Francis Ford Coppola – Toute la Mémoire du Monde – 3e partie

 Francis Ford Coppola

FFC

Auteur d’une oeuvre remarquable, féconde et de haute portée sociale et artistique, Coppola, a aussi bien connu des succès phénoménaux que des échecs cuisants au cours de sa carrière en dent de scie. Dans son impressionnante filmographie, Coppola alterne les genres avec une aisance, une intelligence et une intégrité qui forcent le respect et l’admiration. Tout au long de sa carrière, il n’a eu de cesse d’éviter, tant que possible, ou d’affronter l’industrie, le système, avec tout ce qu’il représente comme danger. La diversité des films et des chefs-d’oeuvre qui composent son impressionnante filmographie témoigne de la richesse de son oeuvre. Oeuvre qui devrait s’enrichir d’un nouvel opus puisque Francis Ford Coppola a annoncé lors de sa Master Class qu’il travaillait actuellement à un nouveau projet de film.

Troisième partie

Les Films présentés par Francis Ford Coppola

Le Parrain I, II & III

Marlon Brando The_GodfatherContrairement aux idées reçues, pas convaincu par la lecture du roman best-seller de Mario Puzo, Francis Ford Coppola, alors âgé de trente et un an, était peu enthousiaste à l’idée d’en faire une adaptation lorsque la Paramount est venue lui proposer le projet. Des problèmes financiers lui feront accepter. Il travaille alors avec l’auteur à l’écriture du scénario et va trouver dans cette chronique familiale plus qu’une «simple» histoire de mafia : une métaphore du capitalisme américain. Commence alors le début d’une aventure difficile qui, lors de sa sortie en 1972, dépassera toute les attentes et donnera deux suites aussi prestigieuses. Le tournage a été une lutte incessante entre Coppola et Paramount. Il s’est battu en permanence contre le studio pour garder sa liberté de création artistique, sa liberté d’artiste. Le studio refuse d’embaucher Marlon Brando dont la mauvaise réputation effraie ainsi que le jeune Al Pacino leur préférant Warren Beatty, Jack Nicholson ou Robert Redford. Pour leur faire plaisir, Coppola approchera d’autres comédiens comme James Caan ou encore Robert De Niro qui hériteront respectivement des rôles de Sonny et de Vito jeune dans Le Parrain II, mais ce dernier restera intransigeant sur ses choix d’Al Pacino pour incarner le personnage de Michael Corleone et de Brando pour celui du Parrain. Leurs essais filmés par le réalisateur mettront tout le monde d’accord. Après visionnage des rushes, Coppola manquera de se faire renvoyer du projet et remplacer par Elia Kazan. Mais la menace de Brando de quitter la production si Coppola est débarqué permettra à ce dernier de rester maître à bord.

Aujourd’hui encore, la saga du Parrain, avec sa brillante et admirable mise en scène, son impressionnante distribution de comédiens hors pair, sa musique légendaire du compositeur Nino Rota ou encore sa sublime photo signée Gordon Willis, semble être inégalable.

Le Parrain (The Godfather, 1972) avec Marlon Brando, Al Pacino, James Caan, Robert Duvall, Sterling Hayden, John Cazale, Diane Keaton…

Brando

En 1945, à New York, les Corleone sont une des cinq familles de la mafia. Don Vito Corleone, « parrain » de cette famille, marie sa fille à un bookmaker. Sollozzo,  » parrain  » de la famille Tattaglia, propose à Don Vito une association dans le trafic de drogue, mais celui-ci refuse. Sonny, un de ses fils, y est quant à lui favorable. Afin de traiter avec Sonny, Sollozzo tente de faire tuer Don Vito, mais celui-ci en réchappe. Michael, le frère cadet de Sonny, recherche alors les commanditaires de l’attentat et tue Sollozzo et le chef de la police, en représailles. Michael part alors en Sicile, où il épouse Apollonia, mais celle-ci est assassinée à sa place. De retour à New York, Michael épouse Kay Adams et se prépare à devenir le successeur de son père…

Le Parrain, 2ème Partie (The Godfather : Part II, 1974) avec Al Pacino, Robert De Niro, Diane Keaton, Robert Duvall, Talia Shire, John Cazale…

