Radioactive de Marjane Satrapi traite d’un sujet proche du film On The Basis Of Sex, un docu-drama qui ressemble à une parodie télévisuelle de prédication mais potentiellement fascinante. Il a été réalisé en 2018 par Mimi Leder basé aussi sur des événements réels et se concentre sur un couple marié qui se soutient mutuellement. Le rôle de Rosamund Pike rappelle aussi celui d’Emma Thompson jouant P.L Travers dans Saving Mr. Banks (2013), réalisé par Jean Lee Hancock : un film qui parle d’une répression écrasante d’une femme qui tente avec une très franche honnêteté de protéger sa propriété intellectuelle contre des hommes malhonnêtes.
Huit ans après la mort de Marie Curie, Greer Garson réalise en 1943 Madame Curie, avec quelques visuels saisissants, y compris un plan-séquence à travers des centaines de bols de produits chimiques qui s’évaporent et une image obsédante d’un plat de radium dans un grand hangar sombre. Ce film a remporté sept nominations aux Oscars dont une pour le meilleur film mais a perdu face au film Casablanca, un chef-d’œuvre très difficile à battre, réalisé par Michael Curtiz, qui a remporté deux autres Oscars bien mérités.
Le film de Garson montrait un bel équilibre entre la vie personnelle de Curie – son amour pour un collègue scientifique, son mariage – et son travail scientifique. Il a surtout popularisé la réputation de Marie Curie qui restera dans l’histoire la femme la plus inspirante dans le domaine de la science, bien que tant de femmes scientifiques inspirées par elle aient été ignorées y compris sa propre fille, Irène Joliet-Curie qui devint son assistante (jouée ici par Indica Watson en tant qu’enfant et Anya Taylor-Joy en tant qu’adulte). Cette dernière a remporté son propre Prix Nobel en 1935 avec son mari Frédéric Joliot, pour avoir développé la radioactivité artificielle un an avant la mort de sa mère. Toutefois, Marie reste à ce jour la seule personne à avoir été récompensée dans deux domaines scientifiques distincts Prix Nobel physique en 1903 et Prix Nobel chimie ainsi que la médaille Davy en 1911.
Une Femme Honorable, une minisérie télévisuelle réalisée par Michel Boisrand avec Marie-Christine Barrault et diffusée en 1991 sur France3, couvre toute la vie de Madame Curie. En 2016, la cinéaste allemande Marie-Noëlle Sehr réalise un film dans un style formel et pas très réussi, Marie Curie : The Courage of Knowledge, avec l’actrice polonaise Karolina Gruszka, tourné en Pologne, Munich et Paris. Il s’agit plutôt d’un film de romance et d’amour qui s’attarde longuement sur sa relation « illégale » avec son collègue Paul Langevin. Ce film montre que Marie Curie est aussi une personne qui a le sens de l’humour. Pendant la célèbre réunion de plusieurs scientifiques en 1911, Albert Einstein lui dit : »Vous êtes la meilleure parmi les femmes ». « Et aussi parmi les hommes« , répond Marie Curie en souriant au jeune Einstein.
Alors que dans Radioactive, en plus des histoires d’amour de Curie, le film s’attache à la cause du progrès scientifique où nous voyons un enfant créer au hasard un modèle atomique, et où Curie fait des déclarations sur la possibilité que ses progrès puissent être cooptés à des fins peu recommandables. Puis Satrapi nous dirige vers la bombe atomique d’Hiroshima etc. pour s’assurer que nous avons bien compris l’utilité et le danger de la radioactivité.
Il est tourné en anglais alors que Curie était polonaise vivant à Paris et mariée à un français. Rosamund Pike dans le rôle de Marie Curie dans Radioactive, un sujet indéniablement fascinant, crée un caractère admirable mais imparfait comme tout être humain vivant dans un monde imparfait et qui par conséquent ne peut provenir d’un être parfait. La perfection semble métaphysiquement impossible dans les limites des capacités de compréhension de l’esprit humain. Marie Curie a peur et se cherche tout comme l’information universelle encore imparfaite mais se cherche et organise les mondes matériels et subtils.
Marie exprime sa peur à sa fille Irène : « Être entourée de mort et de radiations m’a apporté très peu de bonheur ». Heureusement, Irène, qui a hérité son talent scientifique de sa mère et de son père, ne tient pas compte des avertissements de sa mère.
