C’est un portrait documentaire attendrissant d’une mère de 70 ans et son fils trisomique de 36 ans à Casa Blanca (La Havane). Ils sont très attaché l’un à l’autre, ils dorment et mangent ensemble. Vladimir aide sa vieille mère à s’habiller, à se coiffer et en même temps essaie d’échapper de son emprise. Quand il sort dans la rue, les insultes et moqueries lui tombent dessus auxquels il répond directement en utilisant le même langage des plus crus. Vladimir est un adulte et se bat tous les jours afin de le prouver, il picole avec des pêcheurs qui ne manquent pas de lui faire une farce, mais il a le cœur d’enfant. Sa mère semble vouloir le protéger et, de toutes ses dernières forces, elle descend dans la rue, elle le cherche, elle l’appelle…
Casa Blanca parle d’une maison comme d’une vie que la mère et son fils ont construit ensemble. Casa Blanca, c’est aussi le nom d’une barque qui symbolise le rêve de Vladimir de s’émanciper, d’apprendre à pêcher pour devenir autonome. Une fois sa mère à l’hôpital, ce rêve se brise car l’équilibre qu’ils ont créé tous les deux est aussi ébréchée. Et pourtant la caméra de Aleksandra Maciuszek est pudique et ne filme pas les pleurs de Vladimir, quand les enfants des voisins lui demandent, ce qu’il va faire après la mort de sa mère, on entend juste : « Ne pleure pas » des enfants qui sont parfois cruels. Pour son premier film la cinéaste polonaise Aleksandra Maciuszek a su capter cet amour inconditionnel entre deux êtres des plus proches avec beauté et tendresse.
Rita Bukauskaite