À plus de 80 ans, Earl Stone (Clint Eastwood) est aux abois. Il vit seul et sans le sou. Sa petite entreprise en faillite risque d’être saisie. C’est alors qu’on lui propose un travail de chauffeur pour transporter des marchandises. Earl accepte. Sauf que, sans le savoir, il s’est engagé à être passeur de drogue pour un cartel mexicain. Extrêmement performant, il transporte des cargaisons de plus en plus importantes. Ce qui pousse les chefs du cartel, toujours méfiants, à lui imposer un « supérieur » chargé de le surveiller. Mais ils ne sont pas les seuls à s’intéresser à lui : l’agent de la DEA Colin Bates (Bradley Cooper), est plus qu’intrigué par cette nouvelle « mule ». Entre la police, les hommes de main du cartel et les fantômes du passé menaçant de le rattraper, Earl est désormais lancé dans une vertigineuse course contre la montre…
« Rien n’est plus important que la famille. Ne faites pas comme moi : j’ai fait passer le travail avant la famille ».
La Mule marque le retour de Clint Eastwood à la fois devant et derrière la caméra depuis le chef-d’œuvre Gran Torino en 2009. Trop rare à l’écran, depuis Space Cowboys (2000) Eastwood aime à incarner des personnages de son âge. Tout comme il assume de jouer avec et de malmener son image de mythe, Eastwood assume son âge et en joue intelligemment. Il joue avec son image et avec son âge. Mais bien qu’Eastwood ait le même âge que le personnage d’Earl Stone, la ressemblance s’arrête là. Toujours en très grande forme, pour composer le personnage qu’il incarne, à 88 ans, l’acteur Eastwood a dû se documenter et s’est inspiré de son grand-père éleveur de poulets pour sa passion avec son travail et sur son physique, notamment sa démarche d’homme âgé.
« J’ai lu l’article du New York Times qui parle du vrai type dont est inspiré le personnage d’Earl, et je me suis dit que ce serait amusant de jouer quelqu’un de cet âge-là… C’est à dire de mon âge en fait. J’aime à penser que je suis toujours en train d’observer, d’apprendre, et Earl est comme ça, lui aussi. Plus on avance en âge, plus on se rend compte qu’on ne sait rien. Du coup, on continue à avancer ». Clint Eastwood.
Dernier « dinosaure » du cinéma, si certains ont encore besoin de s’en rendre compte, voici quelques-uns des chefs-d’œuvre dans et avec lesquels l’acteur réalisateur producteur Clint Eastwood s’est illustré depuis maintenant près de soixante ans : Pour une poignée de dollars (Sergio Leone, 1964), …Et pour quelques dollars de plus (Sergio Leone, 1965), Le bon, la brute et le truand (Sergio Leone, 1966), Un Shérif à New York (Don Siegel, 1968), Pendez-les haut et court (Ted Post, 1968), Sierra Torride (Don Siegel, 1970), Un Frisson dans la nuit (Clint Eastwood, 1971), Les Proies (Don Siegel, 1971), L’Inspecteur Harry (Don Siegel, 1971), Joe Kid (John Sturges, 1972), Magnum Force (Ted Post, 1973), L’Homme des hautes Plaines (Clint Eastwood, 1973), Breezy (Clint Eastwood, 1973), Le Canardeur (Michael Cimino, 1974), La Sanction (Clint Eastwood, 1975), Josey Wales hors la loi (Clint Eastwood, 1976), L’Epreuve de force (Clint Eastwood, 1977), L’Evadé d’Alcatraz (Don Siegel, 1979), Honkytonk Man (Clint Eastwood, 1982), Sudden Impact (Clint Eastwood, 1983), La corde raide (Richard Tuggle, 1984),… Cela vous suffit-il ou vous en faut-il encore ?… Très bien, on continue : Pale Rider (Clint Eastwood, 1985), Le Maître de Guerre (Clint Eastwood, 1986), Bird (Clint Eastwood, 1987) Chasseur blanc, cœur noir (Clint Eastwood, 1990), Impitoyable (Clint Eastwood, 1992), Un Monde parfait (Clint Eastwood, 1993), Sur la route de Madison (Clint Eastwood, 1995), Minuit dans le jardin du bien et du mal (Clint Eastwood, 1997) Les pleins pouvoirs (Clint Eastwood, 1997), Jugé coupable (Clint Eastwood, 1999), Créance de sang (Clint Eastwood, 2002), Mystic River (Clint Eastwood, 2003), Million dollar baby (Clint Eastwood, 2004), Mémoire de nos pères (Clint Eastwood, 2006), Lettres d’Iwo Jima (Clint Eastwood, 2006), Gran Torino (Clint Eastwood, 2008),… Sans commentaire.
