The Wild One, qui est également le titre d’un film mettant en vedette Marlon Brando, un autre personnage central de l’Actors Studio, est un documentaire d’exploration cinématographique innovante mettant en avant des approches visuellement poétiques de la narration et une représentation kaléidoscopique de Jack Garfein, projeté au Tribeca Film Festival 2022 où il a remporté le prix Tribeca de la meilleure photographie. Les prises de vues sont de Boris Lévy et le difficile travail d’archivage a été effectué par Rich Remsberg, qui est le responsable des archives aux États-Unis. La musique a été composée par Gael Rakotondrabe, un grand musicien, un pianiste de jazz et un compositeur qui a collaboré avec des artistes comme CocoRosie, ANOHNI et Robert Wilson…avec la voix off de Willem Dafoe.
The Wild One a été réalisé par Tessa Louise-Salomé qui a précédemment réalisé Mr. Leos caraX, nominé pour le prix du jury de Sundance. Il a été co-écrit avec Sarah Contou-Terquem. Salomé, une productrice et scénariste française a déjà produit des films qui mêlent les enjeux de justice sociale avec un focus sur l’univers créatif de l’artiste. Cette dernière a rencontré Garfein à Paris parce qu’il travaillait avec des étudiants à New York et Paris à travers la coproductrice Octavia Peissel de Wes Anderson. Son film va et vient entre la carrière de Garfein dans le show business et sa miraculeuse survie de l’Holocauste. Pour l’achever, il a fallu près de sept ans au cinéaste.
Tessa Louise-Salomé capte la parole de Garfein comme si elle prévoyait son départ car il décède avant la fin du tournage en 2019 à l’âge de 89 ans. Une interview de plus de six heures est enregistrée. Selon la cinéaste : « Nous avons recueilli son témoignage au Marlene Dietrich Halle, au cœur du Studio Babelsberg à Potsdam à côté de Berlin, l’un des studios les plus emblématiques de l’âge d’or du cinéma allemand où a été tourné Metropolis de Fritz Lang. Filmer son histoire est une façon de saisir le monde – l’Europe, la Shoah, le rêve américain, le cinéma, le théâtre – tel qu’il l’a vécu, assoiffé de liberté et obsédé par les différentes manières dont le pouvoir, sous toutes ses formes, s’approprie la réalité psychique de l’individu… ».
Le titre du documentaire de Salomé The Wild One lie deux titres des deux films de Garfein, The Strange One (1957) et Something Wild (1961).
Né dans ce qui était alors la Tchécoslovaquie en 1930, Garfein d’origine juive ukrainienne est devenu majeur pendant l’Holocauste. Ses parents ont déménagé en Hongrie parce qu’ils pensaient qu’ils seraient à l’abri des nazis. Ils s’y sont cachés avant d’être transportés à Auschwitz. Pendant la guerre, il avait été envoyé dans plusieurs camps de concentration dont Bergen-Belsen. Toute sa famille avait été assassinée dans les camps. Garfein a même rencontré une fois le criminel Josef Mengele surnommé par les survivants du camp « l’ange de la mort ». Mengele d’un léger effleurement du doigt sélectionnait avec désinvolture ceux autorisés à vivre et à travailler et sur lesquels il a mené ses horribles expériences médicales inspirées par la race. Tout au long des années d’après-guerre, Mengele n’a jamais exprimé de remords comme beaucoup d’autres criminels ou autres psychopathes et âmes vidées qui préfèrent nier sans gêne qu’un des élèves d’Aristote, Théophraste, fut le premier à les appeler « les sans scrupules ».
Au cours du demi-siècle, Jack Garfein devient l’ami des légendes de l’écran américain aux États-Unis. Il parvient à être l’assistant des réalisateurs Elia Kazan et George Stevens sur les films La Poupée de chair (1956) et Géant (1956). Il a également connu John Ford, Sissy Spacek, Paul Schrader, Steve McQueen, son ex-femme Carroll Baker, Marilyn Monroe… Il est devenu le collègue du légendaire professeur de théâtre Lee Strasberg. Ce dernier a révolutionné l’art du jeu d’acteur américain, qui consiste à puiser dans les expériences émotionnelles les plus intimes de l’acteur, pénétrant au plus profond de lui les situations vécues qui se rapprochent le plus possible du rôle qu’il doit interpréter et dont, par conséquent, l’art de jouer dépend profondément de l’inconscient de l’acteur. Cette théorie, on peut penser que Jack Garfein l’a vécue dans sa chair.
