les ingrédients sont réunis pour ce film très à « la française » : vacances, repas en famille, milieu bourgeois, écart générationnel, touche d’humour – le tout épicé par les scènes de sexe assez pudiques finalement si on prend en compte le film serbe sur le même  sujet Clip, sorti récemment en salles.

C’est un film sur une jeune et jolie lycéenne Isabelle, qui découvre sa sexualité. Durant l’été, elle fait expérience de sa première nuit avec un jeune allemand, en automne, elle se prostitue avec des hommes beaucoup plus âgés qu’elle, en hiver, la police et sa famille découvre sa double vie à cause d’un client d’Isabelle mort alors qu’ils étaient en train de faire l’amour, et au printemps, elle reprend le « bon chemin » et trouve l’amour avec un garçon de son âge.

Jeune et Jolie est bien mis en scène, formidablement joué avec un véritable sens du rythme, plaira certainement et pourtant… on est dérangé par une sorte de morale douteuse que véhicule le film. Dans la dernière séquence, la femme du client décédé (Charlotte Rampling), désire voir la jeune Isabelle, et, au cours de leur rencontre, dit regretter de ne pas être assez courageuse pour coucher avec des hommes pour l’argent quand elle était plus jeune. Ceci prouve à quel point le film est loin de la réalité de la prostitution, on est loin de films comme Slovenian Girl ou même Sleeping Beauty traitant la même problématique et plus sérieusement, Ozon, lui termine son film sur une note plutôt gaie.

Rita Bukauskaite

Jeune et jolie, un film de François Ozon avec Marine Vacth, Frédéric Pierrot, Charlotte Rampling, Géraldine Pailhas, Nathalie Richard, Akéla Sari. Scénario : François Ozon. Photo : Pascal Marti. Production : Mandarin Films, Mars Films, France 2 Cinéma, Foz. France. Durée : 93 mn. Couleur. Dolby Digital. Distribution (salle) : Mars Distribution. Sélection Officielle – Cannes 2013