Sabotage, est un thriller controversé qui a eu sa première dans le cadre du programme Platform Prize au Festival international du film de Toronto 2022 et sortira en salles par Tandem Films. Il est librement inspiré d’un livre publié chez Verso Books « Comment saboter un pipeline », d’Andreas Malm, un géographe suédois. Il a été traduit en France (La Fabrique) et au Québec (Éditions de la rue Dorion). Selon Andreas Malm, les militants ont toujours tenu loin de l’usage de la force offensive. Mais l’exploitation des énergies fossiles et face à la menace qui plane sur l’humanité, les écologistes doivent-ils s’autoriser à s’en prendre aux infrastructures qui détruisent le vivant et comment ? Le monde a une arme pointée sur sa tête par les pratiques persistantes des industries envers les énergies fossiles, mais doit-on passer par la violence et la destruction pour la détourner ?
Le cinéaste Daniel Goldhaber s’interroge dans son film Sabotage sur les raisons qui poussent certains jeunes à risquer leur vie voire à accepter l’incarcération au service d’un avenir et d’une cause incertains, ce qui a poussé le célèbre cinéaste canadien Xavier Dolan à déclarer récemment : « Je ne vois pas l’intérêt de raconter des histoires quand tout s’effondre autour de nous. L’art ne sert à rien et se consacrer au cinéma est une perte de temps. »
D’autres comme Justine Triet, lauréate de la Palme d’or 2023 à Cannes, explique combien il est difficile pour les cinéastes de s’engager politiquement sans être accusés d’hypocrisie car ils profitent aussi d’un système à leur avantage. L’un des slogans de Mai 68 était « Tout est politique« . Est-ce à dire que tout est politique d’emblée dans le cinéma et dans la société ? Certains disent oui. D’autres disent non, car si tout est politique en soi, rien ne l’est !
Selon le dernier rapport du groupe de réflexion Ember, les émissions mondiales de gaz à effet de serre liées à l’électricité auraient atteint un pic en 2022 et commenceraient à décliner. Les auteurs attribuent ce changement en particulier aux efforts de la Chine, qui investit massivement dans le solaire et l’éolien. Mais cette bonne nouvelle est à tempérer : la production d’électricité continue d’augmenter à l’échelle mondiale, et c’est toujours le charbon qui domine. Le 15 avril, l’Allemagne a fermé ses trois derniers réacteurs. Une victoire pour les Verts et le mouvement antinucléaire, mais qui laisse certains perplexes : la fin de cette énergie controversée s’accompagne d’une augmentation de l’utilisation du charbon, le combustible fossile le plus émetteur de gaz à effet de serre. Robert Habeck, le ministre écologiste de l’Économie et du Climat, assure qu’il ne s’agirait que d’une phase : “Notre système énergétique sera différent : d’ici à 2030, nous aurons jusqu’à 80 % d’énergies renouvelables.” En France, le soutien à l’agriculture industrielle et polluante fait consensus entre la droite, l’extrême droite et les macronistes. Le parti BBB, fondé en 2019 par Caroline van der Plas aux Pays-Bas, une agricultrice, a réussi à s’imposer comme une force d’opposition de premier plan en faisant campagne ouvertement contre l’environnement et en contrant la mise en place du « Plan azote« , visant à réduire les émissions de ce gaz de 50 % sur l’ensemble du territoire d’ici 2030. Les émissions d’azote, dues en grande partie à l’agriculture, en particulier à l’élevage intensif (très important dans le modèle agricole hollandais), acidifient les sols, polluent les eaux et contribuent au développement des algues vertes. Et ainsi de suite pour les autres pays !
En réalité, le changement climatique reste hélas une abstraction pour la plupart des gens – quelque chose de trop vaste et vague pour déclencher une réponse émotionnelle urgente. Goldhaber a fréquenté l’Université de Harvard où il a terminé des études audiovisuelles et environnementales. Pendant ses études de premier cycle, il a écrit, produit et réalisé le court métrage en 2012, The Summer, puis en 2013, Bad Kid, qui a été sélectionné comme le court métrage du mois par Cinephilia. Il a réalisé en 2018, Cam, un long métrage d’horreur produit par Blumhouse Productions, avec Madeline Brewer. Le journal The Guardian l’a qualifié « d’excellente exploration des personnages et de la projection en ligne », et le New York Times l’a décrit comme le film qui a bouleversé le trope des films à suspense typiques d’une personne travaillant dans le commerce du sexe en tant que victime impuissante.