Jack Garfein se souvient que c’est à Auschwitz qu’il a appris ses premières leçons de théâtre lorsque des soldats allemands lui ont demandé de les accompagner dans une caserne dans le seul but sordide de satisfaire leurs pulsions sexuelles, Jack se faisant passer pour malade, et donc contagieux. Il tousse et cette fausse toux est son premier numéro d’acteur. Cette idée est venue de son oncle, qui lui a appris à jouer au malade dans les camps de concentration.
Après avoir étudié au Dramatic Workshop de New York, Jack Garfein devient le premier metteur en scène à obtenir sa place au sein du prestigieux « Actors Studio » à New York en 1953.
The Wild One nous apprend que Garfein fonde l’autre « Actors Studio West » à Los Angeles, aux côtés de Paul Newman, en 1966. Il sera plus tard le professeur de théâtre d’acteurs dont certains d’entre eux apparaissent dans le documentaire, tels qu’Irène Jacob, Sissy Spacek, Ron Perlman, James Thierrée, Laetitia Casta… Il dirige aussi Herbert Berghof, Shelley Winters, Jessica Tandy… et c’est lui qui découvre Steve McQueen, George Peppard, Ben Gazzara… Il donne à James Dean son premier rôle dans la pièce End as a Man (1953).
Le format et la cinématographie de The Wild One sont spectaculaires et ne respectent pas l’ordre chronologique. Une structure narrative non linéaire, témoignant de la complexité du personnage et de son destin. La cinéaste mélange des extraits de films et des photos du Garfein avec des commentaires des amis et de la fille de Jack Garfein. Elle fusionne l’art de Garfein avec sa vie, car selon elle, ils étaient tellement entrelacés qu’ils seraient impossibles à séparer. La structure du film ajoute constamment plus de détails au récit de Garfein pour expliquer ses motivations et combler les lacunes après sa mort. Le film est réalisé d’une manière qui reflète l’esprit avant-gardiste de Garfein et repousse les limites de la forme documentaire.
Le rôle des toiles dans The Wild One est double : immerger et distancier, elles viennent troubler la perception linéaire de la narration et offrent la liberté de voyager entre temps et espace. Un dispositif fut créé sur le tournage : à Berlin, Paris, New York, Los Angeles. Selon Salomé, les différents intervenants étaient filmés dans un espace voulu intemporel, entourés de projections des images d’archives projetées sur de grands écrans. La cinéaste s’est inspiré des expériences d’Etienne-Jules Marey (né en 1830), médecin, physiologiste et inventeur français, bien que l’objectif de Marey ne soit pas de créer un spectacle. Ce qui l’intéressait, c’était d’étudier la décomposition spatiale d’un phénomène ou l’analyse du mouvement, nullement au processus inverse qui permettait de le recomposer. D’ailleurs, le refus de Marey d’utiliser une quelconque machine à buts commercial et récréatif l’éloigne donc du processus qui va mener à l’invention du cinéma. En ce qui concerne The Wild One la cinéaste s’exprime : « Cela a permis de créer une expérience immersive et émotionnelle favorisant la spontanéité des réactions des personnes filmées… ».
Difficile de suivre ce film parfois ? Peut-être, d’autant plus que la voix off de Willem Dafoe raconte les histoires de Garfein à la première personne, ce qui est déroutant. Mais on se laisse emporter par le personnage exceptionnel de Garfein et par la beauté de l’image et le montage. A travers des archives et des entretiens que Tessa Louise-Salomé a consultés, tournés et montés, on peut voir entre autres la toute première pièce du Studio à Broadway : End as a Man.
A ce propos la cinéaste dit : « Chaque étape de la préparation du film s’est avérée être un gigantesque défi… c’est ouvrir pour la première fois soixante-quinze ans d’archives telles que des photographies privées, films personnels, correspondances, récits, témoignages cinématographiques, traces littéraires et visuelles, archives historiques. Cela me renvoyait constamment à cette question : comment réussir à associer les images d’archives avec les scènes plus actuelles que nous avons filmées ?… ».
