Vendredi 16 mai 2014, Festival de Cannes, salle Buñuel, la jeune réalisatrice Hilla Medalia présente The Go-Go Boys : The Inside Story of Cannon Films, documentaire consacré à Menahem Golan, Yoram Globus et à l’aventure de la Cannon. Juste avant la projection officielle du film, monte sur scène les deux « héros » du documentaire, Menahem Golan, en déambulateur, et son associé Yoram Globus. Il s’agit certainement d’une des dernières apparitions publiques de Menahem Golan, producteur légendaire, mais aussi auteur de 45 films.
Né Menahem Globus le 31 mai 1929 à Tibériade, en Palestine sous mandat britannique, de parents d’origine polonaise. Il prendra le nom de Golan après sa participation à la guerre d’indépendance de 1948, en hommage au jeune état. Démobilisé, il se lance à corps perdu dans sa passion, le cinéma. Il étudie la mise en scène et l’art du jeu à la Vic Old School et la London Academy of Music and Dramatic Art en Angleterre puis le cinéma à l’Université de New York. Quelques temps assistant de Roger Corman, les deux hommes se retrouveront bien des années plus tard sur le projet d’un Spiderman dont les embrouilles financières aboutiront à une impasse. Mais revenons des années en arrière…
Son premier film El Dorado en 1963 s’inscrit dans la cinématographie naissante israélienne. C’est la première production de la société de Menahem Golan, la Noah Films. Topol, future star d’Un violon sur le toit, qui tient ici le rôle principal. En 1964, Menahem Golan produit Sallah Shabati de Ephraim Kishon, toujours avec Topol en tête d’affiche, le film reçoit la première nomination aux Oscars d’un film israélien.
Menahem Golan est ambitieux, il consacre tout son temps et son énergie au cinéma et surtout à réunir des fonds pour ses productions. En 1966, il prend la décision de réaliser et de produire un film à vocation international. Il monte une coproduction avec l’Allemagne pour La Malle du Caire (Einer Spielt Falsch), film d’aventure à la James Bond, écrit en partie par Marc Behm, grand écrivain de polar. Cinéphile averti et amoureux des vedettes, Golan embauche l’américain multi médaillé de la Seconde Guerre Mondiale, Audie Murphy, l’excellent George Sanders et l’allemande Marianne Koch, rendue célèbre par Pour une poignée de dollars de Sergio Leone (1964). Le film se ramasse. Mais, il en faut bien plus pour décourager le jeune producteur réalisateur. Son oncle, exploitant de cinéma, lui demande de prendre son fils dans sa société de production. C’est ainsi que Yoram Globus, de 12 ans le cadet de Menahem Golan, va prendre en charge le marketing et la distribution des films de La Noah Films. Lui-même passionné de cinéma, Yoram Globus ne pouvait que s’entendre à merveille avec son cousin. Ils produisent année après année, tout en rêvant d’Hollywood.
En 1975, ils montent une coproduction avec les Etats-Unis, Lepke, le caïd avec Tony Curtis, le film s’inscrit dans la vague des films de mafia, initié par le monumental succès du film de Francis Ford Coppola, Le Parrain (1971). Ils poursuivent la même année avec Un coup de 2 milliards de dollars (Diamonds) dans les rôles principaux Richard « Shaft » Roundtree, Robert Shaw, Barbara Hershey et Shelley Winters; cette nouvelle coproduction avec un nouveau partenaire suisse installe les productions Golan – Globus sur la scène international.
Mais c’est une petite production Juke Box (Eskimo Limon, 1976) de Boaz Davidson, qui va permettre à Golan – Globus d’obtenir leur véritable premier très grand succès. Cette comédie pour adolescents mélange habillement American Graffiti (George Lucas, 1973) à des œuvres européens d’initiation sexuelle plus au moins « explicite » et graveleuse.
