Né le 25 décembre 1899 à New York d’un père chirurgien et d’une mère dessinatrice, et mort le 14 janvier 1957 à Los Angeles, l’acteur américain Humphrey Bogart est un des mythes incontestables de l’histoire du cinéma.
Après avoir quitté la Navy dans laquelle il s’était engagé durant la Première Guerre mondiale d’où il ramènera sa blessure à la lèvre, Humphrey Bogart monte sur les planches à Brooklyn en 1921. Entre 1922 et 1935, il apparaîtra dans près d’une vingtaine de pièces à Broadway. Parallèlement, il commencera sa carrière au cinéma en 1930 dans Up The River aux côtés de Spencer Tracy sous la direction de John Ford. Puis, dirigé par les plus grands cinéastes, de Michael Curtiz (Le Dernier Round/Kid Galahad, 1937 ; Femmes Marquées, 1937 ; Les Anges aux figures sales, 1938 ; La Caravane héroïque, 1940) à Raoul Walsh (The Roaring Twenties, 1939 ; Une Femme dangereuse/They Drive by Night, 1940) en passant par William Wyler (Rue sans Issue/Dead End, 1937), Lloyd Bacon (Femmes Marquées, 1937 ; La Révolte, 1937 ; Menaces sur la ville, 1938 ; Terreur à l’Ouest, 1939 ; Invisible Stripes, 1939 ; Brother Orchid, 1940 ; Convoi vers la Russie, 1943), Archie Mayo (La Forêt pétrifié, 1936 ; La Légion Noire, 1937) ou Anatole Litvak (Le Mystérieux Dr Clitterhouse, 1938), Bogart sera à l’affiche d’une quarantaine de films avant de décrocher enfin en 1941, un premier premier rôle dans High Sierra de Raoul Walsh puis dans Le Faucon Maltais de John Huston.
« Dans mes trente-quatre premiers films, j’ai été abattu douze fois, électrocuté ou pendu douze fois, et je m’évadais de prison neuf fois. » Humphrey Bogart
Pour exemple, rien pour l’année 1938, Humphrey Bogart tourne pas moins de sept films pour la Warner Bros. dont Le Mystérieux Docteur Clitterhouse (The Amazing Dr Clitterhouse, 1938), adaptation de la pièce de Barre Lyndon réalisée par Anatole Litvak et au scénario duquel participe John Huston. « Spécialisé » dans les seconds rôles de criminels, Bogart est insatisfait et vit mal sa situation professionnelle. En effet, l’acteur n’aime pas (plus) ce qu’il fait. Pour lui, sa carrière ne décolle pas et tourne en rond. C’est son combat et sa persévérance qui, mâtinés d’amertume, feront ressortir de lui l’attitude cynique, réaliste et brutale qu’on lui connaît et qui sera, en plus de son talent, à l’origine de son succès.
Première mise en scène de John Huston, jusqu’ici scénariste et auteur chevronné d’une dizaine de scripts d’abord chez Universal puis pour la Warner à la fin des années 1930, Le Faucon Maltais va connaître un succès immédiat et considérable. La Warner qui, depuis les années 1930, produisait des films au rythme frénétique d’un ou deux par semaine est à son apogée au début des années 1940. De cette fidèle adaptation du roman de Dashiell Hammett publié en 1930, reconnu comme un classique de la littérature policière américaine et qui est la troisième que produit la Warner, naîtra non seulement une œuvre majeure et fondatrice, un chef-d’œuvre qui fera d’Humphrey Bogart une star et de son réalisateur, l’un des plus grands d’Hollywood, mais aussi tout un courant. Un courant dur et violent qui ressemble aux années qu’il traverse, les années qui ont suivi la grande crise de 1929. Un courant à la morale salutaire qui transpose la violence quotidienne et donne au genre sa noblesse. Un courant qui va s’inscrire comme la tradition romantique du film noir. Le film de Huston se distingue principalement des deux autres versions déjà existantes, par le relief et la savoureuse ambiguïté qu’il a su apporter aux personnages avec humour et modernité, mais aussi par sa mise en scène épurée, le soin particulier apporté à la photographie et l’introduction de ce qui va devenir sa thématique de prédilection, la quête absurde.
