Présentation et programme
Festival de la Cinémathèque : Sans la connaissance de notre passé, notre futur n’a aucun avenir. C’est pourquoi le passé est un présent pour demain.
Le Festival de la Cinémathèque (ex Toute la mémoire du monde), le Festival international du film restauré fête ses 11 ans avec une riche sélection de restaurations prestigieuses accompagnées d’un impressionnant programme de rencontres, de ciné-concerts et de conférences.
La Section NANCY SAVOCA, propose trois restaurations récentes de films en hommage à une des figures du cinéma new-yorkais, féministe et engagée. En sa présence.
Réalisatrice et scénariste américaine, Nancy Savoca est née le 23 juillet 1959 dans le Bronx, New York (Etats-Unis), de parents émigrés d’Argentine et d’Italie. Après des études à New York University, elle décide de devenir cinéaste et travaille avec Jonathan Demme (Dangereuse sous tous rapports, 1986 ; Veuve mais pas trop, 1988 ; Le Silence des agneaux, 1991 ; Philadelphia, 1993…) et John Sayles (Lone Star, 1996 ; Limbo, 1998…).
Renata, son film de fin d’études, raconte l’histoire d’une jeune femme italo-américaine qui tente de faire accepter à sa mère et à sa tante sa décision de divorcer. Son premier long métrage, True Love (1989), est lui aussi dirigé vers le devenir des femmes au sein de la communauté italo-américaine.
Pour son deuxième long métrage, Dogfight (1991), produit par la Warner, Nancy Savoca réalise une ambitieuse romance d’une nuit entre deux jeunes que tout oppose à la veille de la guerre du Vietnam et dirige les comédiens River Phoenix et Lili Taylor pour parler de la fragilité des premières amours et des désillusions que font surgir les combats de la vie.
Adapté d’une nouvelle de Francine Prose et produit par Jonathan Demme, avec Household Saints (1993), la cinéaste retrace la lutte de trois femmes de trois générations différentes pour vivre dans le quartier de Little Italy à New York dans une Amérique post-Seconde Guerre mondiale et s’interroge sur l’importance des déterminismes psycho-sociaux dans nos parcours et choix de vie. Nancy Savoca est une cinéaste qui n’a eu de cesse de mettre en lumière les parcours de vie de combattantes dans leur quotidien.
True Love (1989) de Nancy Savoca – 104 mn – Avec Annabella Sciorra, Ron Eldard, Aida Turturro…
Portrait doux-amer d’un couple du Bronx des années 80, le premier long métrage de Nancy Savoca scrute avec humour et tendresse le mariage et les rites de la culture italo-américaine. Classé parmi les grands films américains indépendants, True Love lance non seulement la carrière de la cinéaste, mais aussi celle d’Annabella Sciorra, juste avant le succès de Jungle Fever de Spike Lee. Restauration numérique 2K par Kino Lorber, d’après un interpositif 35 mm d’origine, scanné en 2K.
Renata (1982) de Nancy Savoca – 16 mn.
Film de fin d’étude de la cinéaste, racontant les difficultés d’une jeune femme italo-américaine dans le New York des années 80, qui tente de faire accepter à sa mère et à sa tante sa décision de divorcer.
Restauration numérique 2K par Milestone Film & Video, avec le soutien de Ross Lipman et Corpus Fluxus, d’après un négatif 16 mm d’origine scanné par CineSolutions. Avec l’aide de Nancy Savoca et Richard Guay, l’UCLA Film & Television Archive, Todd Wiener et Paul Foster. Séance présentée par Nancy Savoca.
Dogfight (1991) de Nancy Savoca – 89 mn – Avec River Phoenix, Lili Taylor…
La veille de leur départ au Vietnam, un groupe de jeunes Marines organisent un « Dogfight », un jeu stupide où il est question de séduire la fille la plus laide possible. Eddie Birdlace se réfugie dans un coffee shop où il rencontre Rose, timide et solitaire, rêvant de devenir une chanteuse folk et qui correspond au profil recherché pour la soirée. La personnalité de la jeune fille le touche peu à peu, et lorsque celle-ci, vexée et furieuse, apprend l’enjeu de la soirée, il décide de la suivre afin de se faire pardonner.