Un flashback dans le film The Wild One où Jack Garfein se souvient du moment où un train l’a déposé avec sa mère Blanka à Auschwitz. Faisant signe à Jack de rejoindre les autres garçons et hommes, Blanka demande à son fils d’obéir. Mais le jeune garçon qui veut juste rester aux côtés de sa mère, refuse. « Je n’ai jamais voulu t’avoir », lui disait sa mère. Jack raconte comment il a détesté sa mère tout au long de la période de guerre pour finalement réaliser que ces mots durs n’étaient qu’une ruse pour lui sauver la vie.
Jack Garfein a été mieux traité en Europe et surtout en France, notamment pour son deuxième film : ils ont considéré son travail comme avant-gardiste et couvrant de vastes sujets aussi divers que le traumatisme, le genre, l’histoire, la violence et les médias. Son œuvre sera reconnue officiellement à la Cinémathèque Française (1984), plus tard au théâtre Billy Wilder (2010), au Film Forum (2011), au Telluride Film Festival (2012), et au BFI (2014).
Mais le nom de Garfein résonne seulement auprès des cinéphiles américains. Les thèmes controversés de ses films et son non-respect des codes de censure hollywoodiens de l’époque le firent tomber dans l’oubli, car, dès les années 1930, le code Hays mis en place par le sénateur conservateur républicain William Hays et appliqué jusqu’en 1968, censurait sujets et dialogues jugés moralement offensants ou trop provocateurs pour le grand public. Pour contourner cela, Hollywood a déguisé l’intrigue et le dialogue dans certains films. Le déguisement a permis de présenter des thèmes subversifs sous-jacents, mais sous une forme voilée, ce que les films de Garfein n’ont pas fait.
A cause de cette censure, Jack Garfein n’a réalisé que deux longs métrages : The Strange One (1957) et Something Wild (1961). Deux films sombres et avant-gardistes, alors qu’une partie du public américain de nos jours (mais pas tous, compte tenu de la montée actuelle des idées d’extrême droite aux États-Unis et dans le monde), est aujourd’hui plus enclin à faire l’éloge de tels sujets. Pourtant, c’est le « même » public qui l’a banni il y a quelque temps comme réalisateur à Hollywood, tout comme Orson Welles un prodige de la musique à 10 ans, un metteur en scène de Shakespeare à 14 ans, un peintre à 16 ans, une star de la scène et de la radio à 20 ans. Citizen Kane, considéré par beaucoup comme le film le plus important jamais produit, a été réalisé par Welles alors qu’il n’avait que 25 ans. Dans les années qui ont suivi Citizen Kane, certains de ses films n’ont jamais été terminés et beaucoup ont été rejetés.
Dans le documentaire This is Orson Welles réalisé par Clara et Julia Kuperberg, Orson Welles racontait avoir passé 2% de sa vie à créer et 98% à « se prostituer » pour obtenir de l’argent pour produire ses films. Welles a dit un jour que : « S’il n’y avait pas eu de Jack Garfein, Hollywood l’aurait inventé ! » L’auteur italien Alberto Moravia qui a jeté sur l’Italie fasciste et bourgeoise de son époque un regard neuf et sans concession et dont le travail est connu dans le monde pour avoir inspiré des adaptations acclamées de Jean-Luc Godard (Le Mépris) et Bernardo Bertolucci (Le Conformiste), a dit en 1961 que le film Something Wild était un produit indubitable du XXIe siècle. Selon Garfein, Moravia se demandait dans un journal en Suède : « Jack Garfein est-il le Ingmar Bergman américain ? ». Henry Miller fait l’éloge du talent de Jack Garfein dans son livre My Bike and Other Friends (1977) : « Il est tenace comme un bulldog, perfectionniste – il ne lâche rien tant qu’il n’est pas allé au fond des choses. Il est également doté d’une grande tendresse et d’un grand respect. »
The Strange One est le film avec Ben Gazzara, où on voit des soldats noirs, un autre personnage ouvertement gay : un cadet qui se prend pour un écrivain et qui est manifestement amoureux de Jocko le chef des cadets dans une académie militaire du Sud des États Unis. Il a d’abord été adapté pour le théâtre, avec le titre End as a Man, également mis en scène par Garfein. La pièce a reçu des critiques élogieuses pour le jeu d’acteur, et Ben Gazzara totalement inconnu, est devenu une star. Tout comme Pat Hingle.