Suite au refus de l’acteur George Raft, qui avait déjà refusé celui de High Sierra, Huston confie le rôle de Sam Spade à son ami Humphrey Bogart. Jusqu’ici cantonné aux seconds rôles de méchants, contre toute attente, Bogart suscite l’adhésion et la sympathie du public et devient instantanément le héros hustonien par excellence. Endurci, ironique, cynique, son personnage se révèle être moins mauvais qu’il ne le parait et du côté de la morale. Comme le roman, Le Faucon Maltais est construit du point de vue de son personnage qui est présent dans toutes les scènes (à l’exception d’une). Après son premier premier rôle convaincant dans High Sierra (1941) écrit par Huston et réalisé par Raoul Walsh qui l’avait déjà dirigé auparavant dans des seconds rôles sur d’autres films, Le Faucon Maltais marque un tournant décisif dans la carrière de l’acteur qui va trouver un nouveau souffle. En effet, si Le Faucon Maltais fait de Bogart une star, c’est Bogart qui, sous ses traits désabusés, avec son humour grinçant et son interprétation incisive et sans fioriture du personnage de Sam Spade, au diapason avec le style de la mise en scène et la vision de la société du cinéaste,créera un mythe. Véritable coup de maître pour un premier film, Le Faucon Maltais ne se contente pas de marquer la renaissance d’un grand acteur et la naissance d’un immense cinéaste, Le Faucon Maltais pose les codes du film noir. Succédant aux gentlemen détectives des années vingt et trente, appuyé par les magnifiques affiches de films de l’époque, c’est sous les traits du visage de Bogart qu’apparaît le personnage du privé. Le policier non officiel, en marge de la loi. Feutre mou, imperméable, complet-veston, revolver, whisky, cigarette. Le mythe du privé dur à cuir et cinglant. Le hard boiled detective qu’incarne Bogart pour toujours.
Inspiré par un autre grand romancier noir américain, Raymond Chandler, cinq ans après Le Faucon Maltais, c’est à nouveau Bogart qui, aux côtés de Lauren Bacall, incarnera dans Le Grand sommeil (The Big Sleep, 1946) réalisé par Howard Hawks, l’autre grand détective privé de la littérature américaine, Philip Marlowe. Liée à son allure singulière et à son jeu naturel, l’image que va véhiculer l’acteur auprès du public va se confondre avec celles des personnages qu’il va incarner à l’écran. Son image superposera sa manière de jouer et sa manière d’être.
Les méthodes expéditives des détectives privés à l’écran vont contaminer les agissements peu orthodoxes des policiers officiels comme en attestent par exemple ceux de Frank Bullitt interprété par Steve McQueen dans Bullitt (1968) de Peter Yates ou ceux de Harry Callahan interprété par Clint Eastwood dans L’Inspecteur Harry (Dirty Harry, 1971) de Don Siegel.
Produit par la Warner en 1942 et réalisé par Michael Curtiz, Casablanca est l’adaptation de la pièce Everybody Comes to Rick’s de Murray Burnett et Joan Allison. Parfaite combinaison aussi bien sur le fond que sur la forme entre réalisme, romantisme, drame et film d’espionnage expressionniste, Casablanca est un conte de fées moderneprincipalement porté par le charisme de son couple vedette. Face au personnage d’Ilsa, l’héroïne déchirée entre sa loyauté et ses sentiments, qu’incarne magnifiquement Ingrid Bergman, le personnage de Rick, solitaire blessé et cynique en conflit avec lui-même entre ses sentiments et ses valeurs morales, est remarquablement interprété par Humphrey Bogart qui, après le succès du Faucon Maltais (1941) de John Huston, avec ce film, quitte ses rôles de détectives et de gangsters pour incarner un héros romantique et vient définitivement asseoir son statut de star. Sa qualité formelle, la morale de l’histoire avec la grandeur d’âme des personnages qui se sacrifient afin de faire passer le bien de l’humanité avant le leur, et son succès phénoménal conféreront au film une dimension mythique et lui vaudront une incroyable postérité. Traversé par le mythe du sacrifice qui vient faire écho de manière positive à la période de guerre dans laquelle vivent alors les gens, Casablanca fera de Bergman et de Bogart de véritables icônes de la culture contemporaine et des symboles du romantisme moderne. Casablanca est la cinquième collaboration entre l’acteur et le cinéaste. Ils ont en effet déjà travaillé ensemble sur Le Dernier Round (Kid Galahad, 1937) avec Edward G. Robinson et Bette Davis, Femmes marquées (Marked Woman, 1937) avec Bette Davis, Les Anges aux figures sales (Angels with Dirty Faces, 1938) avec James Cagney et Pat O’Brien et La Caravane héroïque (Virginia City, 1940) avec Errol Flynn et Miriam Hopkins. Après le succès de Casablanca, les deux hommes se retrouveront pour deux films, Passage pour Marseille (Passage to Marseille, 1944) avec Claude Rains et Michèle Morgan et la comédie La Cuisine des Anges (We’re No Angels, 1955) avec Aldo Ray et Peter Ustinov.
