Max est un flic intègre et puritain. C’est un homme seul, isolé du reste du monde. Hermétique aux autres, il porte sur le monde un regard désabusé. Sa rencontre avec son ami de jeunesse, Abel, son exact opposé, va entraîner sa perte. Le film de Sautet met en place le schéma classique du polar urbain. Mais le film dévie sans cesse vers le quotidien en demi-teinte de Max, admirablement interprété par Michel Piccoli. Personnage solitaire et obsédé par une forme de morale dépassée, il « s’éprend » de la prostituée, amie d’Abel, qu’il utilise pour mettre en place son piège. Lily, femme sincère et libre, fera vaciller Max. Ce personnage est l’un des plus beaux rôles de Romy Schneider au sommet de son art et de sa beauté. Le film se termine sur un dernier échange de regards entre Max et Lily que sépare la vitre de la voiture qui conduit Max vers la prison. Si Max n’est plus mentalement seul, il n’en demeure pas moins physiquement séparé du monde. Une œuvre teinté d’un désespoir amer.
August Tino
Max et les ferrailleurs, un film de Claude Sautet avec Michel Piccoli, Romy Schneider, Bernard Fresson, François Périer, Georges Wilson, Boby Lapointe, Philippe Leotard, Michel Creton, Betty Beckers, Henri-Jacques Huet, Dominique Zardi. Scénario & dialogue : Claude Sautet, Claude Néron & Jean-Loup Dabadie d’après le roman de Claude Néron. Directeur de la photo : René Mathelin. Décors : Pierre Guffroy. Montage : Jacqueline Thiédot. Musique : Philippe Sarde. Producteurs : Raymond Danon – Roland Girard – Jean Bolvary. Production : Lira Films – Sonocam S.A. (Paris) – Fida Cinematografica (Rome). France-Italie. 1971. Couleurs (Eastmancolor). 1,66 :1. 112 mn.