La cinématographie lituanienne est mal connue pendant longtemps, seuls les frères Mekas, Adolfas et Jonas, étaient identifiés par la cinéphilie mondiale. Pourtant ce sont des cinéastes de l’exil dont l’œuvre, surtout de Jonas, est partie intégrante de l’underground américain. Il aura fallu la révélation sur la scène internationale de Sharunas Bartas pour que s’entrouvre un intérêt pour une production à plus d’un titre surprenante.
Le cinéma lituanien est apparu au début des années 60 sous l’impulsion de cinéastes formés au VGIK de Moscou et de retour au pays. Des œuvres lyriques, poétiques, laissant la part belle à la métaphore arrivent sur les écrans (Arūnas Žebriūnas, Algimantas Puipa, Gytis Lukšas, Raimundas Banionis). Au début des années 70, c’est le triomphe sur le petit écran d’une série TV : Tadas Blinda (de Balys Bratkauskas, 1973), un héros national, une sorte de Robin des Bois. Après l’indépendance (1990), le cinéma lituanien se divise entre œuvre indépendante et exaltation d’une forme de patriotisme avec l’écriture d’un récit national auquel le cinéma participe pleinement. Dû au coût élevé de la production, la petite cinématographie va privilégier le cinéma documentaire et courts métrages (Audrius Stonys, Arūnas Matelis, Julija ir Rimantas Gruodžiai, Giedrė Žickytė). A partir de 2013, la cinématographie lituanienne vit une renaissance, parmi les films, on trouve les remarqués dans les festivals internationaux The Gambler de Ignas Jonynas et Vanishing Waves (2012) de Kristina Buozyte.
La rétrospective de la Cinémathèque française propose une sélection de 14 longs-métrages, 5 courts métrages contemporains de jeunes cinéastes, 5 courts métrages d’animation, une série de courts-métrages documentaires autour des années 90, enfin un week-end Jonas Mekas en sa présence.
Fernand Garcia et Rita Bukauskaite
Ouverture de la rétrospective avec Frost de Sharunas Bartas (ci-dessous)
Les films de longs-métrages
Balcony (The) de Giedrė Beinoriūtė (2008)
Beauty (The) d’Arūnas Žebriūnas (URSS – 1969)
Children from the Hotel America de Raimundas Banionis (1990)
Corridor de Sharunas Bartas (1994)
Devil’s Bride d’Arūnas Žebriūnas (URSS – 1973)
Feelings d’Almantas Griškevičius et Algirdas Dausa (URSS – 1968)
Few of Us de Sharunas Bartas (1995)
Mariupolis de Mantas Kvedaravičius (2016)
Saduto Tuto d’Almantas Grikevicius (URSS – 1974)
Summer d’Alantė Kavaitė (2014)
Together for Ever de Lina Lužytė (2016)
Trois jours de Sharunas Bartas (1991)
Vortex de Gytis Lukšas (2009)
Les films de Jonas Mekas
As I Was Moving Ahead Occasionally I Saw Brief Glimpses of Beauty (États-Unis – 2000)
Reminiscences of a Journey to Lithuania (États-Unis – 1950)
Lithuania and the Collapse of the URSS (2008)
Lost, Lost, Lost (États-Unis – 1949)
Cinéma Lituanien – Rétrospective à la Cinémathèque Française 15-28 janvier 2017