Devenu star international avec notamment le succès de Casablanca qui deviendra l’étendard de la propagande américaine antinazie, après Le Faucon Maltais et Griffes Jaunes (Across the Pacific, 1942), Bogart retrouve John Huston pour Le Trésor de la Sierra Madre (The Treasure of the Sierra Madre, 1947), et enchaîne à nouveau avec le cinéaste la même année pour un autre grand classique du polar, Key Largo(1947).
Au cœur d’un monde maudit, perdu, écroulé, Le Trésor de la Sierra Madre est une œuvre sombre et désespérée qui explore la limite fragile qui sépare le bien du mal. Abordant entre autres les thèmes l’échec, de la paranoïa, de l’obsession ou de la peur irrationnelle avec intelligence et efficacité, le film délivre avec simplicité une histoire sur la noirceur de la nature humaine au puissant sens moral. La vie est une énorme farce face à laquelle la plus grande des sagesses est de rire de tout, à commencer de soi-même. Film incontournable sur l’avidité, Le Trésor de la Sierra Madre est tout simplement l’un des meilleurs films à suspens jamais réalisés et les interprétations époustouflantes des comédiens figurent parmi les plus remarquables du cinéma américain.
À sa sortie en 1948, Le Trésor de la Sierra Madre reçoit à la fois un excellent accueil critique et commercial. Il séduit dans le même temps les adeptes du genre et le grand public. Seront principalement mises en avant, sa densité psychologique, son esthétique réaliste, son intérêt ethnologique et la qualité de sa mise en scène à la fois élégante et très travaillée qui conjugue habilement l’aventure et les grands espaces avec le drame psychologique et l’intime. À la cérémonie des Oscars de 1949, Walter Huston remporte celui du Meilleur acteur dans un second rôle et John Huston ceux du Meilleur scénario comme adaptation et du Meilleur réalisateur.
Western moderne reprenant, avec l’histoire d’un groupe d’hommes qui se disputent la possession d’un trésor qui échappera à tous, le canevas du Faucon Maltais, toujours plus intéressé par ses personnages, leurs relations et leurs conditions que par l’action elle-même, appuyé par une thématique de l’échec et de la fatalité symbolisée ici avec le vent qui disperse la poudre d’or durement conquise par les aventuriers, avec Le Trésor de la Sierra Madre, John Huston parvient au statut d’auteur.
Adapté d’une pièce de Maxwell Anderson, avec son histoire de gangsters bloqués chez l’habitant, Key Largo reprend une thématique classique du théâtre américain. Aux côtés de Bogart, on retrouve au casting du film l’acteur Edward G. Robinson et Lauren Bacall avec qui il partage ici l’affiche pour la quatrième et dernière fois. Ils ont en effet déjà partagé l’affiche du Port de l’Angoisse (To Have and Have Not, 1945), film avec lequel l’actrice, alors âgée de 19 ans, commence sa carrière et sur lequel ils se sont rencontrés avant de se marier ensemble l’année suivante, et du Grand sommeil (1946) réalisés par Howard Hawks, mais aussi du film Les Passagers de la Nuit (Dark Passage, 1947) de Delmer Daves. Bogart (surnommé « Bogey » ou « Bogie ») et Bacall (surnommée « The Look ») vont former l’un des couples les plus mythiques de toute l’histoire du cinéma.
