Chauffeur pour des braqueurs de banque, Baby à un truc pour être le meilleur dans sa partie : il roule au rythme de sa propre playlist. Lorsqu’il rencontre la fille de ses rêves, Baby cherche à mettre fin à ses activités criminelles pour revenir dans le droit chemin. Mais il est forcé de travailler pour un grand patron du crime et le braquage tourne mal… Désormais, sa liberté, son avenir avec la fille qu’il aime et sa vie sont en jeu.
Inspiré principalement du film The Driver réalisé par Walter Hill en 1978, Baby Driver ne manque pas de références cinématographiques qui, des impressionnantes scènes de courses poursuites aux personnages du film, vont de Drive (2011) de Nicolas Winding Refn, au cinéma de Tarantino en passant par les films de grands cinéastes des 70’s comme Peter Yates (Bullitt, 1968) ou encore William Friedkin (French Connection – The French Connection, 1971, et Police Fédérale Los Angeles – To Live and Die in L.A., 1985) mais aussi des personnages interprétés par Clint Eastwood à ceux de Steve McQueen.
L’élément principal de Baby Driver est la musique. Révélatrice de la personnalité du personnage principal interprété par le jeune Ansel Elgort, la musique, en plus d’être un moyen de placer le spectateur dans la peau du personnage en lui faisant découvrir ainsi le monde à travers son « regard » (ou plutôt à travers son « audition »), est ici littéralement mise en image, mise en scène. C’est la musique qui rythme le film. Plus que d’accompagner, elle impose la mise en scène autant que le montage du film. Les scènes d’actions sont donc chorégraphiées, chronométrées et synchronisées au millimètre et à la seconde près. Pour ce, le cinéaste a fait appel au chorégraphe Ryan Heffington.
La singularité du projet repose principalement (pour ne pas dire uniquement) sur le fait que se sont les morceaux de musique présents dans le film qui, en plus de la mise en scène et du montage, ont eux-mêmes inspiré l’écriture du scénario. Ils sont à la fois la source et le moteur du film.
Le réalisateur s’est aussi amusé à rassembler à l’écran divers pointures du monde de la musique. En effet, le casting est truffé d’apparitions clin d’œil. On peut ainsi reconnaître Jon Spencer, Big Boi, Killer Mike, Sky Ferreira et l’immense compositeur Paul Williams, l’auteur de la sublime bande originale et inoubliable interprète du personnage de Swan dans l’incontournable Phantom Of The Paradise, chef-d’œuvre réalisé par Brian De Palma en 1974.
Malgré un scénario assez classique, voir même un peu pauvre, Baby Driver reste un divertissement honorable et plutôt agréable. Formellement et techniquement maîtrisé, le film remplit son contrat, il est efficace, ludique et agrémenté d’une excellente bande originale. Dans ce film c’est la forme qui prime sur le fond. Mais l’ébouriffante expérience de cinéma que nous offre Baby Driver n’en est pas moins décevante pour autant. Pourquoi ? Et bien tout simplement parce que le film est signé du Britannique Edgar Wright et que ce dernier n’est autre que le réalisateur des excellents Shaun Of The Dead (2004) et Hot Fuzz (2007).
Premier film du réalisateur tourné aux Etats-Unis, la fantaisie et la touche « British » d’Edgar Wright qui faisaient tout le sel de ses films précédents manquent incontestablement à Baby Driver, qui, de fait, s’en retrouve moins drôle, moins original, moins singulier et moins efficace que ses précédentes réalisations. Divertissant, sans plus.
Steve Le Nedelec
Baby Driver un film d’Edgar Wright avec Ansel Elgort, Jon Bernthal, Kevin Spacey, Jon Hamm, Micah Howard, Lily James, Eiza Gonzalez, Sky Ferreira, CJ Jones, Morgan Brown, Jamie Foxx… Scénario : Edgar Wright. Directeur de la photographie : Bill Pope. Décors : Marcus Rowland. Montage : Jonathan Amos, Paul Machliss. Musique : Steven Price. Producteurs : Tim Bevan – Eric Fellner – Nira Park. Production : Working Title Films – Big Talk Productions – Double Negative – TriStar Pictures – Media Rights Capital. Distribution (France) : Sony Pictures Releasing France (Sortie le 19 juillet 2017). Royaume-Uni – Etats-Unis. 2017. 112 minutes. Panavision (anamorphique) Super 35. Pellicule Kodak. Image : 2.35 :1. Couleur. DCP. Dolby Atmos. Tous Publics avec avertissement.