Bertrand Blier

Iconoclaste et provocateur, Bertrand Blier, de 1963 à 2019, a tout connu : de l’échec le plus radical au triomphe, encensé par certains, vilipendé par d’autres. Son cinéma n’a jamais laissé personne indifférent. Autrefois, il remettait en cause l’ordre établi, qu’il soit bourgeois de droite ou de gauche. Aujourd’hui, c’est le nouvel ordre moral de la pureté des mœurs qui tremblent devant ses œuvres. Bertrand Blier n’a jamais cherché le consensus, ni à parader dans les salons ou sur les plateaux de télévision. Avec ses 19 films et demi, il a créé un univers singulier dans le paysage du cinéma français. On peut l’associé à la grande tradition des scénaristes-dialoguistes d’avant-guerre, et, dans une certaine mesure, à Luis Buñuel.

Observateur moqueur d’une société française qui passe de l’hypocrisie au politiquement correct sans broncher, Blier s’impose comme un véritable trublion pour les bonnes consciences. Ce qui est fascinant dans son cinéma, c’est qu’il ne condamne jamais personne : chaque personnage a ses raisons, sa propre logique. Blier ne cherche pas à donner des leçons de morale. Ses personnages évoluent avec une liberté déconcertante, allant parfois, dans certains films, jusqu’à se libérer des contraintes scénaristiques.

Les films de Blier commencent toujours de manière percutante, souvent par une rencontre, puis un enjeu se dessine. Jusque-là, rien de plus classique. Mais ensuite, le but du protagoniste se déploie, et soudain, le film bifurque. Ce n’est plus la logique du scénario qui prime, mais celle de la vie des personnages. Blier s’émancipe ainsi de la structure traditionnelle, comme en témoignent les dernières parties de ses films. Le montage devient alors plus abrupt, les coupes plus franches, et les ellipses nous laissent pantois. S’il s’affranchit de la structure classique, c’est pour laisser entrer le réel dans ses films. Chez Blier, c’est la vie qui investit les personnages, et ils doivent se débrouiller avec. Tout est possible dans un film de Blier, c’est ce qui en fait sa singularité. Ses films, imprégnés de surréalisme, de polar, d’absurde, d’humour noir, de tendresse et d’idioties, se situent bien loin du conformisme ambiant. Un film de Blier, c’est aussi des personnages sexués, où un homme est un homme et une femme est une femme. Dès lors, toutes les combinaisons et confrontations deviennent possibles.

Bertrand Blier est né le 14 mars 1939. Son père, Bernard Blier, est alors un jeune comédien, déjà apparu dans une douzaine de films et actif au théâtre. Sa mère est une pianiste talentueuse, mais la guerre brise ses ambitions de carrière, la poussant à se consacrer à son foyer. Pendant la guerre, Bernard Blier est fait prisonnier, mais parvient à s’échapper. C’est une période difficile pour la famille Blier. Après la guerre, la vie reprend son cours. Bernard Blier accueille souvent des amis chez eux : François Périer, Marcel Achard et d’autres fréquentaient régulièrement leur appartement du XVIe arrondissement de Paris. Grand lecteur, Bernard Blier a des murs tapissés de livres. Dans la chambre de Bertrand, l’intégrale de la Série Noire, qu’il dévore rapidement. Il en gardera une fascination pour les mauvais garçons, les losers magnifiques, et les femmes désirables au-delà du raisonnable. Une société sombre et absurde où chacun doit se battre pour trouver sa place, aussi insignifiante soit-elle.