Bogart retrouvera Huston en 1951 et donnera la réplique à Katharine Hepburn dans le célèbre film d’aventures The African Queen adapté du roman de C. S. Forester. À l’exception des scènes dans lesquelles Bogart et Hepburn sont dans l’eau et qui ont été tournées en studio en Angleterre, The African Queen a été tourné dans le milieu naturel (marécages, rapides,…) où se déroule l’intrigue. À mi-chemin entre la comédie romantique, le film de guerre et le film d’aventures, The African Queen vaut plus pour ses comédiens qui occupent seuls l’écran la majeure partie du film et leurs interprétations que pour son histoire elle-même. En effet, ayant dû affronter les pires difficultés (crocodiles, fourmis rouges cannibales, moustiques, sangsues, pluies diluviennes, malaria, dysenterie,…), le tournage d’African Queen a été une aventure digne de celle du film. Bogart obtiendra l’oscar du Meilleur acteur, le seul de sa carrière, pour son interprétation dans le film qui marque sa cinquième collaboration avec le cinéaste.
« Il fut extrêmement surpris lorsqu’il reçut l’Oscar pour The African Queen, et je crois qu’il n’aurait pas pu être plus content. Il était extrêmement heureux dans son travail – il n’arrivait jamais en retard, savait son rôle avant d’arriver – il prenait son métier d’acteur au sérieux, c’est lui-même qu’il ne prenait pas au sérieux. » John Huston
Deux ans après The African Queen, le film Plus fort que le Diable (Beat the Devil, 1953), dans lequel on retrouve aux côtés de l’acteur, les comédiennes Gina Lollobrigida et Jennifer Jones, marquera la sixième et dernière collaboration entre le comédien et le cinéaste. Plus fort que le Diable est une comédie noire dont la distribution féminine est à contre-emploi. Brillamment écrit en collaboration avec Truman Capote et réalisé avec une vraie liberté de ton, le film est un pastiche du Faucon Maltais.
Après avoir été dirigé au tout début de sa carrière dans un de ses premiers rôles de bad guy du cinéma américain par le réalisateur William Wyler dans Rue sans Issue (Dead End, 1937), Bogart retrouve le cinéaste en 1955 pour La Maison des Otages (The Desperate Hours) l’adaptation du roman et de la pièce de Joseph Hayes. Tiré de faits réels, l’avant-dernier film de l’acteur et son ultime rôle de gangster viennent clôturer sa mémorable galerie de personnages. Déjà affaibli par la maladie, le visage marqué du comédien ajoute au pathétique de son personnage. En 1989, Michael Cimino tournera un remake du film avec Mickey Rourke, Anthony Hopkins, Mimi Rogers, Kelly Lynch et Lindsay Crouse.
À partir de 1941, à partir de High Sierra et du Faucon Maltais, Humphrey Bogart ne quittera donc jamais plus le haut de l’affiche jusqu’à son dernier film en 1956, Plus dure sera la chute (The Harder They Fall), violente critique sociale qui dénonce la corruption dans le milieu de la boxe, réalisé par Mark Robson, d’après le roman de Budd Schulberg, avec, aux côtés du comédien, Rod Steiger, Jan Sterling et Mike Lane. En effet, toujours dirigé par les plus grands réalisateurs, aussi bien dans des films prenant pour cadre la Seconde Guerre mondiale, dans des films d’aventure, des films noirs, des comédies ou dans des drames, qu’il interprète des héros, des antihéros, des truands, des névropathes ou des séducteurs, durant quinze années, on ne pourra que constater toute la sincérité du jeu de l’acteur et dans le même temps, fidèle à son image, fidèle à lui-même, toute sa justesse et sa constance. Caché derrière ses personnages, son jeu et son image, se dévoilent toute la sensibilité et la vulnérabilité de l’homme qui font de lui une personne simple, une simple personne, une personne proche du spectateur.
En plus de tous les films déjà évoqués, on le retrouvera notamment à l’affiche de films comme Sahara (1943) de Zoltan Korda dans lequel il dirige l’équipage d’un tank. Convoi vers la Russie (Action in the North Atlantic, 1943) film de guerre maritime réalisé par Lloyd Bacon à qui viendront prêter main forte Don Siegel, directeur de la seconde équipe, et Raoul Walsh, film dans lequel Bogart interprète le second coriace d’un capitaine de navire durant la Seconde Guerre mondiale.