Rosamund Pike semble avoir un penchant pour les femmes déterminées à naviguer dans des environnements dominés par les hommes. Elle a déjà joué le rôle de la femme fatale dans Gone Girl en 2014 ainsi que la photographe de guerre Marie Colvin dans A Private War en 2018. Pike dans Radioactive de Marjane Satrapi joue le rôle d’une femme farouchement indépendante mais pour des raisons inconnues est réduite à un rôle dépendant après la mort de son mari.
Radioactive s’ouvre avec une Marie Curie âgée traversant Paris en 1934 jusqu’à son laboratoire. Une fois là-bas, elle s’effondre. Vers la route de l’hôpital, sa vie défile devant ses yeux en flash-back. Marjane Satrapi suit à sa manière la vie du scientifique passionnante et complexe.
En 1895 à Paris, l’immigrée polonaise Maria Salomea Skłodowska se dirigeait déjà vers une percée scientifique lorsqu’elle rencontra son collègue de recherche Pierre Curie (Sam Riley) qui était déjà un physicien célèbre en découvrant la piézoélectricité et la relation entre les propriétés magnétiques et la température des métaux. Marie Curie a prouvé l’existence de deux choses: le radium, le polonium (qu’elle a nommé pour son pays d’origine).
Jeune chercheuse dans la capitale française, elle demande à l’Académie de respecter l’intégrité du laboratoire où elle effectue son travail. Elle est expulsée pour avoir utilisé ses instruments de laboratoire pour des expériences « excentriques » avec l’uranium qui reflètent sa propre excentricité aux yeux des scientifiques. C’est précisément ce personnage excentrique avec un sens de l’intelligence, de la vigilance, de la possession de soi, de la dignité et du tact qui nous intéresse et que le film essaie de nous montrer sans vraiment y réussir.
Cependant, Marie ne renonce pas à ses ambitions et tente fièrement de continuer son travail dans un entrepôt glacé. Pierre Curie intelligent et en avance sur son temps, la bouscule dans la rue et récupère son livre en lui disant : « Êtes-vous intéressé par la microbiologie ? » Par la suite, ils se retrouvent dans un cabaret où Loie Fuller danse la Danse des flammes. Selon Mallarmé, poète et critique d’art, « la danseuse n’est pas une femme qui danse mais une « métaphore » dans un rythme essentiel, cosmique, dont la danseuse n’est que le vecteur. Elle propose une performance éphémère qui rompt avec les exigences capitalistes de la productivité et de l’efficacité. Une danseuse qui « irradie » est doublement étoile ? ». Est-ce la Danse des flammes qui réapparaît quelque fois dans le film, une métaphore pour souligner le pouvoir positif et négatif de la radioactivité ? Difficile de faire le lien. Peut-être qu’on a voulu laissé le spectateur l’interpréter comme il l’entend ?
Marie Curie était une femme libérée sexuellement mais elle voulait être appréciée pour son intellect. Une contradiction tout à fait normale et légitime si elle n’arrêtait pas de répéter qu’elle ne sera pas retenue par l’amour, mais passe de temps à se lamenter en pleurant et en criant pour son amour perdu. Tout ce qui devrait faire d’elle un personnage plus riche n’est pas très réussi. Apparemment, Curie dans la vraie vie n’a pas souffert d’une phobie débilitante des hôpitaux comme le suggère le film à cause de la mort prématurée de sa mère et de sa sœur. Elle avait plutôt l’esprit formidable d’une émigrante polonaise vivant sans crainte dans un Paris xénophobe.
Radioactive commence comme un film d’époque, traquant l’immigrante polonaise Maria Sklodowska à Paris. Le film passe par les moments déterminants de la vie de Marie: la mort, la maladie et la déception. Puis la rencontre avec son mari et partenaire de recherche, la découverte du polonium et du radium, la naissance de deux enfants et l’obtention de deux prix Nobel, la perte tragique de son conjoint piétiné par à un cheval. À la mort de Pierre, Marie Curie développe une relation étroite avec son ami marié Paul Langevin (Aneurin Barnard). Lorsque ses liaisons avec Paul se sont répandues, la foule tourbillonnait devant sa fenêtre.