C’est Henri-Georges Clouzot qui donne au jeune Bertrand Blier l’envie de faire du cinéma. En vacances avec ses parents à Saint-Paul-de-Vence, ils rencontrent l’auteur du Corbeau. Bertrand sympathise rapidement avec le cinéaste, qui l’invite à une projection des rushes du Mystère Picasso (1955). Le lendemain, il assiste à une réunion de travail, où Clouzot discute avec son équipe de montage. Impressionné par cette expérience, Bertrand décide de devenir, lui aussi, metteur en scène. Son père lui décroche alors des petits emplois de stagiaire à la réalisation. Bertrand Blier fait ses débuts sur Oh ! Qué Mambo (1959), un film de John Berry, cinéaste américain exilé à Paris, victime de la chasse aux sorcières lancée par le sinistre Joseph McCarthy.

Bertrand Blier enchaîne les tournages, travaillant sur Babette s’en va-t-en guerre (1959) de Christian-Jaque, Maigret et l’affaire Saint-Fiacre (1959) de Jean Delannoy, Rue des prairies (1959) de Denys de La Patellière, entre autres. Mais c’est surtout sa rencontre avec un jeune cinéaste qui marquera un tournant décisif dans sa carrière. En 1960, il devient second assistant de Georges Lautner sur Arrêtez les tambours !. « Il m’a tout appris », déclarera Bertrand Blier quelques années plus tard à propos de Lautner. Il restera son assistant sur Le monocle noir (1961), En plein cirage (1962) et l’excellent Le 7e juré (1962), dans lequel son père livre l’une de ses meilleures performances.

Début 1962, un ami d’un camarade de régiment contacte Bertrand Blier pour lui proposer de réaliser un film. « C’est là que j’ai rencontré Gérard Hédin. Il m’a dit : « Je suis jeune (il avait vingt-deux ans), vous l’êtes aussi, pourquoi ne pas faire un film sur la jeunesse, avec des jeunes, pris dans la rue, qui nous parleraient de leurs vies, de leurs problèmes ? » L’idée séduit Bertrand Blier, et en 1962, il fait ses débuts de réalisateur avec Hitler, connais pas !. Sélectionné à la Semaine de la critique à Cannes, le film attire l’attention sur le jeune cinéaste.

Il découvre alors le livre de Boris Vian, L’écume des jours et travaille plusieurs années sur son adaptation, mais renonce. Le coût des droits est trop élevé, et Blier ne se sent pas encore prêt pour un tel sujet. Après ce long travail sur l’adaptation, Blier décide de ne plus jamais en faire. Il travaillera désormais à partir des ses propres textes et histoires. Il réalise un petit court métrage en forme de blague, La grimace (1966).

En pleine vague des films d’espionnage, avec les James Bond de Sean Connery pulvérisant les records au box-office international, Blier décide de réaliser un film de genre, mais moins fantaisiste et plus sérieux que ceux mettant en scène l’espion de Sa Très Gracieuse Majesté. En 1967, il dirige son père dans Si j’étais un espion, qui s’avère être un échec public retentissant. Rejeté par le milieu du cinéma après ce revers, Blier envisage de quitter la profession. C’est alors que son mentor, Georges Lautner, lui tend la main et accepte l’une de ses idées de film, coécrivant avec lui le scénario de Laisse aller, c’est une valse (1971). Toutefois, Blier est déçu par le résultat final, ne reconnaissant pas son scénario à l’écran.

Furieux, Bertrand Blier se lance dans l’écriture d’une histoire qu’il envisage d’abord comme une série noire, mais le projet évolue rapidement. Il soumet son roman aux Éditions Robert Laffont, qui acceptent de le publier. Les Valseuses sort en librairie et rencontre un grand succès. Les propositions d’adaptation affluent. Conçu dès le départ comme un film, Blier repasse derrière la caméra, sept ans après Si j’étais un espion.

