Une nuit calme, une petite rue, un saloon et soudain des coups de feu retentissent. Jim Flood (Barry Sullivan) sort précipitamment le revolver à la main. La partie de poker a été terrible. Il tue deux hommes planqués devant le saloon et jette deux lampes à pétrole à l’intérieur. Flood prend la fuite au triple galop, il a toutefois le temps d’abattre un autre homme tandis que le saloon brûle. Au petit matin, il ne reste plus que des cendres et des poutres calcinées. Tranquillement, Seven Jones (Audie Murphy), jeune recrut des Texas Rangers, arrive en ville…
Audie Murphy a 35 ans quand il tourne Les 7 chemins du couchant. Il est l’une des grandes vedettes du western. Murphy incarne dans le film de Harry Keller, un jeune Ranger (Murphy fait plus jeune que son âge), qui part seul à la recherche d’un hors-la-loi, sans être mis au courant que celui-ci est aussi responsable de la mort de son frère. Cet élément, connu du spectateur, mais pas du personnage, donne une véritable dynamique au récit. Tout au long du voyage retour du Ranger et de son prisonnier, nous nous demandons quand il va être au courant et que va-t-il se passer ? Les contours psychologiques de Seven Jones étant parfaitement définis. Il est un homme de parole, profondément moral, qui croit en l’exercice de la justice dans un prétoire de tribunal et non à la vengeance, œil pour œil, dent pour dent. Va-t-il enfreindre sa propre éthique et succomber à une vengeance personnelle ? Et à quel moment ? Au fil de l’intrigue, une réelle amitié va unir les deux hommes. Sympathique que ressent le spectateur.
Le film doit énormément à son scénariste, Clair Huffaker, qui adapte pour Universal son roman. Il s’agit de son premier scénario pour le grand écran. Il était déjà un auteur de roman western reconnu, et avait signé des scripts pour des séries TV (Bonanza, Lawman, etc.). Par la suite, il signe les scénarios de Les Comancheros (The Comancheros, 1961) de Michael Curtiz, du formidable Rio Conchos (1964) de Gordon Douglas ou Les 100 fusils (100 Rifles, 1969) de Tom Gries. Bizarreté, Seven Ways From Sundown est le nom complet du personnage principal ! Certainement une facétie de Huffaker.
George Sherman commence le tournage, mais après une altercation violente avec Andie Murphy, le deuxième jour de tournage, quitte le film. Harry Keller, le remplace au pied levé. Finalement, Keller réalise avec Les 7 chemins du couchant, un de ses meilleurs films. Sa mise en scène classique prend de l’ampleur dès que Jones et Flood se retrouvent sur les routes de l’Ouest sauvage. Ils s’affrontent, puis combattent ensemble, chasseurs de primes et hors-la-loi. La confrontation finale, puisqu’il y en a une ,entre l’ordre et la liberté, est particulièrement réussie.
Au côté d’Audie Murphy, dans le rôle du hors-la-loi épris de liberté, Barry Sullivan. Il est vraiment bien. Sullivan porte en lui toute la tragédie à venir. Pour les amateurs de SF ou de Mario Bava, Barry Sullivan est le Capitaine du vaisseau spatial de La Planète des vampires (Terrore nello spazio, 1965).
Les 7 chemins du couchant est un western attachant.
Fernand Garcia
Les 7 chemins du couchant, une édition Sidonis – Calysta disponible en combo (DVD et Blu-ray, pour la 1ère fois) et en unitaire dans la collection Western de légende, dans un très beau report HD, en complément : Une présentation du film par Bertrand Tavernier, toujours un plaisir de l’écouter, entre souvenirs personnels et analyse du film (19 minutes). Une présentation par Patrick Brion (10 minutes). Et enfin, la bande-annonce américaine de Seven Ways From Sundown (2 minutes).
Les 7 chemins du couchant (Seven Ways From Sundown), un film de Harry Keller avec Audie Murphy, Barry Sullivan, Venetia Stevenson, John McIntire, Kenneth Tobey, Mary Field, Ken Lynch, Suzanne Lloyd, Ward Ramsey, Don Collier… Scénario : Clair Huffaker d’après son roman. Directeur de la photographie : Ellis Carter. Décors : Alexander Golitzen et William Newberry. Montage : Tony Martinelli. Musique : William Lava et Irving Gertz. Supervision musicale : Joseph Gershenson. Producteur : Gordon Kay. Production : Universal International. Etats-Unis. 1960. 86 minutes. Eastmancolor. Format image : 1.66 :1. 16/9e Version Originale avec ou sans sous-titres français et Version française. Tous Publics.