Née à Venise en 1365 et arrivée à Paris dans son enfance pour suivre son père Tommaso nommé astronome à la cour de Charles V, puis abandonnée à son sort avec ses deux enfants après la mort du roi, Christine de Pizan devint à la fin du XIVème siècle, dans un monde d’hommes, l’une des seules voix féminines de la poésie de la fin du Moyen-Âge et une des premières «mères de famille» à vivre de son métier à une époque dite «obscure», à l’aube des premières conceptions humanistes.
Avec Christine, Cristina, s’attaquant pour ses débuts comme réalisatrice à Christine de Pizan, la première femme en Europe à devenir une « écrivaine professionnelle », Stefania Sandrelli revient à un genre délaissé du panorama du cinéma national contemporain, l’Histoire. Volontairement, ou en tout état de cause, manifestement réalisé avec un parti pris esthétique et formel rappelant la grande et meilleure tradition du cinéma italien, reprenant délibérément avec son personnage qui défie la misogynie dominante de l’époque et parvient à vivre de l’écriture, une des premières figures historiques du féminisme, le film semble parler du parcours et de la carrière d’actrice de Stefania Sandrelli elle-même. Carrière dont elle devient donc aujourd’hui coauteur avec ce film. A noter que le rôle principal du film est interprété par Amanda Sandrelli, la fille de Stefania Sandrelli.
« Christine se donne à la vie sans crainte, sans honte, sans peur, mais toujours avec du courage, de la féminité et de la fermeté ». Stefania Sandrelli.
Steve Le Nedelec
Christine, Cristina (2009) de et avec Stefania Sandrelli et Amanda Sandrelli, Alessio Boni, Alessandro Haber, Antonella Attili, Paola Tiziana Cruciani… Scénario : Stefania Sandrelli, Furio Scarpelli, Giacomo Scarpelli, Marco Tiberi… Toute la Mémoire du Monde , 2018.