Les Ruelles du malheur (Knock on Any Door, 1948) réalisé par Nicholas Ray dans lequel il incarne un avocat prenant la défense d’un délinquant. Les Ruelles du malheur est un puissant plaidoyer social, un constat d’échec qui souligne l’impuissance des adultes face au naufrage d’adolescents abandonnés à eux-mêmes dans la société désastreuse que les générations précédentes ont laissé s’installer. Le Violent (In a Lonely Place, 1950), constat désespéré de la ruine de l’amour résultant du choc de deux caractères psychologiques, de deux personnalités différentes, réalisé par Nicholas Ray dans lequel Bogart incarne un scénariste irascible accusé du meurtre d’une serveuse. Avec Les Ruelles du malheurs et Le Violent, Nicholas Ray offre à Humphrey Bogart deux des meilleurs rôles de sa carrière. La Femme à abattre (The Enforcer, 1951) de Bretaigne Windust et Raoul Walsh dans lequel il incarne un procureur protégeant un témoin. Bas les masques (Deadline U.S.A., 1952) réalisé par Richard Brooks est un film qui, à travers la mort d’un journal, dénonce une atteinte à la démocratie. Le Cirque infernal (Battle Circus, 1953) également réalisé par Richard Brooks. Sabrina (1954) réalisé par Billy Wilder dans lequel Bogart remplaça Cary Grant au pied levé pour apparaître dans un de ses rares rôles comiques aux côtés d’Audrey Hepburn et de William Holden. Ouragan sur le Caine (The Caine Mutiny, 1954) et La Main Gauche du Seigneur (The Left Hand of God, 1955) réalisés par Edward Dmytryk. Ou encore, La Comtesse aux Pieds Nus (The Barefoot Contessa, 1954) de Joseph L. Mankiewicz avec l’irremplaçable Ava Gardner, film éblouissant aux mille éclats qui raconte la vie et le combat désespéré d’une star contre un monde sordide, construit comme Citizen Kane (1941) de Orson Welles ou Rashomon (1950) d’Akira Kurosawa, sur un procédé de variation de points de vue sur un même événement.
On admire Bogart pour ses manières, ses personnages, son jeu et son talent. On admire Bogart pour son attitude, son image et sa personnalité. En vingt ans, la carrière flamboyante de Bogart aura été le miroir d’un pays et de son Histoire. En vingt ans de carrière, la personnalité singulière de Bogart et ses personnages auront représentés toute une époque, aux yeux du monde entier. Atteint d’un cancer de l’œsophage, Humphrey Bogart est mort le 14 janvier 1957 à Hollywood.
« Il avait reçu le plus beau de tous les dons, le talent. Le monde entier l’a reconnu, la vie lui a donné tout ce dont il rêvait et même plus ; nous ne devons pas être désolés pour lui mais plutôt pour nous qui l’avons perdu. Il est irremplaçable. Il n’y aura jamais personne comme lui… » John Huston
De nombreux films, comme par exemple Le Privé de ces Dames (The Cheap Detective, 1978) de Robert Moore avec Peter Falk, ou encore Les Cadavres ne portent pas de Costard (Dead Men Don’t Wear Plaid, 1982) de Rob Reiner avec Steve Martin, font référence et rendent hommage à l’age d’or du film noir américain, aux personnages incarnés par Bogart et à son jeu unique. Les cinéastes de la Nouvelle Vague François Truffaut et Jean-Luc Godard lui rendent chacun hommage respectivement dans Tirez sur le pianiste (1960) et À Bout de souffle (1960). Woody Allen lui rend également hommage dans Tombe les filles et tais-toi (1972). Jean-Paul Belmondo ou encore Michael Caine sont des exemples parmi tant d’autres d’acteurs ayant été influencés par son image, son jeu et son talent.
Steve Le Nedelec
La section « Trésors de la Warner – Humphrey Bogart, un mythe » a rendu hommage à cet éternel géant d’Hollywood en trois classiques incontournables de l’histoire du cinéma. Trois des plus grands films et rôles mythiques d’Humphrey Bogart au sommet de son art : Le Faucon Maltais (The Maltese Falcon, 1941) de John Huston, Casablanca (1942) de Michael Curtiz et Le Trésor de la Sierra Madre (The Treasure of the Sierra Madre, 1947) de John Huston.