En 2020, il réalise un autre court métrage, In Sudden Darkness et pour la télévision : 50 States of Fright, Episode Red Rume. Il a également travaillé comme assistant monteur sur Chasing Ice, le documentaire qui était nominé aux Oscars.
Sortie le 7 avril 2023 aux États-Unis, Sabotage apprécié, fait sensation dans la presse américaine à cause de son sujet sensible et qui vient à la suite des derniers rapports du GIEC et des débats autour de ce que certains politiciens en France et dans le monde de droite et d’extrême droite appellent l’éco terrorisme. Selon les dires de Gerald Darmanin le ministre de l’intérieur français : « Ces affrontements motivés par des convictions écologistes laissent autant à craindre que le terrorisme djihadiste ». Or, qualifier ces faits de terrorisme est juridiquement faux.
Le FBI avait même accru leur surveillance autour des infrastructures pétrolières à la sortie du film, au cas où celui-ci donnerait des idées. L’Agence de réglementation de l’énergie de l’Alberta (AER) craint qu’un film qui attaque des oléoducs aux États-Unis encourage le sabotage d’infrastructures pétrolières. Des mesures additionnelles ont été prises pour protéger ces infrastructures, indique l’agence qui réglemente plus de 440 000 kilomètres de pipelines en Alberta. Le Kansas City Regional Fusion Center (KCRF) avait également lancé un appel à la vigilance, à la diffusion, dans les cinémas, d’un film mettant en scène des actes de sabotage visant des infrastructures pétrolières et gazières.
On lit sur Sabotage dans The Globe and Mail : « passionnant et intense », dans The American Prospect : « Il est incendiaire et enragé, audacieux et intrépide », Rolling Stone : « Ce qui aurait pu être un exercice morose et moraliste sur le climat se révèle une leçon explosive à l’écran », et dans Vulture : « Ce thriller haletant et palpitant est le meilleur film de l’année jusqu’ici ». D’autres journaux (mais peu) étaient moins enthousiastes : « Malheureusement, le film de Daniel Goldhaber finit par réaffirmer les stéréotypes de rebelles incompris avec un scénario au réalisme incohérent, à la sympathie forcée et à la conscience écologique douteuse ».
Le cinéaste dit signer un film « pop » et « grand public » : “L’objectif n’est pas seulement de faire un film divertissant, mais aussi de provoquer un débat autour de la question de savoir quelles tactiques sont nécessaires et défendables pour prévenir une apocalypse climatique”.
A noter que la question climatique a déjà été abordée dans des films tels que : Soleil vert (Soylent Green, 1974), un film américain d’anticipation réalisé par Richard Fleischer, Le jour d’après (The Day After Tomorrow, 2004), un film catastrophe américain réalisé par Roland Emmerich, (Food, Inc. 2008) de Robert Kenner, Nights Moves (2013) de Kelly Reichardt, Demain (2015), un documentaire français engagé de Cyril Dion et Mélanie Laurent, Hija de la laguna (2015) de Ernesto Cabellos, aussi, le film islandais de Benedikt Erlingsson, Woman at War (2018), ou le film de David Attenborough : A life on our planet (2020) puis de la satire Don’t Look Up (2021), une comédie écologique, qui s’empare des angoisses climatiques, signée par Adam McKay, réalisateur connu pour ses comédies grinçantes sur les dérives du rêve américain.
Avec Sabotage, on passe dans le registre du thriller : construction de la bombe de Michael, les éventuelles difficultés à placer le pyromane et à tenir les autorités à distance sont démontrées de manière crédible, quoique pas assez suffisante. Est-ce la volonté du cinéaste de ne pas trop s’intéresser aux autorités policières et au FBI, qui traquent les protagonistes dans l’ombre, les laissant peu menaçants dans ce film ?
Une séquence d’ouverture nous présente des filles et des garçons dispersés géographiquement, majoritairement issus de la classe moyenne ou pauvre. Ces jeunes se sont déjà organisés à longue distance en une équipe, planifiant secrètement un acte de destruction industrielle pour lequel ils se retrouvent à la fin dans une ferme isolée et abandonnée pour construire leur bombe. Leur cible : un oléoduc de l’ouest du Texas récemment construit malgré toutes les objections des résidents concernés et des associations de surveillance de l’environnement.