Pacino Le Parrain 2

Depuis la mort de Don Vito Corleone, son fils Michael règne sur la famille. Il tente d’étendre son empire mafieux tandis que ses relations familiales se détériorent. Amené à négocier avec la mafia juive, il perd alors le soutien d’un de ses lieutenants, Frankie Pentageli. Echappant de justesse à un attentat, Michael tente de retrouver le coupable, soupçonnant Hyman Roth, le chef de la mafia juive. En parallèle, se déroulent l’enfance et l’ascension du jeune Vito Corleone. Vito, immigrant italien, arrive à New York au début du siècle ; très vite, il devient un des caïds du quartier, utilisant la violence comme moyen de régler toutes les affaires. Seul au départ, il bâtit peu à peu un véritable empire, origine de la fortune de la famille des Corleone.

Le Parrain, 3ème Partie (The Godfather : Part III, 1991) avec Al Pacino, Diane Keaton, Andy Garcia, Talia Shire, Eli Wallach, Joe Mantegna, George Hamilton, Bridget Fonda, Sofia Coppola…

Le Parrain 3

En 1979, atteignant la soixantaine, Michael Corleone désire à la fois renouer avec les siens et se réhabiliter aux yeux de la société, surtout de l’Église. Il arrivera presque à ses fins, mais sa vie passée et ses anciens ennemis le rattraperont plus vite. Michael Corleone est fatigué. Il veut prendre ses distances avec les activités mafieuses de sa famille. Il veut convertir ces activités en affaires légales. Kay, son ex-femme, lui fait même accepter que leur fils devienne un chanteur d’opéra et ne reprenne pas les activités familiales. Pendant ce temps, la fille de Michael, Mary, et son neveu, le fils de Sonny, Vincent, nouent une idylle qui n’est pas la bienvenue dans la famille. Il décide d’aider le Vatican à renflouer ses caisses et reçoit en échange le contrôle d’une entreprise immobilière leur appartenant. Attisant la jalousie de ses pairs, Michael échappe de justesse à un attentat commis par l’un d’eux. Vincent se propose alors pour reprendre les affaires de la famille en main.

Coup de Coeur

Coup de Coeur

Coup de Cœur est le premier projet réalisé par les nouveaux studios de Coppola installés à San Francisco. Un budget phénoménal sera investi pour la construction des décors grandeur nature et dans les nouvelles technologies (steadicam, fond bleu, montage virtuel sur ordinateur en cours de tournage, moniteurs de visionnage,…) utilisées pour le tournage qui s’avèreront être les bases de ce qui deviendra vingt ans plus tard le «cinéma numérique». Le projet ne cesse de prendre de l’ampleur et le budget explose. La presse qui fera écho des difficultés rencontrées par le réalisateur et qui publiera de mauvaises critiques avant la sortie du film sera en partie responsable de son échec commercial sans appel qui obligera Coppola, endetté pour des années, à fermer ses studios et à retourner travailler au sein des studios hollywoodiens pour réaliser des films de commande. Coup de Cœur reste à ce jour le film le plus emblématique du combat de son auteur contre les politiques agressives et commerciales que pratiquent les studios et qui tuent la création et l’Art tout en abrutissant dans le même temps les spectateurs.

Coup de Cœur (One From the Heart, 1982) avec Frederic Forrest, Teri Garr, Raul Julia, Nastassja Kinski, Tom Waits…

A Las Vegas, le soir de la fête de l’indépendance, après cinq ans de vie commune, la routine et la banalité se sont installées dans les rapports de Frannie et Hank. A la suite d’une dispute orageuse, le couple se sépare. Ils partent alors à la découverte de nouveaux visages et d’idylles au charme doux-amer…