Le sexe faisait-il partie intégrante dans la vie de Madame Curie ? Pas sûre. Pourtant, le film répand le corps de Pike de long en large. Marie et Pierre sont allongés nus sur l’herbe et Marie Curie et son amant Paul sont nus au lit. Peut être pour mettre l’accent sur le côté libre et féministe de Marie ou de la cinéaste ?
Marjane Satrapi et son scénariste Thorne sortent un peu du modèle bio-pic traditionnel et familier en transcendant avec des flash-forward vers des développements atomiques inutiles et certains effets visuels psychédéliques qui fait écho à la nature surnaturelle des découvertes de Marie accompagnés par la belle imagerie néon du directeur de la photographie Anthony Dodd Mantle. Le problème de ce film n’est pas seulement l’approche théâtrale et esthétique de Satrapi sur le sujet : « Il fallait que le film soit beau. Je suis une esthète et je viens d’une famille de peintres, dit-elle. Je ne supporte pas la laideur. Je suis attirée par la beauté. » C’est également le scénario de Jack Thorne, touffu et plein d’expositions sur l’isolement des éléments, retravaillé en tandem avec Satrapi.
Basé sur un roman de Lauren Redniss 2010, finaliste du National Book Award. Il avait été décrit comme un livre d’art et graphique. Ce n’est ni l’un ni l’autre. Dans Radioactive, Redniss utilise la partie narrative de l’image pour commenter et illustrer l’histoire. C’est une combinaison qui élève le livre au-dessus du roman graphique ou du livre d’art pour créer quelque chose de nouveau et excitant. Satrapi a peut-être voulu transmettre cette nouveauté et cette excitation en restituant l’esprit du livre avec une touche d’animation occasionnelle, mais cela ne marche pas toujours.
Marie ne se bat pour la candidature du prix Nobel qu’après que son mari Pierre ait refusé de l’accepter sans elle. Sa rage comprise ou mal comprise contre lui quand il revient avec leur prix partagé reflète sa tourmente intérieure d’être victime de discrimination en tant que femme. Cependant, son mari n’y était pour rien. Elle venait d’accoucher selon le film et par conséquent ne pouvait pas voyager avec lui.
Par ce prix Nobel, elle devient la première femme à le remporter, et moins d’une décennie plus tard, la première personne à en gagner deux à Stockholm où elle est triomphalement acclamée par une ovation debout menée par les nombreuses femmes dans le public. On n’en finit pas dans ce film avec des éléments typiques et ennuyants du bio-pic, même si le film voulait transcender le biopic: des ovations debout, des applaudissements lents (comme dans le film de Marie-Noëlle Sehr), des traumatismes infantiles et une tragédie romantique…
Marie se fait livrer 40 tonnes de minerai d’uraninite, qu’elle
broie en poudre et utilise pour extraire le radium. Pendant un dîner, Elle explique
gracieusement de ce qu’elle fait avec son mari à une femme, qui lui pose des questions
intelligentes.
De retour au laboratoire, les choses avancent et le public est bouleversé par la désinvolture avec laquelle les Curie manipulent des substances dont la puissance dangereuse leur est inconnue. L’habitude de Marie de caresser une petite bouteille verte brillante dans son lit donne des frissons dans le dos.
La radioactivité devient une tendance au tournant du siècle. Des entrepreneurs privés commencent à commercialiser le radium dans tout : du dentifrice à la crème rajeunissante pour le visage, aux cigarettes, aux réveils… Radioactive n’ignore pas les conséquences inattendues pour le couple aussi. Le rayonnement que Marie et Pierre ont passé tant d’années à étudier de près a conduit à leur détérioration physique. Ils souffraient d’une maladie invalidante. Les utilisateurs de la crème, dentifrice… deviennent anémiques et commencent à tousser du sang tout comme Pierre Curie.
Comme de nombreux biopics conventionnels et plats, Radioactive traite des incidents de la vie de son héroïne, mais réduit certains moments marquants à des montages d’animations psychédéliques. Satrapi en montrant ces propriétés explosives des atomes en même moment que Pierre fait l’amour à Marie que l’on voit à travers leurs ombres qui escaladent les murs et se confondent avec les étoiles, fusionnant l’énergie de leurs découvertes chimiques avec le lien intime de leur sexualité, souhaitait peut être que la science soit aussi « sexy » que leurs corps ? Mais toute personne avertie sait que la recherche scientifique de notre époque ressemble de plus en plus à un avion sans pilote, lancé dans une course aveugle et effrénée à la mise au point de nouvelles techniques toujours plus « performantes », le tout dans l’absence totale de considération de ce qui est bien ou mal, souhaitable ou à éviter absolument.
