Présentation et programme
Il y a les films post-apocalyptiques, les films apocalyptiques et les films pré-apocalyptiques. Le cinéma n’a pas attendu les récentes crises climatiques pour raconter la fin du monde : voilà plus de 60 ans que l’apocalypse est prétexte à débauche d’effets spéciaux (Le Choc des mondes, la saga Mad Max), retentissantes dystopies (La Planète des singes, Les Fils de l’homme), projections post-apo (Le Monde, la chair et le diable) ou autres méditations philosophiques (Stalker, Take Shelter, Melancholia). A l’occasion de l’exposition « Apocalypse » à la BnF, la Cinémathèque Française nous propose un inventaire de 25 films, dont l’intégrale de la saga Mad Max, à ne surtout pas manquer en salle, … avant la fin des temps. L’occasion de revoir sur grand écran des films du monde entier signés Lars von Trier, Stanley Kubrick, Abel Ferrara, Franklin J. Schaffner, John Carpenter, Stanley Kramer, Andreï Tarkovski, Béla Tarr, Jeff Nichols, Robert Wise, Bong Joon-ho ou encore George Miller.
Des dialogues avec François Angelier (producteur de l’émission Mauvais Genres sur France Culture ; auteur de biographies et d’essais sur des thèmes et des figures religieuses ; co-commissaire de l’exposition Apocalypse. Hier et demain à la Bibliothèque nationale de France) sont également au programme le samedi 22 février à 14h30 après la projection de Le Monde, la chair et le diable (1959) de Ranald MacDougall, et le vendredi 28 février à 19h00 après la projection de Take Shelter (2011) de Jeff Nichols.
Les films au programme sont :
Melancholia (2011 / 130 min) de Lars von Trier, mercredi 12 février à 20h00 et dimanche 2 mars à 18h00.
À l’occasion de leur mariage, Justine et Michael donnent une somptueuse réception dans la maison de la sœur de Justine et de son beau-frère. Pendant ce temps, la planète Melancholia se dirige vers la Terre…
Avec Melancholia, Lars von Trier fait de sa propre dépression le matériau d’un film d’apocalypse époustouflant, qui oscille du drame intime et familial au chant du cygne planétaire. Sur fond de Wagner, le cinéaste rassemble deux sœurs que tout oppose (Charlotte Gainsbourg, émouvante, et Kirsten Dunst, prix d’interprétation féminine à Cannes) pour un voyage désabusé finalement sidérant d’intensité.
Dr Folamour (Dr. Strangelove or : How I Learned to Stop Worrying and Love the Bomb, 1964 / 93 min) de Stanley Kubrick d’après le roman 120 minutes pour sauver le monde de Peter George, jeudi 13 février à 18h00.
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Le général Jack Ripper, convaincu que les Russes ont décidé d’empoisonner l’eau potable des États-Unis, lance sur l’URSS une offensive de bombardiers B-52 en ayant pris soin d’isoler la base aérienne de Burpelson du reste du monde. Pendant ce temps, Muffley, le Président des Etats-Unis, convoque l’état-major militaire dans la salle d’opérations du Pentagone et tente de rétablir la situation.
En pleine Guerre Froide, Stanley Kubrick égratigne l’incompétence politique dans une adaptation drolatique de Peter George. Véritable caméléon, Peter Sellers se régale de personnages immoraux, responsables d’une absurde escalade atomique. Une satire folle, où le cinéaste dévoile son sens de l’humour et sa vision déjantée de la déraison humaine.
Les Fils de l’homme (Children of Men, 2006 / 114 min) de Alfonso Cuaron d’après le roman Les Fils de l’homme de P. D. James, jeudi 13 février à 20h00.
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Dans une société futuriste où l’humanité est devenue stérile, l’annonce de la mort de la plus jeune personne, âgée de 18 ans, met la population en émoi. Au même moment, une femme tombe enceinte – un fait qui ne s’est pas produit depuis une vingtaine d’années – et devient par la même occasion la personne la plus enviée et la plus recherchée de la Terre. Un homme est chargé de sa protection…
Les Fils de l’homme est une dystopie ahurissante de maîtrise, ancrée dans le réalisme d’un monde bouleversé. À grand renfort de plans-séquences vertigineux, Alfonso Cuaron filme la renaissance de l’espoir sous les décombres d’une société vouée à s’autodétruire.