Peggy Sue s’est mariée

peggy sue

Après les abandons successifs de Jonathan Demme et de Penny Marshall, Coppola, très endetté, accepte de réaliser le film et utilise son cachet pour sauver le Sentinel Building, siège de sa société de production. Puis c’est au tour de Debra Winger qui doit tenir le rôle principal de se désister du projet pour raison de santé. Le tournage est alors reporté en attendant que Kathleen Turner soit disponible. Pour l’équipe technique, Coppola s’entoure de collaborateurs fidèles et ce sont son neveu, Nicolas Cage, et sa fille, Sofia, qui viendront compléter la distribution. Tourné en huit semaine à la fin de l’été 1985, le film sortira l’année suivante et connaîtra un grand succès commerciale. Malgré le fait que ce soit une commande, la critique reconnaîtra dans Peggy Sue, une oeuvre personnelle et intimiste, drôle, intelligente et lucide sur une époque importante de l’histoire des États-Unis. Le pays s’apprêtait à élire Kennedy…

Peggy Sue s’est mariée (Peggy Sue Got Married, 1986) avec Kathleen Turner, Nicolas Cage, Barry Miller, Catherine Hicks, Joan Allen, Jim Carrey, Don Murray, Sofia Coppola…

1985 : les anciens du lycée Buchanan, classe 1960, se retrouvent pour leur vingt-cinquième réunion. Ce soir, ils sont venus en habit d’époque, jupes gonflantes, robes des sixties, brosse et nœuds pap’ pour les garçons. Peggy, très populaire en 1960, se retrouve de nouveau élue reine de la soirée avec pour partenaire son mari, Charlie, le rocker. Mais ce tandem si brillant jadis vit aujourd’hui séparé. Revoyant son mari, Peggy, encore amoureuse, s’évanouit et se réveille en 1960, à l’orée de ses dix-huit ans…

Tucker

Tucker

Avec cette histoire vraie aux accents balzaciens (l’histoire et le destin d’un homme qui résonne et parle en fait de celui d’une société, d’un pays tout entier), un inventeur philanthrope et visionnaire symbolisant rien moins que l' »American Dream », confronté aux mensonges, complots et autres « mauvais coups » du système industriel déjà trop puissant, Coppola parle en fait de lui, de son histoire, de son combat contre l’industrie du cinéma, contre la main mise des grands studios et de l’uniformisation des films qu’ils produisent et qui n’ont plus rien à voir avec le cinéma. Coppola est Tucker ! Rencontrant de nombreuses difficultés pour produire ce film, Coppola accuse refus sur refus pour ce projet de comédie musicale, c’est son ancien assistant George Lucas qui va accepter de le produire à la condition que ce dernier abandonne l’idée d’en faire une comédie musicale. Coppola accepte et signe avec Tucker un véritable film d’auteur salué par la critique mais qui ne rencontrera malheureusement pas son public.

Tucker (Tucker: The Man and His Dream, 1988) avec Jeff Bridges, Joan Allen, Frederic Forrest, Martin Landau, Mako, Elias Koteas, Christian Slater, Jay O. Sanders, Dean Stockwell…

1948. Preston Tucker est un brillant ingénieur automobile. Visionnaire dans sa partie, il a conçu un véhicule révolutionnaire alliant élégance, vitesse et sécurité. Mais les « Trois Grands » de Detroit, Ford, General Motors et Chrysler, se sentent remis en cause par ce self-made man qui bénéficie pourtant du soutien d’un certain Howard Hughes. Le considérant comme un concurrent trop dangereux, ils vont tout tenter pour l’empêcher de réaliser ses projets et le briser. Au cours d’un retentissant procès, Preston Tucker va démontrer qu’en l’empêchant de construire ses voitures, c’est le rêve américain que l’on détruit…

toute la mémoire du monde 2015

Comme nous l’avions prédit l’an dernier, cette troisième édition du Festival « Toute la mémoire du monde » a non seulement été un succès, mais elle a aussi battu le résultat de l’année dernière qui comptait déjà pas moins de 8000 entrées en 40 séances sur cinq jours, en rassemblant cette année plus de 10 000 spectateurs, soit 20 % d’augmentation. Un succès qui ravit ! Une quatrième édition est d’ores et déjà annoncée pour l’année prochaine. Parions une fois de plus que les spectateurs enchantés par cet évènement répondront encore plus nombreux présent à l’appel de la prochaine manifestation.

Steve Le Nedelec

Toute la mémoire du monde 2015, 1e partie

Toute la mémoire du monde 2015, 2e partie

Toute la mémoire du monde 2015, le programme