Après des semaines de rumeurs, ce jeudi 18 avril, Thierry Frémaux a levé le voile sur la sélection du 66e Festival de Cannes.
Compétition
Behind the Candelabra de Steven Soderbergh, Palme d’Or en 1989 pour son premier film Sexe, mensonge et video, Soderbergh, a bâti au fur et à mesure des années une des plus passionnantes carrières dans et hors système hollywoodien.
Borgman du hollandais Alex Van Warmerdam, débute à la fin des années 80 avec des films singuliers, Abel (1986), Les habitants (1992), et La robe (1996) reste ses films les plus connus. Borgman marque son retour sur la scène internationale.
La Grande Belleza de l’italien Paolo Sorrentino, encore en compétition, mais un festival de Cannes est-il possible sans film italien ?
Grigris de Mahamat-Seleh Haroun, le représentant à lui seul du cinéma africain, prix du Jury pour le très faible Un homme qui crie en 2010.
Heli du mexicain Amat Escalante, remarqué pour deux excellents films Sangre (2005) et Los Bastardos (2008), présentés à l’époque dans la section Un Certain Regard, il accède avec son troisième film à la compétition officielle.
Inside Llewyn Davis, le retour des frères Coen, multi, et à juste raison, primés à Cannes (Palme d’Or, Prix du Jury, de la mise en scène, etc.) avec John Goodman et la jeune qui monte Carey Mulligan (The Great Gatsby). Un hommage à la Cinémathèque Française se profile à l’horizon.
Jeune et jolie du français François Ozon, découvert avec ses courts-métrages, puis à Cannes avec Sitcom, il est devenu un cinéaste à succès avec l’adaptation de pièces de boulevard (8 femmes, Potiche) en relecture post-Jacques Demy.
Jimmy P. (Psychotherapy of a plains Indian), marque le retour en compétition d’Arnaud Desplechin, avec Benicio Del Toro et Mathieu Amalric. Tourné aux Etats-Unis l’année dernière, il s’agit d’une production française. Depuis son premier film La Vie des morts Arnaud Desplechin confirme qu’il est un des plus intéressants cinéastes français.
Only God Forgives du danois Nicolas Winding Refn, formidable cinéaste mis en avant assez tardivement par le Festival avec Drive en 2011.
Nebraska d’Alexander Payne, auteur consensuel de Monsieur Schmidt (2002), Sideways (2004) et The Descendants (2011).
Le Passé, de l’iranien Asghar Farhadi, production française, tourné à Paris avec Bérénice Bejo, Tahar Rahim et Sabrina Ouazani. Primé au Festival de Berlin, Ours d’Or pour La Séparation, Oscar et César du meilleur film étranger, c’est sa première participation à Cannes.
Soshite Chichi ni Naru du japonais Kore-Eda Hirokazu, réalisateur élégant et subtil des formidables After Life (1998), Nobody Knows (2004), Still Walking (2008), et le dernier en date I Wish (2011).
The Immigrant de l’américain James Gray, Lion d’Or à Venise pour son premier film Little Odessa, il a eu tous ses autres films en compétition à Cannes, The Yards, La nuit nous appartient, Two Lovers, mais jamais la moindre récompense. Une presse cannoise généralement assez négative puis lors de la sortie de ses films, une presse, et parfois les mêmes, dithyrambique.
Tian Zhu Ding du chinois Jia Zhangke, grand cinéaste, auteur des impressionnants Platform (2000) et Still Life (2006), sa carrière se divise entre fiction et documentaire.
La vénus en Fourrure, de Roman Polanski, un des grands cinéastes en compétition, Palme d’Or pour Le Pianiste. Polanski est l’une des grandes influences du cinéma moderne. Il adapte ici une pièce de théâtre basée sur le célèbre roman de Sacher-Masoch avec Emmanuelle Seigner et Mathieu Amalric qui a repris le rôle après le renvoie de Louis Garrel.
La vie d’Adèle, première participation du français Abdellatif Kechiche, auteur multi-primé aux César pour L’esquive et La graine et le mulet.
Wara no Tate de Takeshi Miike, stakhanoviste talentueux de la réalisation, capable de véritables fulgurances entre provocation et actes de créations radicales (Visitor Q, Ichi the Killer, Audition, DOA) et d’œuvres ultra classiques (Hara-Kiri).
Hors-compétition
All is Lost de J.C. Chandor, deuxième film du réalisateur après le très réussi Margin Call, il dirige ici, Robert Redford.
Blood Ties film français de Guillaume Canet, remake du film Les liens du sang de Jacques Maillot, déjà avec Guillaume Canet, mais cette fois transposé aux Etats-Unis avec l’aide au scénario de James Gray. Intérêt ?
The Great Gatsby de l’australien Baz Luhrmann en ouverture. Cette importante production de la Warner en 3D et l’adaptation du roman de F. Scott Fitzgerald. Il y avait eu en 1974 une première adaptation assez réussie dirigée par l’anglais Jack Clayton sur un scénario de Francis Ford Coppola avec dans le rôle-titre Robert Redford et Mia Farrow. C’est Leonardo Di Caprio qui incarne ici Jay Gatsby, ce qui semble être un excellent choix, et Carey Mulligan dans celui de Daisy Buchanan.
Zulu de Jérôme Salle, réalisateur des deux Largo Winch et d’Anthony Zimmer, est en clôture. Grosse production française Eskwad – Pathé, avec Orlando Bloom et Forest Whitaker.
La Rédaction