4h44, dernier jour sur terre (4 :44 Last Day on Earth, 2011 / 82 min) de Abel Ferrara, vendredi 14 février à 18h00.
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New York. Cisco et Skye s’apprêtent à passer leur dernier après-midi ensemble. C’est l’heure des adieux, l’occasion d’une ultime étreinte. Comme la majorité des hommes et des femmes, ils ont accepté leur destin. Demain, à 4h44, le monde disparaîtra.
Un huis clos, dans lequel le duo Willem Dafoe/Shanyn Leigh incarne parfaitement la solitude des êtres face à l’inéluctable et où Ferrara privilégie le questionnement existentiel au spectaculaire et à la surenchère pour dépeindre l’incertitude des choix éthiques et la peur de disparaître.
Stalker (1979 / 161 min) de Andreï Tarkovski d’après la nouvelle Pique-nique au bord du chemin de Boris et Arkadi Strougatski, vendredi 14 février à 20h00.
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Dans un pays et une époque indéterminés, il existe une zone interdite, fermée et gardée militairement. Mystérieuse et dangereuse, on dit qu’elle abrite une chambre exauçant les désirs les plus profonds des hommes et qu’elle est née il y a bien longtemps de la chute d’une météorite. Les autorités ont aussitôt isolé le lieu, mais certains, au péril de leur vie, bravent l’interdiction. Leurs guides se nomment les « stalker », êtres déclassés, rejetés, qui seuls connaissent les pièges de la zone, en perpétuelle mutation…
Le périple et la quête spirituelle de trois hommes – un professeur et un écrivain, guidés par un « stalker » – dans la Zone, un lieu interdit qui annonce la catastrophe de Tchernobyl, avec huit ans d’avance. Tarkovski utilise des éléments de l’œuvre des frères Strougatski, figures majeures du roman de SF, pour poser ses propres interrogations sur le sens de l’existence. Plans admirables, atmosphère stupéfiante, une expérience sensorielle et philosophique inoubliable.
Mad Max (1979 / 85 min) de George Miller, samedi 15 février à 15h00.
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Sur les autoroutes désertées d’une Australie méconnaissable, une guerre sans merci oppose motards hors-la-loi et policiers Interceptor, qui tentent de triompher de la vermine au volant de voitures aux moteurs surgonflés. Dans ce monde en pleine décadence, les bons, les méchants, le manichéisme disparaissent…
Tourné avec un budget ridicule, Mad Max est une date dans l’histoire du cinéma, un jalon qui, en à peine 90 minutes, pose les bases des 40 ans de films d’action à venir. L’apocalypse selon Miller, moins folklorique que dans les quatre suites que connaîtra le film, n’en est pas moins effrayante, qui fait de l’Australie une terre d’anarchie où quelques policiers brutaux tentent de maitriser l’ultraviolence qui les entoure. Un chef-d’œuvre nihiliste et indémodable qui marque également la naissance d’une star mondiale, Mel Gibson.
Mad Max 2 : Le Défi (Mad Max 2, 1981 / 96 min) de George Miller, samedi 15 février à 17h30.
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Dans un futur non défini, les réserves de pétrole sont épuisées et la violence règne sur le monde. Max, un ancien de la sécurité routière, se porte aux secours d’une communauté de fuyards aux prises avec des pirates de la route. La bataille se concentre autour d’une citerne de raffinerie.
Le chaos dystopique du premier opus des aventures de Max Rockatansky, encore ancré dans une certaine contemporanéité, laisse place ici à un univers post-apocalyptique d’une époustouflante invention formelle. Quant aux scènes de poursuites, dantesques, elles atteignent un degré de sophistication – et ce sans le moindre trucage numérique – qui ne connaîtra pas d’équivalent avant… Fury Road, du même Miller, 30 ans plus tard.