Sabotage est un film complètement fictif, mais il fait partie d’une réalité catastrophique qui est la nôtre où il est difficile d’empêcher cet avenir sombre et dangereux. Aucun des personnages ne se fait d’illusions sur ce qu’ils font peut tout arranger. Il est co-écrit sans didactisme avec l’actrice Ariela Barer et le producteur exécutif Jordan Sjol. Dans un bastion ultra-conservateur lourdement armé du Texas et des États-Unis en général, la photographie en 16 mm de Tehillah De Castro privilégie les compositions discrètes. Elle est chaleureuse et granuleuse avec une bande-son ténébreuse, dynamique pour accompagner les atmosphères de tension, toutes deux évocatrices du cinéma d’horreur des années 70.
Le film est volontairement tourné en 16mm, ignorant le numérique, qui fait désormais partie des codes culturels de la nouvelle génération. Selon le cinéaste il y aura un changement de paradigme : c’est la première année depuis l’avènement du numérique, que Kodak a augmenté sa production de pellicule. C’est un signe…
Daniel Goldhaber dit que cette génération a très clairement intégré un rapport à la technologie à un point où elle va arriver à un point de rupture. Il suffit de voir l’inquiétude croissante à propos des dérives des I.A. Toujours selon le cinéaste : « les décors naturels du film peuvent être captés que par la pellicule avec ses nuances de chaque instant, notamment en termes de lumières, selon que l’on tourne de jour ou de nuit »… Il rajoute : « Et plus encore, c’était aussi une manière d’inscrire Sabotage dans l’héritage d’un certain cinéma militant des années 60-70, en retrouvant son grain d’image. »
Un film bien écrit et réalisé. Le cinéaste s’exprime : « C’est probablement le travail d’écriture le plus compliqué mais aussi le plus excitant que j’ai connu. Il y avait quelque chose de l’esprit de la Nouvelle Vague française dans l’idée de confronter les idées abstraites de ce livre au langage du cinéma hollywoodien. Le point de départ est Jordan Sjol, un des co-scénaristes qui est également universitaire spécialisé en économie. Il m’a recommandé ce livre, me disant que ce serait quand même pas mal, dans une époque où le cinéma américain ne jure que par les licences, de porter à l’écran un essai. Je l’ai lu, et au bout de quelques pages, l’image de gamins dans le désert fabricant une bombe m’est immédiatement apparue. Du coup, je me suis dit : pourquoi ne pas incarner littéralement le titre de ce livre ? »
Sabotage se distingue par une construction en forme de flashbacks qui éclairent la vie de ces jeunes les uns après les autres avec peut-être un intérêt inégal des personnages avec des considérations individuelles insuffisamment développées. Cependant, ces flashbacks permettent tout de même de comprendre le désarroi et l’impuissance de ces jeunes qui se sont tous épuisés à lutter dans le droit chemin en protestant et en faisant pression pour être totalement ignorés : Theo (Sasha Lane) découvre qu’elle a une leucémie terminale rare contractée en grandissant dans l’atmosphère toxique d’une ville de raffinerie. Son adhésion à ce groupe est soutenue par son meilleur amie Xochitl (Arila Barer) une étudiante qui veut venger la mort de sa mère causée par une vague de chaleur extrême dans sa Californie natale. Theo et Xochitl, compagnons de longue date de Long Beach, en Californie, une ville criblée de pollution provenant de multiples raffineries de pétrole, ont maintenant la vingtaine. Elles sont rejointes par Alisha, la petite amie de Theo qui doute de l’urgence du plan de ses deux puis par l’Amérindien Michael (Forrest Goodluck), un fabricant de bombes autodidacte qui en a assez de la passivité de sa communauté natale face à la pollution, et Dwayne (Jake Weary), un Texan à l’allure conservatrice qui chasse les représentants du pétrole de sa propriété avec son arme, car il voit les conséquences de l’oléoduc directement dans son quotidien. C’est le comportement d’un Texan américain classique qui a probablement voté Trump et qui n’appartient pas exactement au groupe mais veut défendre sa terre. Le casting est complété par Shawn (Marcus Scribner), un camarade de classe de Xochitl qui a changé d’avis quand il a travaillé sur un documentaire sur les écologistes pacifistes ; et un couple romantique d’activistes hétérosexuels blanc Rowan (Kristine Froseth) et Logan (Lukas Gage), qui au premier abord paraissent si fêtards irresponsables finissent par accomplir leur mission et tromper le FBI par leur fausse collaboration avec ce dernier.