Dans le documentaire The Wild One, on comprend que pour Garfein, la ségrégation aux États-Unis a touché quelque chose en lui – cela lui a rappelé les trains de déportation en Europe. Son producteur, Sam Spiegel un businessman dit au début à Garfein : « Quelle bonne idée ! », tout en essayant d’atténuer les tonalités du racisme et l’homosexualité qui avait encore une décennie et demie à parcourir avant d’être déclassifiée en tant que maladie mentale aux USA. Mais ensuite, le sujet du film est arrivé à Harry Cohn, qui dirigeait Studio Columbia: Des acteurs noirs dans un film ? Ça n’existe pas ! Nous n’allons pas avoir de distribution dans le Sud ! ». Fidèle à lui-même Garfein ne cède pas au studio Columbia Pictures. Mais ça lui a coûté cher : la censure du film et l’annulation du contrat de dix films signés avec la Columbia. Tessa Louise-Salomé s’exprime : « C’est là que l’industrie se doit d’être plus ouverte et tolérante, afin que les personnes les moins représentées puissent également devenir celles qui racontent les histoires. Tout art – qu’il s’agisse de théâtre, de cinéma, de peinture ou de littérature – est, par essence, un acte de résilience… Hélas, la censure prend aujourd’hui une forme très différente, parfois plus sournoise qu’à Hollywood dans les années 1950… »
A ce sujet, Garfein disait : « L’art se nourrit de l’inconscient, l’art ne peut être, au final, que l’expression suprême de la vie elle-même… Les gens de l’Holocauste disent plus jamais ça. J’ai toujours envie de leur jeter ma chaussure. Plus jamais? Je dirais, gardez les yeux ouverts... nous devons garder les yeux ouverts car on ne sait jamais si ou quand l’histoire se répétera… Tessa Louise-Salomé explique : « Le message qui résonne dans son œuvre est que nous devons rester attentifs à la perversité des systèmes de pouvoir. Je souhaite aussi que les spectateurs voient que son refus de compromettre son art était non seulement lié à son esprit rebelle, mais aussi à un profond combat en faveur de la liberté et la vérité… Il est parvenu à franchir les limites de l’identité pour mieux mettre en lumière la persistance des systèmes de violence et d’injustice… ».
Bien que nous respections le choix du cinéaste, nous sommes tout de même intrigués que dans son documentaire The Wild One et même ailleurs, nous ignorons la position de Garfein sur les autres conflits et injustices dans le monde et en particulier sur la politique oppressive d’Israël envers les Palestiniens en quête de liberté. Bien sûr, on ne peut pas tout dire dans un film ni comparer d’aucune façon l’incomparable concernant les atrocités commises contre les juifs, les gitans… pendant la Shoah, mais on peut comparer le racisme en Israël envers les Palestiniens (bien documenté par des associations israéliennes) tout comme le racisme contre les Afro-Américains aux États-Unis.
Mais entendre Garfein parler ainsi dans la seule interview valable réalisée par Foster Hirsch (présent dans The Wild One) après la projection de son film Something Wild à la Cinémathèque israélienne de Jérusalem en mai 2013 nous donne une toute petite idée de sa position sur Israël et nous laisse un peu pantois. Garfein semblait très impressionné en face du public israélien d’être dans le pays de son « rêve » : « Qui a imaginé qu’après 2000 ans il y aurait un État d’Israël ? La seule chose que je sache d’après les prières que j’ai dites à la synagogue, c’est l’année prochaine à Jérusalem… ».
Est-ce « « l’effet Rashomon » qui explique comment les parties décrivent un événement d’une manière différente et contradictoire, qui reflète leur interprétation subjective et leur intérêt personnel, plutôt qu’une vérité objective ? Le 24/08/2014, 327 survivants de l’Holocauste dont des descendants de juifs des familles victimes de la Solution finale ont signé une lettre contre Israël appelant au boycott total d’un État aux mains de criminels de guerre. A noter que « L’effet Rashomon » tire son nom du film Rashōmon (1950) d’Akira Kurosawa dans lequel un meurtre est décrit de différentes manières par quatre témoins.