Mad Max : Au-delà du dôme du tonnerre (Mad Max Beyond Thunderdome, 1984 / 107 min) de George Ogilvie et George Miller, samedi 15 février à 20h00.
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Max, de retour, s’est fait dépouiller de son maigre bien. Suivant le voleur, il arrive à la Ville du Troc, où règne Entity. Celle-ci l’engage pour qu’il la débarrasse de Master et Blaster, rois du Monde souterrain. N’ayant voulu tuer Blaster, Max est abandonné en plein désert, d’où il ressurgit à la tête d’une troupe d’enfants pour faire exploser la Ville du Troc.
Mad Max : Au-delà du dôme du tonnerre a tout d’un péplum de fin du monde, aux effluves eighties. Moins violent et pessimiste que les deux premiers volets, le film n’en sacrifie pas pour autant ses passages obligés, poursuites épiques et duels féroces, le tout sous les notes de Tina Turner, inoubliable en Aunty Entity.
Furiosa : une saga Mad Max (Furiosa : A Mad Max Saga, 2024 / 148 min) de George Miller, dimanche 16 février à 14h30.
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Dans un monde en déclin, la jeune et impétueuse Furiosa est arrachée à la Terre Verte et capturée par une horde de motards dirigée par le redoutable Dementus. Alors qu’elle tente de survivre à la Désolation, à Immortan Joe et de retrouver le chemin de chez elle, Furiosa n’a qu’une seule obsession : la vengeance.
Dix ans après Charlize Theron, c’est Anya Taylor-Joy qui incarne Furiosa jeune. Les accents féministes de Fury Road prennent toute leur ampleur dans sa suite, ou plutôt son préquel. Le blockbuster tel qu’on aimerait qu’il soit plus souvent.
Mad Max : Fury Road (2012 / 120 min) de George Miller, dimanche 16 février à 18h30.
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Hanté par un lourd passé, Mad Max estime que le meilleur moyen de survivre est de rester seul. Cependant, il se retrouve embarqué par une bande qui parcourt la Désolation à bord d’un véhicule militaire piloté par l’Imperator Furiosa. Ils fuient la Citadelle où sévit le terrible Immortan Joe qui s’est fait voler un objet irremplaçable. Enragé, ce Seigneur de guerre impitoyable envoie ses hommes pour traquer les rebelles…
George Miller a arpenté des terres variées (mélo, dessin-animé, conte pour enfant) pendant 30 ans, avant de revenir à ses premières amours, Max Rockatansky, les terres arides d’Australie et les poursuites échevelées entre cylindrées surpuissantes et déglinguées. Présenté à Cannes, le film éblouit la presse et le public, et surtout, met la fessée aux vaines tentatives des studios américains d’égaler la maestria du créateur de Mad Max, absolument indépassable.
Le Choc des mondes (When Worlds Collide, 1951 / 83 min) de Rudolph Maté d’après le roman Le Choc des mondes de Philip Wylie et Edwin Balmer, jeudi 20 février à 18h00.
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Un astronome découvre une planète morte qui file droit vers la Terre. Car il n’y a aucun moyen d’empêcher la collision, un pilote et un astronome sont chargés de construire puis de piloter un vaisseau spatial capable d’embarquer une poignée d’humains rigoureusement sélectionnés vers une autre planète.
Un classique SF, précurseur des films de collision cosmique inéluctable. Du Déluge à l’Arche de Noé, un récit de fin du monde à la dimension biblique, où seuls quelques élus peuvent être sauvés, tandis que l’humanité fait face à l’épreuve finale, dans une profusion d’effets visuels, primés aux Oscar 1952.
Quand la terre s’entrouvrira (Crack in the World, 1965 / 96 min) de Andrew Marton, jeudi 20 février à 20h00.
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Le savant Stephan Sorensin espère atteindre le centre de la Terre pour y trouver une nouvelle source d’énergie. Ne pouvant percer la croûte qui entoure le noyau central, il projette d’utiliser une bombe atomique. Hélas, le plan ne déroule pas comme prévu car l’explosion crée une importante fissure… Cet évènement incontrôlé pourrait bien séparer la terre en deux morceaux !