C’est un film qui oscille entre divertissement et activisme avec un discours politique clair. La colère, la tristesse, le sentiment d’injustice et une haine froide du gouvernement de ces jeunes emmènent le récit à l’explosion finale. Daniel Goldhaber est persuadé : « qu’il faut entourer le discours militant par du divertissement pour que le public s’y retrouve, pour que le film parle au plus grand nombre ».
La difficulté est qu’on essaierait d’accuser le cinéaste de faire l’apologie de l’éco terrorisme. Mais Goldhaber revient sur la violence réelle et la définition de l’identité américaine pour la confronter aux révolutions sociales en cours : « La mouvance actuelle de cancel culture par exemple, même si elle part d’une bonne volonté, nous amène sur le chemin inverse, voire ouvre la voie à un dangereux néofascisme. »
Les protagonistes du film circulent dans un monde qui brûle où beaucoup des climatologues craignent que nous ayons déjà perdu. Il ne reste donc pour ces jeunes que l’action directe contre le capital pétrolier qui ne s’intéresse qu’à faire de l’argent. Le film est contre le système néo-libéral : « Étudiant, j’ai passé des nuits à ne pas pouvoir dormir parce que je flippais du changement climatique, mais je reste encore un peu optimiste, notamment quand je vois les réactions de cette génération, qui me confortent dans l’idée qu’en fait nous commençons à peine à mettre en place les outils pour se battre ».
Le danger de ce genre de film pour certains est qu’il ne montre pas de contre-point. Le cinéaste répond : « Les films ont pris l’habitude de pointer du doigt un personnage, une société, un gouvernement ou une institution comme le « méchant » qui en serait responsable… Mais à un degré ou un autre, nous avons tous participé, en tant qu’individus, au dérèglement climatique. Sabotage essaie de démontrer qu’il ne sert à rien d’attaquer les gens ou les machines qui ont mené à cette situation. Ce sont les infrastructures qui sont nos ennemies, donc c’est à elles qu’il faut s’attaquer pour régler le problème. Et il n’est pas trop tard pour ça. »
Son film est réalisé avec un petit budget et un petit casting. Il a été conçu en 19 mois dans un mode de production indépendante en partie avec les acteurs et actrices du film. Daniel Goldhaber explique : « Je crois que l’ensemble du cinéma américain, de celui des studios aux productions indépendantes, est actuellement dans un sale état, en partie parce que son système a clairement divorcé du grand public. L’industrie a institutionnalisé le cinéma indépendant jusqu’à le rendre contre-productif. Sabotage a été fait en dehors de ce circuit : personne ou presque dans l’équipe n’a d’argent, nous n’avons fait aucune session de pitch à des producteurs. Certains critiques disent que le problème est que ce film veut que le public réfléchisse à la profondeur du message, mais ne parvient pas à créer des personnages convaincants pour soutenir les ambitions de leur message. Pourtant, ce genre de film qui bouscule avec une mise en scène réaliste, anxiogène, étouffante et en totale adéquation avec le sujet, manque cruellement au cinéma contemporain, même indépendant. »
Sabotage choisit d’aller au bout de ses convictions, provoquant certainement des réactions. Ainsi, son contenu et son sujet ne plairont pas à tout le monde, en particulier aux conspirateurs scientifiques comme John Clauser et un autre lauréat du prix Nobel, Ivar Giaever hélas. Le 8 mai 2023 : John Clauser, le dernier lauréat du prix Nobel de physique en 2022 (un Prix partagé avec le français Alain Aspect et l’Autrichien Anton Zeilinger), annonce son soutien au climato-réalisme : « Le narratif commun sur le changement climatique, explique-t-il, constitue une dangereuse corruption de la science qui menace l’économie mondiale et le bien-être de milliards de personnes. Une science climatique mal orientée s’est métastasée en une pseudoscience journalistique massive »… « Il n’y a pas de crise ni d’urgence climatique », insiste Clauser, faisant allusion à la déclaration Clintel, qui rassemble plus de 1500 signatures, un groupe de conspirateurs bien connu, dont 21% étaient des ingénieurs et beaucoup d’autres étaient liés à l’industrie des combustibles fossiles. D’autres étaient des lobbyistes et certains travaillaient même comme pêcheurs ou pilotes de ligne. Moins de 1 % des noms répertoriés se décrivent comme des climatologues et huit des signataires sont d’anciens ou d’actuels employés du géant pétrolier Shell, tandis que de nombreux autres noms ont des liens avec des sociétés minières. Un rapport de 2021 de l’Université Cornell a révélé que 99,9% de plus de 88 000 études sur le changement climatique conviennent que les humains ont accéléré le phénomène, en grande partie à cause des émissions de carbone.