Le 3 juillet 1976, un avion d’Air France en provenance de Tel-Aviv décolle d’Athènes à destination de Paris. Il est détourné par un commando composé de membres du Front populaire de Libération de la Palestine et des Révolutionäre Zellen allemand vers l’aéroport d’Entebbe en Ouganda. L’assaut des forces militaires israéliennes met fin à ce détournement. Des la fin des événements, Menahem Golan met en chantier Opération Thunderbolt. Des vedettes israéliennes incarnent les différents protagonistes et un impressionnant Klaus Kinski, le pirate de l’air allemand. Le film assoit la renommé des productions Golan – Globus, mais il doit faire face à la concurrence de Raid sur Entebbe en Europe. Ce film de Irvin Kershner avec un casting de choix: Peter Finch, Charles Bronson, Martin Balsan, Eddie Constantine et Horst Buchholz dans le rôle du pirate de l’air, était dans un premier temps destiné à la télévision aux Etats-Unis. Opération Thunderbolt est nominé dans la catégorie des meilleurs films étrangers pour l’Oscar 1978. C’est certainement le meilleur film de Menahem Golan, une réussite.
En 1979, Menahem Golan et Yoram Globus, rachète pour 500 000 dollars une petite société de production et de distribution américaine créé en 1967, la Cannon Group, avec l’ambition de réussir à conquérir le marché américain. Installé dans les quartiers « pauvres » d’Hollywood, Golan et Globus recherchent des sujets à fort potentiel commercial susceptibles de leur ouvrir le marché.
En 1984, en se promenant, Golan aperçoit des jeunes qui dansent. L’idée lui vient aussitôt de faire un film sur le mouvement hip hop alors naissant. Il fait venir d’Israël le réalisateur Joel Silberg, à quelques jours du début du tournage. Silberg improvise en partie Break Street, ce qui n’empêche nullement le film d’être un énorme succès à sa sortie, la Cannon est lancé.
Golan et Globus signe alors le contrat qui représentera l’épine dorsal de la Cannon avec Charles Bronson. La Star permet à la société de pré-vendre à l’International ses productions. Le justicier dans la ville n°2 (Death Wish 2), quasi-remake du premier du nom, avec toujours Michael Winner derrière la caméra, est un énorme succès en salles et en vidéo. Bronson devient l’acteur des polars ultra violents et sans concession de la Cannon, que réalise en alternance Michael Winner et J. Lee Thompson.
Golan et Globus mettent en place des productions avec comme base, l’association d’une vedette et d’un genre (polar, fantastique, comédie, musical).
Découvert comme adversaire de Bruce Lee dans une séquence d’anthologie dans La Fureur du Dragon (Bruce Lee, 1972), Chuck Norris devient à son tour un pilier de la Cannon. Héros ultra américain d’une série de films ultra patriotiques en lutte contre la vermine communiste que ce soit en extrême orient, Portés disparus 1, 2 et 3 (Missing in Action, 1984, 1985, et 1988 de Joseph Zito, Lance Hool et Aaron Norris) voir sur le sol américain avec l’inénarrable Invasion USA (1985, Joseph Zito).
Pour faire plaisir à sa femme, Menahem Golan, adepte des sandwiches au bureau, dînent ensemble au restaurant. Quand soudain, le serveur, plateau à la main, lève la jambe au-dessus de la tête de Golan sans renverser le plateau. Acteur au chômage, le belge Jean-Claude Van Damme est aussitôt engagé. Quelques mois plus tard arrive sur les écrans, Bloodsport (Newt Arnold, 1988) le film est un succès, et la carrière de Van Damme dans le cinéma d’action est sur orbite.
Après trois années de purgatoire, la Cannon permettent à Tobe Hooper l’auteur du mythique Massacre à la Tronçonneuse (The Texas Chainsaw Massacre, 1974) de revenir derrière la caméra. Il réalise pour elle, trois étonnants films. Lifeforce (1985), histoire d’une extraterrestre nue et ultra sexy en liberté sur terre. L’invasion vient de Mars (Invasion From Mars, 1986), une splendeur visuelle, remake d’un classique de la SF, réalisé par le décorateur William Cameron Menzies. Et enfin une suite à Massacre à la tronçonneuse, avec Dennis Hopper, attendu depuis des années. Le film s’avère être une dénonciation de la société de consommation d’une virulence inouïe. Massacre à la tronçonneuse II est mal compris par les fans décérébrés du genre adeptes d’effets faciles.