Dans La Mule, Clint Eastwood joue le rôle d’Earl Stone, un homme qui, à l’approche de ses 90 ans, commence à se rendre compte que ce qu’il a sacrifié au cours de sa vie – le temps passé auprès de ceux qu’il aime – était en réalité la seule chose pour laquelle il aurait dû sacrifier tout le reste. Ancien vétéran, Earl fait partie de ces personnes dont la vie de famille est un échec car ils se sentent mieux lorsqu’ils ne sont pas chez eux. Il s’est exclusivement consacré à sa passion pour l’horticulture. Mais aujourd’hui qu’il a tout perdu, renouer les liens va être compliqué. C’est alors qu’une opportunité se présente à lui…
« La meilleure mule de l’histoire du cartel de Sinaloa était celui auquel on s’attendait le moins : un vieux monsieur de 90 ans qui voyageait pour son travail. Ils l’adoraient. Ils le recevaient comme un roi et le laissaient faire ce qu’il voulait. C’est à partir de là que j’ai commencé ». Nick Schenk.
Inspiré d’une histoire vraie, celle de la vie de Leo Sharp, vétéran de la Seconde Guerre Mondiale devenu dans les années 80 le transporteur de drogue le plus âgé, le scénariste Nick Schenk, déjà auteur du scénario de Gran Torino, a tout de suite pensé à Eastwood pour incarner le personnage principal et mener à bien ce projet. En effet, bien qu’il soit tout l’inverse du personnage de Walt Kowalski dans Gran Torino, qui de mieux que Clint Eastwood pour incarner Earl et son caractère affable, son sens de l’humour et son panache. Malgré son âge avancé, Earl est ouvert d’esprit et curieux du monde qui l’entoure. Il continue d’apprendre de la vie. Comme une bouleversante autobiographie, le personnage d’Earl, son histoire et sa quête de rédemption résonnent de façon très émouvante avec la propre vie du réalisateur. La Mule est donc un film où Eastwood met en scènes ses propres démons, un film où il mêle subtilement la maîtrise de son art et l’intime.
Le poids qui pèse sur Earl n’est pas celui de la drogue ni de ses actes illégaux voir criminels, mais bien, en plus de celui du temps qui passe inexorablement, le sentiment de culpabilité qu’il éprouve envers ses proches. Earl sait parfaitement conduire son pick-up mais pas sa vie. Le temps passe et ne revient jamais. La mort guette. C’est pourquoi, afin de donner du sens à ses actes, une fois qu’il goûte à l’argent facile, ce dernier cherche à compenser ce qu’il n’était pas en mesure de donner et ne résiste pas au plaisir de jouer les Robins des Bois et de faire le bien autour de lui. Il va entre autre aider à reconstruire le local-bar de ses amis vétérans, financer les fiançailles de sa petite-fille et sauver sa ferme de lis d’un jour. Earl a l’impression d’être un sauveur, mais il connait une déchéance sur le plan moral. Il sait que ce qu’il fait est mal et qu’un jour il devra en assumer les conséquences. Le temps passé ne peut être rattrapé, ni même racheté par l’argent.
« Plus il donne de l’argent, plus il s’imagine qu’il fait quelque chose de bien en transportant la drogue. Assez vite, il se retrouve à mener une existence assez dingue, y compris sur le plan des relations sociales. C’est sûr que pour quelqu’un de son âge, il vit dans un autre monde ». Clint Eastwood.