L’accusation contre les puissances pétrolières et le capitalisme sauvage dans ce film est claire et honnête contrairement aux idées de ces conspirateurs soi-disant « scientifiques ». La réflexion qui se fait en sortant de la salle de projection prouve bien qu’on a vu une œuvre courageuse et rare du cinéaste américain. A cela Goldhaber répond : « Le principe de créditer un réalisateur comme unique personne aux commandes ne rend pas service au cinéma et faire croire qu’il n’y a qu’un capitaine à bord est une vision impérialiste. Pour Sabotage, on a essayé d’être tous au même niveau : tout le monde a été payé la même somme et a eu son mot à dire. Ça rend le travail plus facile, et si on parle d’activisme, c’est une manière de se battre contre un système économique établi qui n’a plus lieu d’être. »
Autre question que l’on peut se poser à la fin : notre peur est-elle désormais justifiée par les propos de certains scientifiques malhonnêtes comme John Clauser et par l’imagination limitée de nombreux politiciens dont le président Macron qui va encore plus loin en offrant la Légion d’honneur au PDG de TotalEnergies, promettant ainsi le grade d’officier à ce même patron, le plus grand pollueur du monde avec ses projets d’écocide ? Sabotage répond oui.
Ce film sombre et courageux dont les protagonistes ne cherchent pas la gloire dans ce qu’ils tentent de faire, aura-t-il une chance de faire changer d’avis les écologistes partisans de l’action pacifique malgré les inondations au Pakistan ou d’une Inde meurtrie vers une Californie et un Canada en flammes, une Grèce consumée par le feu et j’en passe, mettant en danger les moins responsables comme les pauvres et les dépossédés d’avoir créé la crise ? Quel sera le point de basculement ? A quel moment apparaîtra-t-il légitime au plus grand nombre de faire sauter des pipelines etc ?
Le cinéaste répond : « Si quelqu’un sabote un pipeline, ce n’est pas parce que nous avons fait un film sur le sujet, mais c’est parce que nous sommes confrontés à une apocalypse climatique… Je pense qu’un cinéaste doit revendiquer qu’il a des choses à dire et faire tout ce qui est en son pouvoir pour être entendu… »
Un film à voir absolument pour son sujet et pour sa mise en scène dynamique et non ennuyeuse.
Norma Marcos
Sabotage (How to Blow Up a Pipeline), un film de Daniel Goldhaber avec Ariela Barer, Kristine Froseth, Lukas Gage, Forrest Goodluck, Sasha Lane, Jayme Lawson, Marcus Scribner, Jake Weary, Irene Bedard, Olive Jane Lorraine… scénario : Ariela Barer, Jordan Sjol et Daniel Goldhaber d’après le roman de Andreas Malm. Image : Tehillah De Castro. Décors : Adri Siriwatt. Costumes : Eunice Jera Lee. Montage : Daniel Garber. Musique : Gavin Brivik. Producteurs : Ariela Barer, Alex Black, Daniel Goldhaber, Alex Hughes, Isa Mazzei, Adam Wyatt Tate et David Grove Churchill Viste. Production : Chrono – Lyrical Media – Spacemaker Productions. Distribution (France) : Tandem Films (Sortie le 26 juillet 2023). Etats-Unis. 2022. 104 minutes. Couleur. Pellicule 16 mm. Format image : 1.78 :1. Son : 5.1. Tous Publics.