La société se développe rapidement. Présente massivement au Festival de Cannes, elle truste les pages des magazines professionnels, Screen International, Moving Pictures, Variety, achetant des dizaines de pages, pour des films à l’état de projet, en cours de réalisation ou en post-production. La Cannon devient le plus important fournisseur de films de genre de la planète, action en tout genre, psychopathe, érotisme, violence et la danse, constitue le business au quotidien de la société. Menahem Golan comprend bien vite que sans la reconnaissance artistique, la Cannon restera en périphérie du cinéma, une sorte de société de pestiférés. Golan est un fin connaisseur du cinéma et il est toujours aussi ambitieux. Il entreprend de produire, en parallèle des séries B, des films de série A, capables d’être en festival.
Ainsi, Golan permet au réalisateur russe Andrei Kontchalovski de faire ses débuts aux Etats-Unis. Réalisateur de « Sibériade », pour lequel il a reçu un Grand Prix au festival de Cannes en 1979, et ex collaborateur et scénariste de Tarkovski, est depuis trois ans à Hollywood, à la recherche de financement pour ses projets, sans succès. Il vient de quitter Shirley MacLaine, ne supportant plus d’être considéré par la communauté hollywoodienne comme un vulgaire gigolo. Sur les conseils de Sidney Pollack, il contacte Menahem Golan. Leur entrevu a lieu tôt le matin dans une chambre d’hôtel d’un palace cannois. Kontchalovski lui raconte son film, il s’agit d’un vieux projet qu’il avait écrit avec le scénariste de Roman Polanski, Gérard Brach à l’origine pour Isabelle Adjani. Une jeune femme est convoitée par plusieurs hommes, l’action se déroulant en Yougoslavie. Menahem l’arrête immédiatement et n’accepte de produire le film que si l’action se déroule aux Etats-Unis. Ainsi est né Maria’s Lovers (1984), l’une des meilleurs productions de la Cannon, avec une lumineuse Nastassja Kinski. Kontchalovski réussira par la suite la fusion de la série B Cannon et du film artistique avec le puissant Runaway Train (1985) d’après un synopsis d’un grand maître du 7ème art, le japonais Akira Kurosawa.
Malgré tout leurs efforts, la consécration ne viendra pas de Cannes, – Golan et Globus y dénotent trop au milieu des notables cinéphiliques et aristocrates du cinéma, – mais de Berlin, où l’admirable Love Streams de John Cassavetes obtient l’Ours d’Or en 1984. Robert Altman se retrouve en compétition officielle à Cannes avec l’excellent Fool for Love (1985), écrit par Sam Shepard, qui partage l’affiche avec Kim Basinger. Et l’année suivante, la Cannon présente à Berlin sa première production italienne, le remarque Berlin Affair (1986) de Liliana Cavani avec Gudrun Landgrebe.
Toujours à la recherche d’une reconnaissance artistique, Golan signe sur une nappe un contrat avec Jean-Luc Godard pour la réalisation d’un étrange King Lear (1987) où se croisent Woody Allen, Leos Carax et Julie Delpy. Le geste ne manque pas de panache et entre dans la légende du cinéma. Il produit un remarquable film Les vrais durs ne dansent pas (Tough Guys Don’t Dance, 1987) d’un des plus grands écrivains américains, Norman Mailer, où Ryan O’Neal partage l’affiche avec Isabella Rossellini.
Malgré toutes ses productions et la supervision artistique de l’ensemble, Menahem Golan réalise plusieurs films dont L’Implacable Ninja (Enter the Ninja, 1981) et lance la franchise Delta Force (1986) où il réunit Chuck Norris et Lee Marvin. Michael Dudikoff devient une star du Bis avec la franchise des American Ninja. La Cannon tourne à plein avec des réalisateurs maisons véritables stakhanovistes : Sam Firstenberg, Albert Pyun, Joseph Zito, entre autres, y enchaînent les films.
Au milieu des Ninjas en toute sorte, Golan – Globus produisent une adaptation de Charles Bukowski, Barfly (1987), que réalise Barbet Schroeder avec Mickey Rourke et Faye Dunaway. Bukowski tirera de cette expérience le « roman » Hollywood, récit d’une aventure avec des noms à peine travestis et d’incroyables anecdotes.
