Le cinéma classique coréen est toujours un terrain inconnu en dehors de ses frontières. Le festival consacre donc à juste titre une section qui tend à restituer le passé oublié du cinéma coréen. La section Classiques nous propose de découvrir cinq films inédits en France, trois en tant qu’actrice et deux en tant que réalisatrice, à la mémoire de l’une des plus grandes stars du cinéma coréen qui a joué dans plus de 120 films, l’actrice – réalisatrice Choi Eun-hee, une cinéaste totale à la vie plus cinématographique qu’un film, disparue le 16 avril dernier à l’âge de 92 ans.

On retrouve au programme de cette section, Une Fleur en Enfer (1958) et L’Arche de Chasteté (1962) de Shin Sang-ok, When Night Falls At Myeongdong (1964) de Lee Hyong-pyo, The Girl Raised as a Future Daughter-in-Law (1965) et One-Sided Love Of Princess (1967) de Choi Eun-hee.

Née en 1926, Choi Eun-hee débute au cinéma en 1947 dans A New Oath réalisé par Shin Kyeong-kyun. Sa rencontre avec le cinéaste Shin Sang-ok sera déterminante non seulement dans sa carrière mais aussi dans sa vie. Mariés en 1954, ils fondent ensemble la société de production Shin Films et tournent plusieurs des plus grands films coréens des années 1950 et 1960 qui font d’elle une star. Après Park Nam-ok et Hong Eun-won, elle devient ensuite elle-même la troisième femme cinéaste dans l’histoire du cinéma coréen et tourne son premier long métrage en 1965. Enlevés par le régime nord-coréen en 1978, elle et son mari parviennent à s’enfuir en 1986 et partent pour les Etats-Unis pendant plus de dix ans avant de définitivement revenir en Corée du Sud en 1999.

Une Fleur en Enfer (1958) de Shin Sang-ok.

 

Dong-shik débarque de son village natal dans le Séoul d’après-guerre pour ramener son frère aîné chez eux. Celui-ci vit auprès d’un groupe de prostitués, volant du matériel à l’armée américaine pour le revendre au marché noir. Parmi les prostituées se trouve Sonya, dont les deux frères vont bientôt se trouver épris…

L’Arche de Chasteté (1962) de Shin Sang-ok.

Au fin fond de la Corée rurale, Han est une femme noble, vivant dans la maison familiale de son époux. Lorsque celui-ci décède précocement, la tradition confucianiste veut que Han, désormais veuve, vive dans la chasteté auprès de sa belle-mère – particulièrement acariâtre. L’arrivée d’un travailleur saisonnier avec lequel elle va avoir une aventure va bouleverser la vie de Han.

When Night Falls At Myeongdong  (Myeongdonge bami omyeon, 1964) de Lee Hyong-pyo.

Madame Yoon travaille dans le milieu de la nuit à Myeongdong, dans les bars et cafés de ce quartier très vivant de Séoul. Tandis qu’elle rêve d’ouvrir son propre établissement, tous les hommes lui tournent autour, mais aucun ne l’intéresse, excepté peut-être M. Park, un banquier travaillant dans le quartier…

The Girl Raised as a Future Daughter-in-Law (1965) de Choi Eun-hee.

Jum-soon, fille d’une veuve ruinée, accepte d’épouser le fils d’une riche famille, même si celui-ci n’est pour le moment qu’un enfant. Très vite, les relations de Jum-soon avec sa belle-mère se révèlent compliquées, et menacent la place de la jeune femme au sein du foyer…

One-Sided Love Of Princess (1967) de Choi Eun-hee.

La princesse Sookyung ne quitte jamais le Palais Royal, à son grand désespoir, elle qui est curieuse de savoir ce qui passe dans le monde, hors des remparts. L’occasion se présente un jour lorsque l’on s’apprête à célébrer l’anniversaire de la Reine Mère. La princesse et ses courtisanes sautent sur l’occasion et partent en ville incognito, où Sookyung, contre toute attente, va tomber amoureuse…

Steve Le Nedelec