Deux marginaux survivent grâce à de petits larcins, évoluant en marge de la société. Ils errent dans des villes déshumanisées, entre HLM, parkings d’hypermarchés et campagnes désertes. Au cours de leur périple, ils entraînent avec eux une shampooineuse frigide. Le film dresse un portrait réaliste de l’époque, reflétant un désœuvrement éloigné des grandes métropoles. En filigrane, Blier critique le capitalisme et l’ordre moral de la société sous Pompidou et Giscard. C’est le tableau d’une jeunesse sans grandes perspectives d’avenir, perdue dans l’après-68. Le sexe y tient une place centrale, avec une quête de plaisir omniprésente mais insaisissable. La jouissance se fait difficile, voire impossible, et l’acte sexuel, dénué de passion, sape le machisme. « Excuse-nous Marion, on n’est pas très fleur bleue. » Les Valseuses est un film très écrit, à la fois ancré dans le naturalisme français et s’en échappant par moments. À sa sortie, il fait scandale et choque aussi bien à gauche qu’à droite. Le temps n’y change rien : son contenu demeure sulfureux pour ceux qui ne prennent plus le temps de l’analyse. Blier est alors catalogué comme un « anarchiste de droite. »

Le triomphe phénoménal des Valseuses propulse Bertrand Blier sur le devant de la scène. Le film révèle trois jeunes acteurs, Gérard Depardieu, Patrick Dewaere, et Miou-Miou, qui connaîtront une décennie exceptionnelle. En 1974, Les Valseuses bouleverse le cinéma commercial français en ouvrant la voie à des sujets plus audacieux. La carrière de Blier est désormais lancée. Les valseuses est la matrice de tous le cinéma de Bertrand Blier.

– J’ai mal aux couilles !

– T’as qu’à te mettre en danseuses !

Gérard Depardieu et Patrick Dewaere deviendront les acteurs fétiches de Bertrand Blier, pour lesquels il écrira de nombreux rôles, les réunissant ou non à l’écran. Pourtant, après Les Valseuses, Blier réalise l’un des films les plus étonnants et sarcastiques de sa carrière. Doté d’un budget conséquent, Calmos (1976) est une œuvre de colère, dirigée contre le mouvement féministe. Les personnages principaux, incarnés par deux virtuoses des dialogues ciselés, Jean-Pierre Marielle et Jean Rochefort, décident d’abandonner la gent féminine, épuisés par ce qu’ils perçoivent comme l’emprise de l’idéologie féministe.

« Il n’y a pas de message dans mon film, seulement un léger avertissement au travers d’une énorme farce. Celle-ci est peut-être de mauvais goût, mais elle s’inscrit dans une tradition rabelaisienne. Nous avons perdu le sens de la truculence, et c’est ainsi que notre pays devient triste, glacé. Il faut envoyer le fameux bon goût français aux oubliettes. Mais nous vivons enfermés dans de telles conventions que dès qu’on s’en échappe, on se fait traiter de fascistes. Nous avons voulu faire un film insolent et provocateur, en nous moquant non pas tant des femmes que de la mode érotique actuelle. Il faut être de mauvaise humeur. C’est un formidable moteur pour montrer ce qui est ridicule dans la vie, à commencer par nous-mêmes. Il faut se regarder avec lucidité, nous jouons tous un numéro, plus ou moins bon, plus ou moins drôle. »

Calmos précède La Cité des femmes de Federico Fellini, et l’idée de la vulve géante sera reprise par Pedro Almodóvar. La presse, qu’elle soit de gauche ou de droite, se déchaîne contre le film. Christine de Montvalon écrit ainsi dans Télérama : « Incapable de supporter leurs différences, il dénigre les femmes, ironise sur leurs attitudes, bafoue leur plaisir dans l’amour (comme si seuls les hommes y avaient droit), et détaille, pour en rire naturellement et nous écœurer, la plus stricte intimité de leur corps. Vulgarité et pornographie sont de la fête dans cette farce grossière et insoutenable. (…) Les hommes sont toujours présentés à leur avantage. Et l’on assiste à l’affligeant spectacle de vraies guenons, harpies en chaleur, débitant les plus sales grossièretés. »

Calmos est un film sur l’aliénation des êtres, une œuvre que beaucoup auront du mal à comprendre, plus encore aujourd’hui qu’hier. Après Les Valseuses, le verdict tombe : Bertrand Blier est accusé de misogynie.