D’une magnifique énergie romanesque, Dogfight porte à la fois la tendresse et la fragilité de son autrice et de ses interprètes, pour, le temps d’une nuit, évoquer la misogynie d’un milieu brutal. Un bijou méconnu, rythmé par la folk vibrante des années 60. Copie 35 mm appartenant à UCLA Film & Television Archive – Collection Sundance. Séance présentée par Pauline de Raymond et suivie d’une discussion avec Nancy Savoca.
Household Saints (1993) de Nancy Savoca – 124 mn – Avec Lili Taylor, Tracey Ullman, Vincent D’Onofrio…
Adapté d’une nouvelle de Francine Prose et produit par Jonathan Demme, avec Household Saints (1993), la cinéaste signe une magnifique chronique new-yorkaise qui retrace autour du personnage de Teresa, la lutte de trois femmes de trois générations différentes pour vivre dans le quartier de Little Italy à New York dans une Amérique post-Seconde Guerre mondiale et propose une réflexion sur l’importance des déterminismes psycho-sociaux (l’amour, les croyances, la famille) dans nos parcours et choix de vie.
Nouvelle restauration et numérisation par le Lightbox Film Center de l’Université des Arts (Philadelphie) en collaboration avec Milestone Films, et avec le soutien de Ron et Suzanne Naples. Supervision par Ross Lipman et Corpus Fluxus, avec l’aide d’Illuminate Hollywood pour l’image et d’Audio Mechanics pour le son. Séance présentée par Nancy Savoca.
Moment privilégié de réflexion, d’échange et de partage qui met l’accent sur les grandes questions techniques et éthiques qui préoccupent cinémathèques, archives et laboratoires techniques mais aussi, bien évidemment (on l’espère encore !), éditeurs, distributeurs, exploitants et cinéphiles, le Festival de la Cinémathèque, né dans le contexte de basculement du cinéma dans l’ère du numérique, propose une fois de plus, cette année encore, une programmation exceptionnelle en donnant à voir aux spectateurs les chefs d’œuvre comme les œuvres moins connues (curiosités, raretés et autres incunables) du patrimoine du cinéma. Avec toujours un élargissement « Hors les murs » dans différentes salles partenaires de la manifestation à Paris et banlieue parisienne, puis, dans la continuité du festival francilien, en partenariat avec l’ADRC (Agence nationale pour le développement du cinéma en régions), plusieurs films qui tourneront après le festival dans des cinémas en régions, pour sa onzième édition, le Festival International du film restauré, renommé cette année « Festival de la Cinémathèque », s’affirme comme étant l’immanquable rendez-vous dédié à la célébration et à la découverte du patrimoine cinématographique mondial.
Créé par La Cinémathèque française en partenariat avec le Fonds Culturel Franco-Américain et Kodak, et avec le soutien de ses partenaires institutionnels et les ayants droit essentiels aux questions de patrimoine, ce festival est incontournable pour les cinéphiles passionnés, les amoureux du patrimoine cinématographique, les archivistes, les historiens, les chercheurs et autres curieux. Riche et foisonnante, la programmation du festival nous propose un panorama très éclectique des plus belles restaurations réalisées à travers le monde et salue ainsi non seulement le travail quotidien des équipes des différentes institutions, mais nous fait également prendre toute la mesure de la richesse incommensurable de cet Art qui n’a de cesse de témoigner tout en se réinventant tout le temps.
Cinq jours durant, dans 9 cinémas (La Cinémathèque française, La Filmothèque du Quartier Latin, Le Christine Cinéma Club, L’Ecole Cinéma Club, La Fondation Jérôme Seydoux – Pathé, L’Archipel, L’Alcazar, Le Vincennes et Le Reflet Médicis) le Festival de la Cinémathèque propose cette année encore, près d’une centaine de séances de films rares et/ou restaurés présentés par de nombreux invités et répartis en différentes sections pour célébrer le cinéma de patrimoine et fêter en beauté son onzième anniversaire.
Afin de ne rien manquer de cet évènement, rendez-vous à La Cinémathèque française et dans les salles partenaires du festival du 13 au 17 mars.
Steve Le Nedelec