Leonard Nimoy, le Vulcain de Star Trek, série américaine des années 60, est devenu une star et un mythe de la science-fiction. Mi-ET mi-humain aux oreilles pointues, Mr Spock est le compagnon de voyage du Capitaine Kirk à bord de l’Enterprise. La série créée par Gene Roddenberry est arrêtée par la Paramount après trois saisons le 3 juin 1969. Le côté kitsch ne tient plus le choc face à ce que propose le cinéma, 2001 : l’odyssée de l’espace ou La planète des singes, de plus l’audience est en chute libre.
Leonard Nimoy reprend sa carrière sans ses oreilles pointues. Il devient l’un des personnages récurrents de l’équipe de Jim Phelps de Mission : Impossible de 1969 à 1971. On le retrouve aux côtés de Peter Falk dans un épisode fameux de Columbo, A Stitch in Crime (Le Spécialiste). Il y incarne un ambitieux et machiavélique chirurgien cardiologue, le Dr Barry Mayfield. Excellent épisode où apparaît aussi l’actrice de Planète Interdite, Anne Francis.
Au cinéma, Leonard Nimoy erre dans de nombreuses séries B des années 50/60, films destinés aux drive-in et double programme. C’est seulement après Star Trek, au début et durant les années 70, qu’il obtient ses meilleurs rôles sur le grand écran. D’abord, aux côtés d’Yul Brynner, Daliah Lavi et Richard Crenna dans le western Catlow que dirige Sam Wanamaker après le renvoi de Peter Hunt. Leonard Nimoy évoquera dans son autobiographie ce tournage comme l’un de ses meilleurs souvenirs professionnels.
Puis, en 1978 dans L’Invasion des profanateurs où il incarne le Dr David Kibney. C’est son personnage le plus intéressant et, de loin, le meilleur film avec Leonard Nimoy. Cette invasion extra-terrestre très « politique » est remarquablement réalisée par Philip Kaufman. Il s’agit de la deuxième adaptation du roman de Jack Finney, Graines d’épouvante, après celle de Don Siegel. Leonard Nimoy partage l’affiche de cet excellent film avec Donald Sutherland, Brooke Adams, Veronica Cartwright et Jeff Goldblum.
Au cours des années 70, la série Star Trek connaît de multiples rediffusions. Des nouvelles générations la découvre. Les 78 épisodes deviennent culte, des fans-clubs se développent un peu partout. Et, après le succès phénoménal de Star Wars en 1977, les majors mettent aussitôt en chantier des films de space opera. Tout est bon pourvu que l’action se déroule dans l’espace. La Paramount décide de reprendre Star Trek mais pour le grand écran. Philip Kaufman prévu à la réalisation est remplacé par le vétéran et multi primé aux Oscars, Robert Wise (West Side Story, La Mélodie du bonheur).
Le film reprend l’esprit pacifiste de la série en la combinant avec des « données » métaphysiques qui le rapproche de 2001 : l’odyssée de l’espace. Le grand écrivain de SF et fan de la série, Isaac Asimov, participe à l’élaboration du scénario. Ce qui n’a rien de surprenant. D’autres pointures de la SF, Norman Spinrad, Harlan Ellison, Robert Bloch, Richard Matheson ou Theodore Sturgeon avaient écrit des épisodes pour la série. Pourtant, le film est d’un ennui abyssal. Sortie sur les écrans américains en décembre 1979, Star Trek le film est un énorme succès. Des suites sont aussitôt mises en chantier. Leonard Nimoy demande à disparaître de la série, son personnage de M. Spock, lui colle trop à la peau. Il meurt dans l’épisode 2 (Star Trek II : la colère de Khan, 1982) avant de « ressusciter » dans l’épisode 3 (Star Trek III : A la recherche de Spock) que réalise justement Leonard Nimoy. L’équipage de l’Entreprise connaît en tout 6 films de qualité et d’intérêt très inégale avant la reprise la franchise en 2009.
Leonard Nimoy est apparu dans un nombre considérable de séries TV, il n’est donc pas étrange de le voir, au gré des rediffusions, dans Bonanza, Hooker, Night Gallery, Le Virginien, Des agents très spéciaux, Au-delà du réel, etc. Leonard Nimoy est décédé le 27 février 2015 à 83 ans.
Hospitalisé, M. Spock a tenu à faire parvenir un dernier message à ses fans via le compte twitter de son enveloppe terrestre, Leonard Nimoy : La vie est comme un jardin. On peut y trouver des moments parfaits mais ils ne durent jamais, sauf dans notre mémoire. Longue vie et prospérité.
August Tino