Reconnu pour avoir réalisé la célèbre course de chars de Ben-Hur, Andrew Marton s’essaie avec succès au film catastrophe mâtiné de science-fiction et de rivalité amoureuse. Grâce à des effets spéciaux innovants pour l’époque, le film témoigne d’une société en pleine transformation, mais aussi de la dernière bataille d’un homme arrivé à la fin de sa vie.
La Planète des singes : Les Origines (Rise of the Planet of the Apes, 2011 / 105 min) de Rupert Wyatt d’après le roman La Planète des singes de Pierre Boulle, vendredi 21 février à 18h00.
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Dans un laboratoire, des scientifiques expérimentent un traitement sur des singes pour vaincre la maladie d’Alzheimer. Mais leurs essais ont des effets secondaires inattendus : ils découvrent que la substance utilisée permet d’augmenter radicalement l’activité cérébrale de leurs sujets. César, est alors le premier jeune chimpanzé faisant preuve d’une intelligence remarquable. Trahi par les humains en qui il avait confiance, il va mener le soulèvement de toute son espèce contre l’Homme dans un combat spectaculaire.
Quarante-trois ans après la version de Schaffner, Rupert Wyatt livre un prequel de La Planète des singes, pensé comme un hommage au premier film. Avec l’efficacité d’un blockbuster soigné, quête d’émancipation et évocation de la maltraitance animale se rejoignent dans l’itinéraire palpitant de César (Andy Serkis, fantastique en motion capture), un chimpanzé à l’humanité désarmante.
La Planète des singes (Planet of the Apes, 1968 / 112 min) de Franklin J. Schaffner d’après le roman La Planète des singes de Pierre Boulle, vendredi 21 février à 20h15.
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Egaré dans l’espace-temps, un engin spatial américain s’écrase en 3978 sur une planète inconnue. Les astronautes Taylor, Landon et Dodge découvrent que les hommes primitifs de cette planète mystérieuse sont placés sous le joug de singes très évolués…
Adapté du roman de Pierre Boulle, La Planète des singes représente un monde perdu, à l’ambiance désespérée, qui ouvre un inépuisable champ de réflexion philosophique sur l’avenir de l’homme. L’un des chefs-d’œuvre de la science-fiction, qu’il faut savourer jusqu’à la toute fin. Inoubliable.
Le Monde, la chair et le diable (The World, the Flesh and the Devil, 1959 / 94 min) de Ranald MacDougall d’après le roman The Purple Cloud de Matthew Phipps Shiel, samedi 22 février à 14h30.
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Après un éboulement au fond d’une mine en Pennsylvanie, Ralph Burton attend des secours qui n’arrivent pas et finit par se libérer seul des décombres. De retour à la surface, il découvre que toute trace de vie humaine semble avoir disparu après le passage d’un nuage radioactif. En route pour New York, il traverse des avenues désertes, s’organise et récupère ce dont il a besoin dans les magasins, tirant derrière lui un chariot au pied des gratte-ciels abandonnés… Est-il vraiment le seul survivant de l’humanité ?
Huis clos apocalyptique, réalisé en plein mouvement des droits civiques et des luttes afro-américaines, le film pose frontalement la question : et si les deux dernières personnes sur Terre étaient un homme noir et une femme blanche ? Une production SF atypique des années 50, qui, derrière la réflexion sur le péril nucléaire, s’interroge sur le racisme, la violence et les rapports humains, à l’aube d’une société à reconstruire.
New York 1997 (Escape from New York, 1981 / 99 min) de John Carpenter, samedi 22 février à 18h30.