Selon Marjane Satrapi : « La science se marie à l’histoire d’amour pour former une seule et même histoire ». Comment pouvons-nous être si sûrs quand on ne sait pas si l’amour est une science exacte ou non ? « Le verbe aimer est difficile à conjuguer. Son passé n’est pas simple, son présent n’est qu’indicatif, et son futur toujours conditionnel », disait Jean Cocteau. Satrapi rajoute : « On ne peut pas être flou quand on parle de science : il faut être très précis, et j’aime cette rigueur. C’est le seul sujet sur lequel on peut être objectif ». Certains philosophes peuvent lui répondre : « La théorie de la science du passé est une théorie dépassée. Mais toute grande philosophie est indépassable ».
Le Prix Nobel de littérature William Faulkner, ami et scénariste du cinéaste Howard Hawks et de John Ford (qui appartiennent à la période hollywoodienne classique glorieuse) déclare lors de la remise de son prix à Stockholm : « que la plus grande menace pour la vie humaine n’est pas la bombe atomique elle-même, mais les échecs de compréhension et d’empathie qui pourraient conduire une nation à larguer une bombe sur une autre ». Mais il rajoute : « l’art pouvait être l’un des accessoires, les piliers pour aider l’homme à perdurer et à prévaloir. » John Steinbeck reste aussi positif une décennie plus tard, alors que le monde était aux prises avec le conflit de la baie des Cochons, il conclut son discours du prix Nobel en paraphrasant Saint Jean l’Apôtre : « En fin de compte, c’est le mot, et le mot est l’homme, et le mot est avec l’homme. Là où il y a des échecs de compréhension, l’art pourrait bien sauver la situation ». Les deux lauréats du prix Nobel et le film ont-ils pensé ce qui se passerait si la grande menace pour la vie humaine n’était plus une bombe larguée d’en haut mais des déchets nucléaires montant d’en bas ? L’art viendra-t-il alors à notre secours ?
Selon Paul Webster le producteur : « Le film est à cheval sur tant d’époques et de lieux différents ». En effet, le premier insert se déroule à Cleveland en 1957, où un médecin teste le radium sur un jeune garçon atteint d’un cancer. Puis le pilote d’Enola Gay l’avion Boeing B-29 Superforteresse, un bombardier lourd, quadrimoteur à hélices et à long rayon d’action, obtient la permission de larguer la bombe atomique en 1945 à Hiroshima. Suit des habitants inconscients et joyeux de cette ville, déchirés par l’explosion cinq minutes plus tard. Un essai nucléaire au Nevada en 1961 illustre également le potentiel d’une explosion atomique. Enfin, de jeunes pompiers meurent dans les entrailles d’un Tchernobyl en flammes.
Mais ces inserts brisent la fluidité narrative, nous font sortir de l’histoire du film et ne fonctionnent pas vraiment. Dans une interview le producteur Paul Webster déclare : « Nous avons créé un cadre temporel assez complexe, où l’on se projette en avant bien après la mort de Marie, et où l’on remonte jusqu’à son enfance ». La décision de faire un bond en avant dans l’histoire pour montrer où mène la science (Hiroshima, Nagasaki, Tchernobyl…) A noté que les différentes époques du film ont été réalisées avec succès sous la direction du décorateur en chef Michael Carlin.
Satrapi défend explicitement la vertu de l’intelligence de Curie en oubliant que son public peut s’identifier à une figure historique sans lui montrer ces inserts. De plus, les personnages du film parlent d’un ton sombre comme s’ils étaient conscients de leur rôle dans l’histoire : « Cela changerait la science pour toujours ! ».
Le discours que formule Pierre Curie au moment de la remise du prix Nobel de physique qu’il partage en 1903 avec sa femme Marie et avec Henri Becquerel porte en lui-même les dangers de la découverte qui n’ont peut être pas besoin d’une coupe flagrante sur les citoyens d’Hiroshima etc. pour accentuer son propos.