Blier tente de recomposé le trio magique des Valseuses pour Préparez vos mouchoirs (1978), mais Miou Miou, n’est pas disponible, il se tourne vers la canadienne Carole Laure. Il signe un des plus beau film français sur l’enfance. La femme vu par un jeune garçon, qui pour la première fois la perçoit comme un paysage autre, un mystère. C’est dans ce film que Blier réalise l’une de ses plus belle séquence et certainement la plus ouvertement érotique de son œuvre, et fait rarissime, elle n’est pas soutenu par le dialogue. Dans une chambre, le jeune garçon, après quelques hésitations, relève la robe de nuit d’une femme endormi et découvre son sexe. Rien de provocant, une sorte de tendresse se dégage de cet instant. Préparez vos mouchoirs, offre un autre regard de l’enfance sur la femme ce qui lui a certainement permis de recevoir l’oscar du meilleur film.

Bertrand Blier réunit Gérard Depardieu, son père Bernard Blier, Jean Carmet et Michel Serrault pour Buffet froid (1979). Ce film baroque et noir, au récit déconcertant, met en scène des personnages à la dérive dans un monde moderne au bord du gouffre. L’action se déroule dans un espace dévitalisé, une ville sans âme, où la solitude accompagne chaque pas. Sous les répliques cinglantes, un désespoir nihiliste pointe, menant inexorablement à la mort — une mort magnifiée par le visage de Carole Bouquet. Avec Buffet froid, Bertrand Blier redistribue les cartes : la critique fait volte-face, et il s’impose comme une figure singulière du cinéma français, indéniablement l’un de ses plus grands auteurs.

La plus belle des ouvertures de Blier est sans doute ce magnifique monologue de Patrick Dewaere au piano dans Beau-père (1981). Dewaere y incarne un pianiste trentenaire dont la vie est marquée par l’échec, et qui « hérite » de la fille de sa compagne après la mort de celle-ci. La jeune fille, âgée de 14 ans, tombe amoureuse de lui. Ce film délicat aborde le deuil et l’ambiguïté amoureuse tout en conservant la touche singulière et décalée de son auteur.

Durant les années 80, Blier tourne quatre autres films. Dans La Femme de mon pote (1983), il retrouve Isabelle Huppert, qu’il avait dirigée encore très jeune dans Les Valseuses. Ici, elle est prise entre Coluche et Thierry Lhermitte. Notre histoire (1984) marque la rencontre avec Alain Delon, dans un rôle à contre-emploi : celui d’un garagiste solitaire et grand buveur de bière. En 1986, Blier reforme un trio composé de Gérard Depardieu, Miou-Miou et Michel Blanc pour Tenue de soirée, un film noir et provocant sur les sentiments éclatés, qui vaudra à Michel Blanc un prix d’interprétation à Cannes. À ce moment, Bertrand Blier est au sommet de son art. Il écrit notamment une scène mémorable pour Jean-Pierre Marielle, incarnant un grand bourgeois partouzeur. Tenue de soirée connaît un immense succès.

Avec Trop belle pour toi (1989), Bertrand Blier frôle la Palme d’or. Wim Wenders, président du jury cette année-là, lui préfère le puritain Sexe, mensonges et vidéo. Dans Trop belle pour toi, Blier ajuste à nouveau les dynamiques de ses trios. Cette fois, l’homme est incarné par Gérard Depardieu, accompagné de deux femmes : Josiane Balasko et Carole Bouquet. Depardieu joue un garagiste plus raffiné que dans Notre histoire, prospère et rêveur, marié à une femme d’une beauté éclatante, digne des couvertures de magazines de charme (Carole Bouquet).