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En 1997, Manhattan est devenu une immense prison ghetto où vivent, en micro-société, trois millions de prisonniers. Victime d’un attentat, l’avion du Président des États-Unis s’écrase en plein Manhattan avec des documents ultra-secrets. Snake Plissken, un dangereux criminel, est chargé, en échange de sa grâce, de partir à la recherche du Président. Parachuté dans Manhattan, il dispose de vingt-quatre heures pour mener à bien sa mission…
En réaction au Watergate, Carpenter imagine New York comme une jungle à l’ambiance nocturne inquiétante, un monde déshumanisé rongé par la corruption des puissants. L’occasion de créer le personnage de Snake Plissken – magnifiquement incarné par Kurt Russell -, pirate tortionnaire devenu l’un des anti-héros les plus marquants de l’histoire du cinéma.
Los Angeles 2013 (Escape from L.A., 1995 / 100 min) de John Carpenter, samedi 22 février à 20h45.
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Le fameux « Big One » tant redouté a eu lieu en 1998 et a isolé Los Angeles du reste des Etats-Unis. Quinze ans plus tard, les Etats-Unis se sont dotés d’un président particulièrement puritain et politiquement correct qui envoie tous les délinquants à Los Angeles, devenue l’île la plus dangereuse du monde. Cuervo Jones, anarchiste latino-américain, règne sur ce bout de terre et s’est mis dans la tête, avec l’aide de la fille du président qui s’est ralliée à sa cause, de neutraliser toutes les sources d’énergie artificielles de la planète.
Suite-remake de New York 1997, où Kurt Russell retrouve son personnage de Snake Plissken. John Carpenter s’inspire d’un tremblement de terre et des émeutes de 1992 pour un film d’action apocalyptique au regard désabusé. Nihiliste, satirique : c’est toute la société américaine que John Carpenter passe à la soude caustique.
Snowpiercer (2013 / 120 min) de Bong Joon-ho d’après le roman graphique Le Transperceneige de Jacques Lob, Benjamin Legrand et Jean-Marc Rochette, dimanche 23 février à 14h30.
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2031. Une nouvelle ère glaciaire. Les derniers survivants ont pris place à bord du Snowpiercer, un train gigantesque condamné à tourner autour de la Terre sans jamais s’arrêter. Dans ce microcosme futuriste de métal fendant la glace, s’est recréée une hiérarchie des classes contre laquelle une poignée d’hommes entraînés par l’un d’eux tente de lutter. Car l’être humain ne changera jamais…
Métaphore de l’humanité au bord de l’extinction, l’adaptation remarquable de Bong Joon-ho de la BD de Lob et Rochette, visuellement terrifiante, est aussi une allégorie politique sans issue, où toute progression sociale n’est possible qu’au moyen de luttes sanglantes.
Deep Impact (1998 / 121 min) de Mimi Leder, dimanche 23 février à 17h00.
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Leo Biderman, quatorze ans, s’inscrit au club d’astronomie de son lycée. Il prend une photo du ciel étoilé à travers son téléscope et découvre une comète qui se dirige vers la Terre. Prévenu, le président des Etats-Unis fait appel à un ancien astronaute, Spurgeon Tanner, qui est chargé de diriger une mission internationale à bord du vaisseau expérimental « Messiah ». Ils doivent se poser sur la comète et tenter, par des charges nucléaires, de la dévier de sa trajectoire. Sur Terre, le cataclysme imminent suscite les réactions les plus extrêmes.
Sorti la même année qu’Armageddon de Michael Bay, au scénario similaire, le récit des derniers jours de la vie sur Terre avant l’impact d’un astéroïde, commentés par une journaliste déterminée et un président pré-Obama. Plus que l’action, Deep Impact privilégie la réflexion sur la résilience et les choix moraux pour parer au désastre, dans un compte à rebours chargé d’émotion.
Le Cheval de Turin (A Torinói Ló,2011 / 146 min) de Béla Tarr et Ágnes Hranitzky, dimanche 23 février à 19h30.
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A Turin, en 1889, Nietzsche enlaça un cheval d’attelage épuisé puis perdit la raison. Quelque part, dans la campagne : un fermier, sa fille, une charrette et le vieux cheval. Dehors le vent se lève.