La Cannon fini par atteindre la taille d’une mini major avec près de 40 films en productions par an. En 1986, Golan et Globus frappe alors un grand coup en proposant à Sylvester Stallone, un cachet exorbitant de 12 millions de dollars. Globus pré-vend le film sur toute la planète sur la simple équation Stallone + Cannon = film d’action populaire. Menahem Golan passe derrière la caméra pour ce Bras de fer (Over the Top, 1987) tant attendu. La déception est énorme, Bras de fer est un film familial à destination des ploucs de l’Amérique profonde, alors que le public Cannon s’attendait à un film d’action dans le style maison, c’est un échec commercial sans appel, une des plus importantes erreurs stratégiques de la Cannon.
Yoram Globus, dans sa volonté d’expansion, afin d’asseoir la Cannon, rachète des circuits de cinéma en Europe et surtout celui de Thorn EMI en Angleterre. Menahem Golan et Yoram Globus réussissent à prendre dans le cadre d’un accord avec la Warner, les droits de Superman. Ils mettent aussitôt en production Superman IV (Superman IV : The Quest for Peace, 1987). Fort du succès des trois précédents, opus produit par Alexander et Ilya Salkind, Golan et Globus espèrent faire aussi fort au box office mondial. C’est le solide réalisateur canadien Sidney J. Fury qui est en charge de la réalisation et Christopher Reeves reprend le costume. D’un budget initial de près de 40 millions de dollars, Golan – Globus le réduisent en cours de tournage à 15 millions. Mauvaise décision, mais la Cannon n’a plus les moyens et trop de films en tournage. Fury fait ce qu’il peut avec des bouts de décors et des effets spéciaux minimalistes. Superman IV est un désastre aussi bien artistique que financier. Le film ne soutient pas la comparaison avec les productions précédentes. Après Over the Top, c’est une nouvelle déconvenue pour la Cannon, de plus en plus endettée.
1989, Yoram Globus, toujours à la recherche de fonds, cède en partie la Cannon à l’homme d’affaires Giancarlo Paretti. Ce qui entraîne le départ de Menahem Golan. Dans le cadre d’une compensation financière, Giancarlo Paretti, lui cède une société 21st Century Film Corporation. Cette petite structure, en activité depuis 1971, n’avait jamais rien produit de notable et n’avait eu que quelques films en distribution, le plus important avait été le film culte de David Lynch, Eraserhead. Yoram Globus reste aux côtés de Paretti. Celui-ci venait de racheter la société française Pathé et, en la fusionnant avec la Cannon, il crée Pathé Communications. Fort d’un prêt obtenu auprès Crédit Lyonnais néerlandais, il rachète la MGM pour 1,2 milliard de dollars. La filiale de la banque française est alors l’un des principaux bailleurs de fonds des producteurs indépendants d’Hollywood, que ce soit pour Dino de Laurentis (Blue Velvet, L’année du dragon) ou Mario Kassar et Andrew G. Vajna à la Carolco (Rambo II). Pourtant le montage financier mis en place par Paretti va vite battre de l’aile. La gestion de la nouvelle entité MGM – Pathé Communications aux mains de Paretti est catastrophique. La commission boursière et le FBI enquête sur l’homme d’affaires italien depuis des mois. Incapable d’honorer les échéances du Crédit Lyonnais, la MGM est revendu à son ancien propriétaire avec le catalogue Cannon partie intégrante désormais de la firme au lion. L’aventure de la Cannon prend définitivement fin en se début des années 90.
Yoram Globus rejoint alors son cousin au sein de la 21st Century Film Corporation. Les fastes du passé sont bien loin, mais l’ambition est toujours là. Dans ses indemnités de départ, outre la société, Menahem Golan est parti avec les droits de deux personnages emblématiques des comics Marvel, Spiderman et Captain America.
La société manque cruellement de fonds, ainsi Captain America devient une coproduction avec l’ex-Yougoslavie. C’est le modeste et peu onéreux cinéaste bis Albert Pyun qui se charge de la réalisation. Tourné en 1989, le film met trois ans à sortir et encore en direct-to-video aux Etats-Unis et connaît une sortie salles sur peu de territoire de part le monde. L’accueil critique et publique est catastrophique. Concernant Spiderman, le projet sombre dans une inextricable guerre de droits.
