John McTiernan 3/3 – Festival de la Cinémathèque, 2025

Section « John McTiernan » partie 3/3 :

Carte blanche à John McTiernan

(Otto e mezzo, 1963) de Federico Fellini – 138 min – Avec Marcello Mastroianni, Claudia Cardinale, Anouk Aimée, Sandra Milo, Rossella Falk, Barbara Steele.…

Un cinéaste dépressif fuit le monde du cinéma et se réfugie dans un univers peuplé de souvenirs et de fantasmes. Surgissent des images de son passé, son enfance et l’école religieuse de sa jeunesse, la Saraghina qui dansait sur la plage pour les écoliers, ses rêves fous de « harem », ses parents décédés. Dans la station thermale où il s’est isolé, son épouse Luisa, sa maîtresse Carla, ses amis, ses acteurs, ses collaborateurs et son producteur viennent lui tourner autour.

« On a écrit que 8½ était un film autobiographique. Je suis toujours autobiographique, même si je me mets à raconter la vie d’un poisson, d’une sole par exemple ! Et cependant, je suis à même de déclarer que ce film est une œuvre de fantaisie. […] Ceci semblera sans doute une prétention puérile, mais je voudrais que les gens aillent voir ce film sans idées préconçues : j’ai raconté une fable et il n’y a rien à comprendre au-delà de ce que l’on voit. » Federico Fellini.

En cure dans une station thermale, un cinéaste en mal d’inspiration se trouve happé par ses souvenirs et ses fantasmes. Les angoisses existentielles de Guido/Mastroianni, double notoire de Fellini, dans l’un de ses plus beaux films, au final indissociable de la ritournelle de Nino Rota, compositeur « attitré » du cinéaste. Après La Strada (1954) et Les Nuits de Cabiria (Le Notti di Cabiria, 1957), a valu au cinéaste son troisième Oscar du Meilleur film étranger.

« Les metteurs en scène qui ont été plus ou moins acteurs, les acteurs qui ont fréquenté le cirque, les cinéastes qui ont été scénaristes, ceux qui savent dessiner, ont généralement quelque chose « en plus ». Fellini a fait l’acteur, le scénariste, l’homme de cirque, le dessinateur. Son film est complet, simple, beau, honnête, comme celui que veut tourner Guido dans 8½. » François Truffaut. Séance présentée par John McTiernan.

Le Dernier Rivage (On the Beach, 1959) de Stanley Kramer d’après le roman Le Dernier Rivage de Nevil Shute – 134 min – Avec Gregory Peck, Anthony Perkins, Ava Gardner, Fred Astaire, Donna Anderson…

1964. Une guerre atomique a ravagé presque toute l’hémisphère nord de la planète. Un sous-marin américain fait alors escale en Australie. Mais les retombées radioactives se rapprochent lentement…

1964. Une guerre atomique a anéanti une partie de l’humanité. En Australie, les survivants tentent de trouver du réconfort, alors que le nuage radioactif progresse inexorablement vers eux. Dans l’un des premiers films à dénoncer la course au nucléaire, Kramer propose une vision intimiste de l’apocalypse, à travers les derniers mois d’une poignée d’êtres rongés par la peur, et prêts à accepter leur sort. Le Dernier Rivage marque les débuts de Donna Anderson au cinéma et offre à Fred Astaire son premier rôle dans un film non-musical. Séance présentée par John McTiernan.

John McCabe (McCabe & Mrs. Miller, 1971) de Robert Altman d’après le roman McCabe d’Edmund Naughton – 120 min – Avec Warren Beatty, Julie Christie, René Auberjonois, William Devane, Shelley Duvall…

En 1902, John McCabe arrive à Presbyterian Church, une petite ville de l’Ouest américain, pour ouvrir un bordel. Mme Constance Miller, une prostituée, lui propose son aide et son expérience en échange d’une partie des bénéfices. McCabe accepte, mais le succès de l’établissement fait des jaloux….

« Je n’ai jamais eu le désir de faire un western traditionnel. J’ai abordé McCabe comme si nous n’avions jamais vu de western et nous avons fait beaucoup de recherches sur cette période. Pourtant, le film a tous les éléments d’un western classique, mais traités sous un angle différent. Bien sûr, j’utilise certaines figures de style propres au genre, auxquelles le spectateur est accoutumé, afin de le mettre à l’aise et qu’il accepte le film. Puis je commence à opérer des changements. J’ai voulu revenir à certains éléments de la civilisation, la valeur de l’argent, cette boîte à musique avec des airs si nombreux, le capitalisme, l’Église. Ma documentation, je l’ai trouvée dans des journaux de l’époque, dans de vieilles photographies. » Robert Altman.

1902, dans l’Ouest américain. Un joueur de poker débarque dans une petite ville minière en plein essor, et s’associe avec une prostituée locale pour monter une maison close. Tout juste sorti du succès de M.A.S.H., Altman adapte le premier roman d’Edmund Naughton. John McCabe est un western – avec une photographie signée par l’immense Vilmos Zsigmond – à travers lequel le cinéaste se plaît à déconstruire tous les mythes de l’héroïsme, puisant de la mélancolie dans les chansons de Leonard Cohen.