La Mule s’ouvre et se termine avec des plans sur les lys d’un jour d’Earl. Fugaces comme les souvenirs, avec ces fleurs le cinéaste semble citer le Carpe diem du poète Horace et nous dire qu’il faut cueillir le jour, profiter du moment présent. Avec une toujours habile maitrise de l’émotion de la part du cinéaste, le film aborde aussi bien le thème de la famille avec ses imperfections que ceux du souvenir, du regret, de la rédemption ou encore du pardon. D’une grande richesse thématique universelle, le film parle de deuxième chance et du fait qu’il n’est jamais trop tard pour se rapprocher des siens. Il fait ainsi immanquablement et remarquablement écho à plusieurs niveaux chez le spectateur. De plus, comme à son habitude, l’air de rien, Eastwood n’hésite pas au passage à mettre en scène les ruptures de la société américaine et à faire passer quelques messages politiques et sociaux dans le film. En tirant à boulets rouges non seulement sur notre époque et son dangereux retour à l’ordre moral, sur les dégâts que provoque la révolution internet sur le commerce et l’industrie, ou encore sur la survie difficile des anciens combattants aux Etats-Unis, il pointe du doigt et dénonce autant les préoccupantes, pour ne pas dire tragiques, réalités sociales et que les discutables choix politiques du pays.
Accordant, à juste titre, beaucoup d’importance au casting de ses films, recherchant toujours un certain profil pour chaque rôle, Clint Eastwood a engagé ici plusieurs acteurs qui ont déjà travaillé sous sa direction, notamment Bradley Cooper (Very Bad Trip, Happiness Therapy, American Bluff, American Sniper,…), Laurence Fishburne (Apocalypse Now, Rusty James, Cotton Club, La Couleur Pourpre, Jardins de pierre, The King of New York, Boyz’n the Hood, Tina, Matrix, Mystic River, Contagion,…), Michael Peña (Million Dollar Baby, Collision, World Trade Center, Fury, Seul sur Mars,…) et Alison Eastwood (Bronco Billy, La Corde raide, Minuit dans le jardin du bien et du mal, Les pleins pouvoirs,…), ainsi que d’autres avec qui il avait depuis longtemps envie de travailler, à commencer par Dianne Wiest (La Rose pourpre du Caire, Hannah et ses sœurs, September, Radio Days, Génération perdue, Edward aux mains d’argent, Coups de feu sur Broadway, L’Homme qui murmurait à l’oreille des chevaux,…) et Andy Garcia (Huit millions de façons de mourir, Les Incorruptibles, Black Rain, Le Parrain 3e partie, Dead Again, Jennifer 8, Héros malgré lui, L’Enjeu, Ocean’s Eleven, Instincts meurtriers,…). Taisse Farmiga (The Bling Ring, La Nonne,…) et Ignacio Serricchio complètent cet impressionnant casting.
Parallèlement à l’histoire d’Earl, on suit celle des membres des forces de l’ordre qui tentent d’arrêter les mules des différents cartels de drogue. Bradley Cooper campe l’agent Colin Bates fraichement arrivé à la Drug Enforcement Administration (DEA) et prêt à tout pour mettre la main sur la mystérieuse « mule » que personne n’arrive à coincer. L’agent Bates, qui vient d’emménager à Chicago et d’intégrer l’unité, tente de résoudre l’affaire et au passage cherche à montrer à ses supérieurs de quoi il est capable. À l’instar d’Earl, ce dernier consacre plus de temps à son travail qu’à sa famille qui s’en plaint. Leurs chemins vont se croiser et mettre en lumière leurs proximités et points communs.