Avec un volant financier bien moindre, la société ne propose que des séries B ou le manque de moyen se fait cruellement sentir. Tout autant par désir d’économie que par volonté créatrice, Menahem Golan repasse derrière la caméra pour une adaptation de l’Opéra de quat’sous, Mack the Knife (1990). Malgré une jolie distribution : Raul Julia, Richard Harris, Julia Migenes (La Carmen de Francesco Rosi) et Roger Daltrey, le film est un échec. La société vivote. N’ayant plus les possibilités de produire de manière industrielle, les productions de Golan – Globus n’ont plus que des sorties limitées. Ils s’associent avec Alain Siritzy en France et produisent une série de films destinés à la télévision exploitant le filon Emmanuelle. C’est Francis Leroi qui réalise à l’économie ses adaptations. Le résultat est catastrophique.
Voulant renouer avec le succès, Golan et Globus entreprennent la production d’un cinquième « Justicier dans la ville », sans son réalisateur d’origine, Michael Winner, trop cher. C’est un solide artisan de la série B, Steve Carver qui doit réaliser le film. Charles Bronson donne son accord pour un film moins violent que les précédents et faire de son « héros » Paul Kersey un personnage plus sympathique. Mais des réductions drastiques de budget entraînent le départ de Carver. C’est Allan A. Goldstein, réalisateur de peu d’envergure qui le remplace. Bronson se brouille avec Menahem Golan, tandis que celui-ci tourne en Russie, Russian Roulette – Moscow 95, et que le 5e volet de la franchise se tourne au Canada. Le Justicier, l’Ultime combat (Death Wish V : The Face of Death, 1995) rencontre un petit succès en salle et de solide recette en vidéo. Mais Bronson refuse de faire un autre « Justicier » pour Golan. Ce qui n’empêche pas la société d’annoncer un nouveau « Justicier » sans Charles Bronson. Mais les maigres recettes des quelques rares succès de la 21st Century Film Corporation ne suffisent pas à maintenir la société à flot. Les pavés publicitaires dans la presse spécialisée se font au fil des années de plus en plus rares. 21st Century Film Corporation fait faillite en 1996. Menahem Golan et Yoram Globus se séparent.
Menahem Golan, seul, ce remet à la réalisation pour des films en prise directe avec l’actualité. The Versace Murder (1998), sur le meurtrier du couturier Gianni Versace, Andrew Cunanan. Il retrouve au casting Franco Nero dans le rôle du couturier italien. Le film connaît une carrière extrêmement discrète. Il monte la Golan/Dadon Impact Pictures, mais elle ne produira qu’un unique film qu’il tourne en Bulgarie: Armstrong (1998) série Z de guerre avec Frank Zagarino. Il enchaîne des films d’action sans grand intérêt. Il ressuscite le temps d’un film la Golan – Globus pour une coproduction avec la Corée du Sud, Kumite (2000). Le film, écrit par Menahem Golan, s’inspire de la vie d’un américain expert en arts martiaux. A Cannes, c’est dans les couloirs du palais des festivals que l’on croise désormais Menahem Golan, arborant un tee-shirt de sa dernière production, et non plus dans ceux des palaces cannois.
En 2001, Menahem Golan crée The New Cannon, Inc. et coproduit avec les studios Belarusfilm de Minsk (Russie), Death Game, mélange indigeste de basket, gangster, et pompom girl ! Il poursuit en Russie avec une adaptation de Dostoievski, Crime and Punishment, en associant cette fois aux russes, les polonais comme coproducteur. Le film étant plus « sérieux », il entraîne dans l’aventure d’excellents comédiens. Vanessa Redgrave, John Hurt, Margot Kidder, John Neville et Crispin Glover en Raskolnikov sont du voyage. Le film passe inaperçu dans les rares pays où il connaît une exploitation. Menahem Golan retourne en Israël pour Ha-Shiva MeHodu et réalise encore 4 films, le dernier est une comédie d’après une pièce de Ephraim Kishon, dont il avait produit en 1964 le film Sallah Shabati, Marriage Agreement.
Menahem Golan décède à Jaffa (Israël), le 8 août 2014. Une page de l’histoire du cinéma populaire et artisanale du siècle dernier se tourne définitivement.
Fernand Garcia