Ingrid Bergman est l’une des plus grandes actrices de l’âge d’or du cinéma hollywoodien. Née en 1915 à Stockholm, entre très jeune à l’école d’art dramatique du Théâtre Royal, à 17 ans, elle débute au cinéma. Dès 1935, ses rôles deviennent plus importants et elle devient un visage familier des spectateurs suédois. Le cinéaste Gustav Molander en fait l’actrice principale de ses mélodrames. Intermezzo est un gros succès et Ingrid Bergman est remarquable. Le producteur David O. Selznick s’enthousiasme pour le film et décide d’en faire un remake hollywoodien. Le succès de cette nouvelle version, La Rançon du bonheur (Intermezzo : A Love Story, 1939) que dirige Gregory Ratoff, est à la mesure des ambitions du futur producteur d’Autant en emporte le vent (Gone with the Wind, 1939) et la carrière de Ingrid Bergman est lancée.
Elle est la partenaire de Spencer Tracy dans Docteur Jekyll et M. Hyde (Dr. Jeckyll and Mr. Hyde, 1941) de Victor Fleming et d’Humphrey Bogart dans le mythique Casablanca (1942) de Michael Curtiz. Sa beauté froide fascine Alfred Hitchcock qui la dirige dans La maison du docteur Edwardes (Spellbound, 1945), Les enchaînés (Notorious, 1946) et dans Les amants du Capricorne (Under Capricorne, 1949). Elle est une star et à ce titre choisit ses rôles et ses metteurs en scène, refusant le tout venant de la production hollywoodienne.
Impressionnée par Rome ville ouverte (Roma città aperta, 1945), Ingrid Bergman prend contact avec son réalisateur l’italien Roberto Rossellini et se propose comme actrice pour jouer dans ses films. Ils deviennent amants. Ingrid Bergman est mariée et la nouvelle de sa relation extraconjugale fuite dans la presse. Le scandale dans l’Amérique puritaine de la fin des années 40 est à la mesure de la renommée de l’actrice. Elle quitte sans regret les Etats‐Unis, divorce, épouse Rossellini et entame une carrière en Europe. Stromboli (1950), Europe 51 (1951), Voyage en Italie (Viaggio in Italia, 1953), La Peur (La Paura, 1954), Jeanne au bûcher (Giovanna d’Arco al rogo, 1954) sous la direction de son mari, de grands classiques. Ingrid Bergman personnifia par deux fois Jeanne d’Arc, à Hollywood en 1948 sous la direction de Victor Fleming dans Jeanne d’Arc (Joan of Arc) puis sous la direction de Rossellini.
Jean Renoir la dirige dans Elena et les hommes (1956). Elle obtient de grands succès avec Anastasia (1956) d’Anatole Litvak, Indiscret (Indiscreet, 1958) de l’auteur de Chantons sous la pluie, Stanley Donen où elle partage le haut de l’affiche avec Cary Grant, L’Auberge du sixième bonheur (The Inn of the Sixth Happiness, 1958) de Mark Robson et Aimez‐vous Brahms ? (Goodbye Again, 1961) adaptation du roman de Françoise Sagan par Anatole Litvak. En 1974, elle obtient son troisième Oscar (meilleur second rôle) pour son rôle dans Le crime de l’Orient express (Murder on the Orient Express) de Sidney Lumet après celui pour Anastasia en 1957 et celui pour Hantise (Gaslight) de George Cukor, en 1945. Ingrid Bergman obtiendra sa septième nomination à l’Oscar de la meilleure actrice pour Sonate d’Automne (Höstsonaten, 1978). Le film d’Ingmar Bergman est après celui de Vincente Minelli, Nina (A Matter of Time, 1976), le dernier grand rôle pour le cinéma d’Ingrid Bergman. En 1973, Ingrid Bergman est présidente du Jury du Festival de Cannes, Roberto Rossellini occupera la même fonction en 1977. Ingrid Bergman est décédée le 29 août 1982 à 67 ans.
Fernand Garcia
Rétrospective Ingrid Bergman à la Cinémathèque Française du 24 juin au 2 août 2015.