Mais c’est pour sa secrétaire intérimaire, moins glamour mais authentique (Josiane Balasko), qu’il s’éprend. Tout bascule : la beauté, d’abord enviée, devient un fardeau, créant une distance insurmontable. Trop belle pour toi est sans doute l’œuvre la plus aboutie de Blier, une sorte de somme de ses vingt-six années de carrière. C’est un film à la perfection maîtrisée, tant sur le plan formel que narratif. Avec ce succès critique et public, Blier clôt magistralement la décennie des années 80.

Les années 90 marquent l’entrée d’Anouk Grinberg dans l’univers de Bertrand Blier, avec qui elle tourne trois films : Merci la vie (1991), Un, deux, trois, soleil (1993), et Mon homme (1996). Cette période représente un tournant dans sa carrière, marquant un éloignement de son cinéma ultra masculin pour aborder des territoires plus féminins. Le contexte social a également changé : on n’est plus dans l’atmosphère libertaire et utopique des années 70, ni dans celle des années 80, marquée par la fin des utopies et l’apparition du sida.

Merci la vie (1991) s’éloigne de la structure du trio, chère à Blier, pour se concentrer sur un duo de femmes, incarnées par Anouk Grinberg et Charlotte Gainsbourg. Le film brouille les repères temporels à travers l’errance de ces deux jeunes femmes et bouscule les conventions. Un, deux, trois, soleil (1993) raconte l’histoire d’une femme (Anouk Grinberg) confrontée à un environnement social difficile, offrant un portrait sombre et poignant.

Dans Mon homme (1996), il n’est plus question de trio ni de duo, mais d’une femme seule, plongeant encore plus profondément dans l’exploration de la condition féminine. Une page se tourne pour Bertrand Blier avec cette fausse trilogie. Le temps passe et un nouveau millénaire arrive. Bertrand Blier a la soixantaine et pour son treizième film, Les acteurs (2000), il décide de rendre hommage à ces « putes magnifiques », à une génération d’acteurs entre 50 et 70 ans. Un effluve de nostalgie émane du film, un monde s’éteint devant nos yeux. Le film s’achève sur un double hommage, celui de Claude Brasseur à son père, Pierre Brasseur. Et de Bertrand Blier, à son père, Bernard Blier, d’une grande sincérité, « Papa tout les jours, je pense à toi. »… Les acteurs est un échec public qui condamne sont second volet, Les actrices.

Blier perd le fil de l’époque, Les côtelettes (2003) adapté de sa propre pièce, est un échec. Il retrouve ensuite son élan avec Combien tu m’aimes (2005) où il fait à nouveau appel à Gérard Depardieu. Le film raconte la fausse histoire d’amour entre un gagnant du Loto, joué par Bernard Campan, et une prostituée sublime incarnée par Monica Bellucci. Ce film retrouve le ton des meilleurs Blier et mérite aujourd’hui d’être réévalué. Si Le Bruit des glaçons (2010) laisse encore entrevoir quelques fulgurances de son talent, Convoi exceptionnel (2019), son dernier film, déçoit. Il trahit une certaine lassitude chez le cinéaste, marquant la fin d’une époque.

Les films anticonformistes et subversifs de Bertrand Blier deviennent dangereux dans l’atmosphère puritaine et moralisatrice des années 2020, une époque saturée de conventions et d’idioties. Désormais, il faudra presque s’excuser de mentionner Blier, tant ce siècle semble avoir créé un nouvel enfer pour les œuvres comme on l’avait fait autrefois pour la littérature érotique. Laissons le mot de la fin à Bertrand Blier lui-même : « Nous vivons dans un pays pantouflard, dominé par le « culturellement correct« . C’est agaçant. La création artistique est extrêmement conventionnelle. On a régressé. Les jeunes réalisateurs français manquent de vigueur. Il y a du talent, mais pas d’élan, pas d’éruption, pas de printemps. C’est une période molle. Alors, je m’efforce de secouer les gens. La provocation, c’est la fonction de l’artiste. »

Fernand Garcia

Bertrand Blier – 14 mars 1939 – 20 janvier 2025