« J’avais eu l’honneur de tourner avec lui pour American Sniper, mais il ne jouait pas dans le film. Le fait d’avoir l’occasion de jouer avec lui dans ce film-ci m’a fait dire oui tout de suite. (…)À deux reprises quand j’étais sur le plateau à le regarder jouer, je n’ai pas pu m’arrêter de pleurer. Il y a même une fois où je tournais une scène avec lui, et mon personnage n’était pas du tout censé pleurer si bien que j’ai dû détourner le regard. C’était très émouvant. C’est un acteur exceptionnel et il ne joue que rarement. Je pense qu’on avait tous conscience que travailler avec lui est un vrai privilège ». Bradley Cooper.
L’agent spécial à la tête de l’unité de la DEA de l’agent Bates est campé par Laurence Fishburne.
« Je suis le type en costume qui supervise les autres types en costume. Le personnage de Bradley Cooper est sous mon autorité tandis qu’il est à la poursuite de l’infâme passeur de drogue. J’aime beaucoup le travail de Bradley et j’étais donc impatient de jouer avec lui et de collaborer à nouveau avec Clint Eastwood, presque quinze ans après Mystic River. (…) J’ai eu la chance d’avoir une scène avec lui et je lui en serai éternellement reconnaissant. Des types comme Clint Eastwood, il n’y en a pas beaucoup. En tant qu’acteur et en tant que jeune homme qui a grandi en regardant ses films, c’est quelque chose d’unique de partager un moment à l’écran avec lui ». Laurence Fishburne.
L’agent Treviño, également sous l’autorité de l’agent spécial incarné par Laurence Fishburne et qui travaille en équipe avec Colin Bates, est interprété par Michael Peña. Ce dernier a lui aussi déjà joué sous la direction de Clint Eastwood dans Million Dollar Baby (2004).
C’est la talentueuse actrice Dianne Wiest qui campe Mary, l’ex-femme d’Earl, dont le ressentiment envers lui concerne tout particulièrement sa relation avec leur fille. Celle-ci lui reproche légitimement de ne jamais avoir été là pour elle ou pour sa petite-fille. Elle lui reproche son comportement et ses trop fréquentes promesses non tenues. La comédienne insuffle une incomparable douceur à son personnage et, malgré la rancœur qui l’anime à l’égard d’Earl, on ne peut que constater qu’elle éprouve des sentiments pour lui et reste sensible à son charme. Ce qui explique encore mieux sa souffrance.
« Travailler avec Clint est comme travailler au sein d’une rythmique car c’est un musicien. Le rythme est généreux, on le suit et on se rend compte qu’on devient meilleur qu’on ne pensait l’être. On fait confiance à son intelligence et à ses remarques. On est traité avec une infinie gentillesse, on se sent comme une note de jazz, et comme tout le monde autour de lui se met à jouer en harmonie, les choses se mettent en place ». Dianne Wiest.
Tandis que Mary reproche ouvertement à Earl ses mauvais choix, sa fille Iris, interprété par Alison Eastwood, la fille du cinéaste, n’arrive quasiment plus à lui parler. Animée par la rancœur et la colère, elle l’évite et ne supporte plus de se retrouver dans la même pièce que lui. Elle va devoir prendre sur elle et faire des efforts si elle souhaite tourner la page.
« Je n’ai pas travaillé avec lui, moi en tant qu’actrice et lui en tant qu’acteur, depuis mes 11 ans environ, quand j’ai incarné sa fille dans La Corde Raide. (…) On a collaboré ensemble depuis, il m’a notamment dirigée mais c’est la première fois depuis que je suis adulte que je joue à ses côtés. Ça a été une expérience vraiment magique et c’était merveilleux de partager ça avec mon père ». Alison Eastwood.
Contrairement à Iris, sa fille Ginny voit l’autre facette d’Earl. Candide, elle aime son grand-père et ne lui en veut pas. Incarnée par Taissa Farmiga, la petite-fille d’Earl prépare son mariage.
Maladroit avec ses proches, Earl se lie plus facilement avec les étrangers. Choisi par le cartel pour son côté insoupçonnable, dès son premier rendez-vous avec les membres du cartel qui organise ses déplacements pour ses livraisons, Earl apprend à les connaître et noue de bonnes relations avec eux. C’est quand il est convoqué pour rencontrer Laton, le chef du cartel remarquablement interprété par Andy Garcia, qu’il est vraiment accueilli au sein de la « famille ». Il devient « Tata », le pépé. Le cartel est pour lui comme une famille de substitution. Mais ces derniers vont vite se rendre compte qu’il est imprévisible. Earl ne respecte aucune consigne et n’en fait qu’à sa tête. Une véritable tête de mule.