« Malgré les apparences, mes films sont scénarisés. J’utilise l’improvisation comme un outil pendant les répétitions, mais une fois que nous commençons à tourner, c’est très carré. Ma façon d’improviser consiste à dire aux acteurs : « Ne tenez aucun compte du scénario, proposez-moi des choses ». Pendant deux heures, les idées les plus folles surgissent, puis dès que je sens que cela prend forme, je décide de tourner. Ne se posent plus, alors, que des problèmes mécaniques. » Robert Altman. Séance présentée par John McTiernan.

Dix ans après son dernier passage en France en septembre 2014 à l’occasion d’un hommage que lui consacrait le Festival du Film Américain de Deauville et d’une rétrospective à la Cinémathèque Française, invité du Festival cette année, le réalisateur John McTiernan sera à nouveau à l’honneur et présent à la Cinémathèque française pour rencontrer et parler cinéma avec son public. Avec six films du cinéaste à (re)découvrir sur grand écran et une carte blanche donné au réalisateur qui comprend trois films incontournables de l’histoire du cinéma, la Section « John McTiernan » propose un hommage au cinéaste hollywoodien John McTiernan, auteur de quelques-uns des plus beaux films d’action des années 80 et 90, dont la plupart, des triomphes au box-offices (Predator, Piège de Cristal, À la poursuite d’Octobre rouge), ont tout simplement redéfini l’héroïsme sur grand écran. Son trait, net, précis, élégant, cache aussi un cinéma d’une rare sophistication, une relecture postmoderne des canons hollywoodiens qui lui vaudra une carrière mouvementée, mais toujours d’une grande cohérence.

Steve Le Nedelec

Festival de la Cinémathèque : Sans la connaissance de notre passé, notre futur n’a aucun avenir. C’est pourquoi le passé est un présent pour demain.

Le Festival de la Cinémathèque (ex « Toute la mémoire du monde »), le Festival international du film restauré fête ses 12 ans avec une riche sélection de restaurations prestigieuses accompagnées d’un impressionnant programme de rencontres, de ciné-concerts et de conférences.

Moment privilégié de réflexion, d’échange et de partage qui met l’accent sur les grandes questions techniques et éthiques qui préoccupent cinémathèques, archives et laboratoires techniques mais aussi, bien évidemment (on l’espère encore !), éditeurs, distributeurs, exploitants et cinéphiles, le Festival de la Cinémathèque, né dans le contexte de basculement du cinéma dans l’ère du numérique, propose une fois de plus, cette année encore, une programmation exceptionnelle en donnant à voir aux spectateurs les chefs d’œuvre comme les œuvres moins connues (curiosités, raretés et autres incunables) du patrimoine du cinéma. Avec toujours un élargissement « Hors les murs » dans différentes salles partenaires de la manifestation à Paris et banlieue parisienne, puis, dans la continuité du festival francilien, en partenariat avec l’ADRC (Agence nationale pour le développement du cinéma en régions), plusieurs films qui tourneront après le festival dans des cinémas en régions, pour sa douzième édition, le Festival International du film restauré, renommé depuis l’année dernière « Festival de la Cinémathèque », s’affirme comme étant l’immanquable rendez-vous dédié à la célébration et à la découverte du patrimoine cinématographique mondial.

Créé par La Cinémathèque française en partenariat avec le Fonds Culturel Franco-Américain et Kodak, et avec le soutien de ses partenaires institutionnels et les ayants droit essentiels aux questions de patrimoine, ce festival est incontournable pour les cinéphiles passionnés, les amoureux du patrimoine cinématographique, les archivistes, les historiens, les chercheurs et autres curieux. Riche et foisonnante, la programmation du festival nous propose un panorama très éclectique des plus belles restaurations réalisées à travers le monde et salue ainsi non seulement le travail quotidien des équipes des différentes institutions, mais nous fait également prendre toute la mesure de la richesse incommensurable de cet Art qui n’a de cesse de témoigner tout en se réinventant tout le temps.

Cinq jours durant, dans 9 cinémas (La Cinémathèque française, La Filmothèque du Quartier Latin, Le Christine Cinéma Club, L’Ecole Cinéma Club, La Fondation Jérôme Seydoux – Pathé, L’Archipel, L’Alcazar, Le Vincennes et Le Centre Wallonie-Bruxelles) le Festival de la Cinémathèque propose cette année encore, près d’une centaine de séances de films rares et/ou restaurés présentés par de nombreux invités et répartis en différentes sections pour célébrer le cinéma de patrimoine et fêter en beauté son douzième anniversaire.

Festival de la Cinémathèque – 12ème édition – Festival International du Film Restauré – Du 5 au 9 mars 2025 à La Cinémathèque Française et « Hors les murs ».