Son second film Something Wild co-écrit avec le romancier Alex Karmel a brisé les standards cinématographiques bien que The Criterion Collection n’ait sorti un Blu-ray qu’en 2017. Ce film a été également rejeté parce qu’il raconte les séquelles de la victime de viol, Mary Ann (jouée par Carroll Baker) après sa tentative de suicide et qui tombe amoureuse de celui qui l’a sauvé. Le choc pour les critiques et le public est que le sauveur de Mary n’était autre que son violeur (syndrome de Stockholm). Garfein décrit le film comme un écho de son histoire personnelle, un survivant qui tente de se reconstruire à New York après un lourd traumatisme : « Eh bien, je dirais que le titre du film vient de moi… j’ai réagi intuitivement – et j’ai senti que quelque chose se passe dans la vie que nous ne contrôlons pas, qui nous arrive et peut changer nos vies… L’élément qui existe dans la vie – une guerre, ou quoi que ce soit qui prend des innocents qui n’ont rien fait, et les affecte soudainement d’une certaine manière et change leur vie ». Mais le public était loin de comprendre l’interprétation au second degré du réalisateur.
Tessa Louise-Salomé souhaite : « Ce que j’aimerais que les spectateurs retiennent, ce n’est pas seulement l’œil critique et l’esprit intrépide de cet homme, mais aussi sa générosité, son appétit pour la création, sa joie de vivre en dépit de l’horreur traversée dans son adolescence et sa conviction que c’est exactement là que se trouve la raison d’être de l’art ainsi que sa capacité à discerner la beauté de la complexité humaine… Tout art – qu’il s’agisse de théâtre, de cinéma, de peinture ou de littérature – est, par essence, un acte de résilience. C’est ce message qui résume la vie et l’œuvre de Jack… Il croyait fermement que l’art pouvait sauver des vies en permettant aux gens de réécrire leur propre histoire mais aussi de se distancier de leurs souvenirs. »
Mais que peut vraiment faire l’art dans un monde parfois pour ne pas dire souvent monstrueux ? Selon les neurosciences, l’art stimule des émotions intimes et profondes. Au delà, il satisfait d’abord un besoin esthétique en procurant une satisfaction désintéressée, le contraire des besoins primaires.
La mise en jeu de l’imaginaire permet de s’évader du réel, de découvrir et d’accepter d’autres champs et d’autres concepts. L’art donne peut-être un sens à l’existence en se questionnant et en ouvrant un espace de réflexion, d’introspection, mais ne donne aucune réponse facile à ces questions : D’où venons-nous ? Où allons-nous ? Qui sommes-nous ? Une pure illusion ? Comme le précise Shakespeare dans Macbeth : « La vie n’est qu’une ombre qui passe, un pauvre acteur, Qui s’agite et parade une heure, sur la scène, Puis on ne l’entend plus. C’est un récit Plein de bruit, de fureur, qu’un idiot raconte, Et qui ne signifie rien ».
Ou sommes-nous, si nous pouvons nous différencier de la célèbre citation de Shakespeare : un néant à l’égard de l’infini, un tout à l’égard du néant, un milieu entre rien et tout ?
Un film très intéressant à voir et à contempler pour la beauté de ses images et l’âme du personnage principal.
Norma Marcos
The Wild One un film de Tessa Louise-Salomé avec Jack Garfein, Blanche Baker, Peter Bogdanovich, Patricia Bosworth, Dick Guttman, Geoffrey Horne, Foster Hirsch, Irène Jacob, Kate Rennebohm, Bobby Soto… Narration : Willem Dafoe. Scénario : Tessa Louise-Salomé, Sarah Contou-Terquem, en collaboration avec Elizabeth Schub-Kamir. Image : Boris Levy. Montage : Simon Le Berre. Musique : Gael Rakotondrabe. Production : Petite maison production. Distribution France : New Story (Sortie le 10 mai 2023). France. 94 minutes. Couleur. Tous Publics.