlebnikov (Russie – Finlande – Allemagne)
CLIMAX de Gaspar Noé (France – Belgique)
COLD WAR (Zimna wojna) de Pawel Pawlikowski (Pologne – Grande-Bretagne – France)
FROST de Sharunas Bartas (Lituanie – France – Ukraine – Pologne)
LES GARCONS SAUVAGES de Bertrand Mandico (France)
THE HOUSE THAT JACK BUILT de Lars von Trier (Danemark – France – Allemagne – Suède)
THE OTHER SIDE OF THE WIND d’Orson Welles (Etats-Unis)
THE SPY GONE NORTH (Gonjack) de Yoon Jong- bin (Corée du Sud)
MEKTOUB MY LOVE : CANTO UNO d’Abdellatif Kechiche (France – Italie)
MIRACLE (Stebuklas) d’Egle Vertelyte (Lituanie – Pologne – Bulgarie)
SUR LE CHEMIN DE LA RÉDEMPTION (First Reformed) de Paul Schrader (Etats-Unis – Grande-Bretagne – Australie)
UNE AFFAIRE DE FAMILLE (Manbiki kazoku) de Hirokazu Kore-eda (Japon)
WOMAN AT WAR (Kona fer I strio) de Benedikt Erlingsson (Islande – France – Ukraine)
WONDER WHEEL de Woody Allen (Etats-Unis)
Signalons pour être complet : CoinCoin et les z’inhumains de Bruno Dumont et trois autres réussites : Le Poirier sauvage de Nuri Bilge Ceylan, un très bon film de SF : Upgrade de Leigh Whannell et de l’angoissant Paranoïa de Steven Soderbergh.