« Je connais Clint depuis de nombreuses années et j’ai toujours eu envie de travailler avec lui. (…) J’ai vécu une merveilleuse expérience sur ce tournage. Clint fait confiance à ses acteurs. Je savais qui était mon personnage, il savait qui était le sien, et nous étions conscients de l’intrigue et de nos objectifs dans chaque scène. Clint vous donne la liberté d’improviser et il vous fait confiance pour atteindre ces objectifs tout en veillant à respecter l’intrigue ». Andy Garcia.
Comme l’attention toute particulière qu’il a portée pour le casting, pour porter avec son équipe de production (Tim Moore, Kristina Rivera, Jessica Meier, Dan Friedkin et Bradley Thomas) cette histoire à l’écran, Clint Eastwood s’est entouré d’une toute aussi brillante équipe technique. A la direction de la photographie on retrouve le canadien Yves Belanger (Laurence Anyways, Dallas Buyers Club, Wild, Demolition,…) – lumineux et chaleureusement coloré malgré son ton très crépusculaire, en cela La Mule rappelle immanquablement la lumière impitoyable d’Un Monde Parfait (A Perfect World, 1993) – ; au montage : Joel Cox, le monteur attitré du cinéaste depuis L’épreuve de force – The Gauntlet en 1977 qui a obtenu l’Oscar du meilleur montage pour Impitoyable – Unforgiven ; pour les costumes : Deborah Hopper, la costumière attitrée du cinéaste depuis La Relève – The Rookie en 1990 ; pour les décors : Kevin Ishioka (Avatar, Dunkerque,…) et enfin, pour signer la bande originale, le compositeur Arturo Sandoval.
« Chaque fois qu’on réalise un film ou qu’on joue un rôle, on apprend quelque chose : on raconte des histoires, on les joue, on vit des aventures, on résout des problèmes. Ça permet d’apprendre à se connaître, de savoir plus ou moins ce qu’on ferait dans la vraie vie. C’est ce qui rend ce boulot si passionnant ». Clint Eastwood.
La Mule est à la fois un excellent polar, un efficace et magnifique road-movie et, avec l’exploration d’une longue et difficile vie passée à négliger les siens, hantée par les erreurs du passé et du présent, un drame familial déchirant.
Une fois de plus, avec une interprétation admirable et une mise en scène aussi somptueuse que maitrisée, toujours au sommet de son art, avec La Mule, l’immense Clint Eastwood nous offre bien plus qu’une leçon de cinéma. La Mule est une leçon de philosophie, une leçon de vie. Un film personnel, sublime et bouleversant, sur la famille et le pardon. Du vrai et grand cinéma à voir en salle absolument. Immanquable.
Steve Le Nedelec
La Mule (The Mule) un film de et avec Clint Eastwood et Bradley Cooper, Laurence Fishburne, Michael Peña, Dianne Wiest, Andy Garcia, Alison Eastwood, Taissa Farmiga, Ignacio Serricchio, Loren Dean, Eugene Cordero… Scénario : Nick Schenk inspiré par un article du New York Times de Sam Dolnick. Image : Yves Bélanger. Décors : Kevin Ishioka. Costumes : Deborah Hopper. Montage : Joel Cox. Musique : Arturo Sandoval. Producteurs : Clint Eastwood, Dan Friedkin, Jessica Meier, Tim Moore, Kristina Rivera, Bradley Thomas. Production : The Malpaso Company – Warner Bros. – Imperative Entertainment – Bron Creative. Distribution (France) : Warner Bros. (Sortie le 23 janvier 2019). Etats-Unis. 2018. 116 minutes. Format image : 2.39 :1. Dolby Digital 7.1. Tous Publics.