Chaque année, pour notre plus grand plaisir, le Festival international du film fantastique de Gérardmer est un des (rares) moments privilégiés qui poursuit la promotion du cinéma fantastique et sa célébration. Populaire, fédérateur, évocateur, décomplexé, exigeant, suggestif ou frontal, jouissif, avant-gardiste et contestataire, le cinéma fantastique est un genre cinématographique malheureusement et scandaleusement devenu presque invisible aujourd’hui sur nos écrans, principalement en raison de la frilosité, du manque de culture, de goût et d’audace des personnes occupants les postes « importants » des différentes institutions administratives, politiques et professionnelles de ce qu’est devenue la norme de la morne industrie cinématographique, de ce qu’est devenu l’effrayant formatage et la globalisation « culturelle ».
De nos jours, le cinéma fantastique résiste grâce à l’indéfectible militantisme et à la passion de quelques irréductibles cinéphiles qui s’efforcent de mettre en lumière les talents et les œuvres contemporaines qui sont produites envers et contre tout, envers et contre tous. Le Festival de Gérardmer défend une culture et la fait rayonner comme il se doit et comme elle le mérite, dans son spectre le plus large, du thriller à la science-fiction en passant par le fantastique ou encore l’horreur. Ce dernier sort ainsi le genre de son triste carcan étriqué. A l’instar de festivals tels que L’Etrange Festival ou le PIFFF, en proposant le meilleur de la production mondiale du cinéma fantastique, le Festival de Gérardmer est donc un véritable évènement cinématographique en soi. Au vu de sa séduisante programmation, cette année encore, cette nouvelle édition promet de grands moments de cinéma qui répondront sans aucun doute aussi bien aux attentes et à l’esprit de curiosité des spectateurs que des professionnels.
Faisant autant la part belle aux futurs talents du cinéma fantastique qu’aux cinéastes incontournables du genre, le programme, riche et alléchant, annonce près d’une quarantaine de longs métrages internationaux (En Compétition, Hors Compétition, Rétromania, Rétrospective vampire, Nuits et autres Séances spéciales) et cinq courts métrages en compétition. Autant d’œuvres inédites (pour les dix longs métrages en compétition) qu’il ne sera (presque) possible de voir sur grand écran et dans des conditions aussi « fantastiques » qu’au festival ou comme chaque année depuis 2018, à la Cinémathèque française.
En effet, le cycle « Gérardmer à Paris », qui propose la reprise de la sélection des films en compétition au Festival du film fantastique de Gérardmer (du 24 au 28 janvier 2024) et nous offre une semaine pour retrouver, sur écran géant et parfois en présence des équipes des films, les mythes, les obsessions, les codes du fantastique et de l’épouvante cinématographiques contemporains, est devenu l’un rendez-vous incontournables de l’hiver à la Cinémathèque française.
Afin de ne rien manquer de cet évènement, rendez-vous à La Cinémathèque française du 31 janvier au 4 février prochain.
Steve Le Nedelec