Le film dépeint de manière manichéenne la persécution de Marie par la foule et par la presse parce qu’elle est célibataire, immigrée dans une période de guerre et du rejet de l’étranger. En réalité, Paul Painlevé mathématicien et homme politique ainsi que Raymond Poincaré président de la République de 1913 à 1920 interviennent pour que ces attaques cessent et qu’en 1914 l’image de Marie Curie change, grâce à la création de l’institut du radium et à la reconnaissance de l’armée française, qui la nomme cheffe du service ambulant de radiologie.
Aussi Marie et Pierre, ainsi que de nombreux autres scientifiques et grands penseurs de leur époque, ont été intrigués par les médiums et les séances spiritualistes. Ils ont assisté à des soirées organisées par la célèbre Eusapia Palladino, un médium populaire auprès des intellectuels parisiens. Les Curies étaient prêts à admettre que quelque chose qu’ils ne pouvaient pas voir pouvait être réel. Cette ouverture leur a permis de comprendre cette structure de l’atome : « Si les affirmations spiritualistes s’avéraient vraies, écrivait Pierre, il n’y aurait rien de plus important d’un point de vue scientifique car si l’atome pouvait dégager de l’énergie, alors pourquoi l’énergie humaine ne pourrait-elle pas s’exprimer en dehors du corps » ?
Pour Redniss, l’auteur du livre : le mediumEusapia pourrait être en quelque sorte la narratricesilencieuse du livre, mais elle a un rôle quelque peu ridicule et Marie est montrée dans le film comme celle qui rejette les séances spiritualistes. Or, ce n’était pas le cas.
En fait, dans ce livre beau et puissant, l’œuvre d’art et la conception de Radioactive sont aussi fascinantes que l’histoire elle-même. Redniss a utilisé une technique de cyanotype qui est un procédé photographique monochrome négatif ancien, par le biais duquel on obtient un tirage photographique bleu de Prusse, bleu cyan. Elle a abouti à des images lumineuses qu’elle a ensuite améliorées avec d’autres couleurs même si le style artistique est minimaliste.
Dans le film on voit une teinte pittoresque de mercure argenté et un flou de daguerréotype qui est un procédé photographique mis au point par Nicéphore Niépce et Louis Daguerre. Il produit une image sans négatif sur une surface d’argent pur, polie comme un miroir, exposée directement à la lumière. Le mélange d’ancien et de nouveau dans le film se marie plus ou moins mais la musique quelque peu encombrante ne sauve pas tout le temps les plans – composée par Evgueni Galperine et Sacha Galperine.
Pour Redniss, cela avait un sens thématique: une tentative de capturer sur papier ce que Marie Curie appelait la «luminosité spontanée» du radium. L’auteur a jugé approprié d’utiliser un processus basé sur l’exposition, car l’imagerie photographique était au cœur de la découverte des rayons X et de la radioactivité. Redniss montre les utilisations médicales de la radioactivité ainsi que son pouvoir destructeur. C’est ce que montre le film.
Radioactive est un roman inspirant, mais n’est pas en soi un roman d’amour, même s’il contient une merveilleuse romance dans le cadre d’un récit plus large. Le roman contient également beaucoup de tragédies et ne concerne que partiellement les Curies en couple. La science, la biographie, la narration et l’art sont merveilleusement conçus. Ce qui fait cruellement défaut dans le film car presque toute l’histoire est centrée sur Marie et son travail.
La sortie de Radioactive d’Amazon Studios / StudioCanal se dirige également vers le petit écran, où il éduquera, espérant-le, les nouvelles générations sur le rôle que Marie Curie a joué dans le développement de la bombe atomique.
Norma Marcos
Radioactive un film de Marjane Satrapi avec Rosamund Pike, Sam Riley, Anya Taylor-Joy, Aneurin Barnard, Simon Russell Beale, Tim Woodward, Sian Brooke, Corey Johnson… Scénario : Jack Thorne d’après le roman graphique de Lauren Redniss. Image : Anthony Dod Mantle. Décors : Michael Carlin. Costumes : Consolata Boyle. Montage : Stephane Roche. Musique : Evgueni Galperine et Sacha Galperine. Producteurs : Eric Fellner, Tim Bevan, Paul Webster. Production : Working Title Films – StudioCanal – Pioneer Stilking Films – Shoebox Films. Distribution (France) : StudioCanal (Sortie le 11 mars 2020). Grande-Bretagne – Hongrie. 2019. 109 minutes. Couleur. Tous Publics.