Le film s’ouvre sur un épisode de la vie de Nietzsche qui se jeta un jour, en larmes, au cou d’un cheval pour le protéger du fouet cruel de son cocher, avant de sombrer dans la folie. La superbe photographie de Fred Kelemen et la musique funèbre de Mihály Vig accompagnent la chronique des derniers jours d’un homme, de sa fille et de leur bête de somme, dans un monde hors du temps, balayé par le vent. Ultime œuvre de Béla Tarr, un récit de solitude, à la beauté époustouflante.
Le Mystère Andromède (The Andromeda Strain, 1971 / 115 min) de Robert Wise d’après le roman La Variété Andromède de Michael Crichton, mercredi 26 février à 18h00.
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Piedmond, Nouveau-Mexique. En revenant sur Terre, une sonde spatiale américaine décime la population de la localité et les deux militaires chargés de la récupérer, tous victimes, à l’exception d’un bébé et d’un vieil ivrogne, d’un phénomène aussi mystérieux que terrifiant, transformant le sang humain en une poudre rouge. Mobilisés en urgence, quatre scientifiques identifient le responsable : un micro-organisme extraterrestre. Dans les dédales d’un gigantesque complexe souterrain ultrasecret, ils mènent le combat contre ce redoutable ennemi invisible. Une authentique course contre la montre s’engage.
D’après le roman de Michael Crichton, l’enquête sur la propagation d’une bactérie extraterrestre, après la chute d’une capsule spatiale. En pleine menace d’une épidémie mondiale, Wise alterne séquences d’action et moments de réflexion avec une vraisemblance scientifique quasi documentaire, combinée aux effets visuels de Douglas Trumbull. Un thriller au suspense haletant, qui révèle une humanité devenue dépendante de la technologie, ainsi qu’un monde en proie aux crises biologiques, aux angoisses et à la paranoïa plus que jamais actuelles.
Le Dernier Rivage (On the Beach, 1959 / 134 min) de Stanley Kramer d’après le roman Le Dernier rivage de Nevil Shute, mercredi 26 février à 20h45.
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1964. Une guerre atomique a ravagé presque toute l’hémisphère nord de la planète. Un sous-marin américain fait alors escale en Australie. Mais les retombées radioactives se rapprochent lentement…
Dans l’un des premiers films à dénoncer la course au nucléaire, Kramer propose une vision intimiste de l’apocalypse, à travers les derniers mois d’une poignée d’êtres rongés par la peur, et prêts à accepter leur sort.
Les Derniers jours du monde (2009 / 134 min) de Jean-Marie et Arnaud Larrieu d’après le roman Les Derniers jours du monde de Dominique Noguez, jeudi 27 février à 21h00.
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Alors que s’annonce la fin du monde, Robinson Laborde se remet peu à peu de l’échec d’une aventure sentimentale pour laquelle il s’était décidé à quitter sa femme. Malgré l’imminence du désastre, et peut-être pour mieux y faire face, il s’élance dans une véritable odyssée amoureuse qui l’entraîne sur les routes de France et d’Espagne.
Dans l’univers picaresque des frères Larrieu, la psychose d’une apocalypse imminente devient la quête d’un amour disparu, une cavale après le temps perdu. D’après le roman de Dominique Noguez, un road movie sensuel, où l’inquiétude métaphysique se mêle à l’humour hédoniste des cinéastes, dans un joyeux chaos.
Take Shelter (2011 / 116 min) de Jeff Nichols, vendredi 28 février à 19h00.
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Curtis LaForche mène une vie paisible avec sa femme et sa fille quand il devient sujet à de violents cauchemars. La menace d’une tornade l’obsède. Des visions apocalyptiques envahissent peu à peu son esprit. Son comportement inexplicable fragilise son couple et provoque l’incompréhension de ses proches. Rien ne peut en effet vaincre la terreur qui l’habite…
Après Shotgun Stories, Jeff Nichols installe une ambiance pré-apocalyptique suffocante, où les angoisses et autres visions d’un père de famille (Michael Shannon, exceptionnel d’ambivalence) matérialisent la peur du déclin et le besoin de protéger les siens. De la paranoïa à la prophétie, Take Shelter est une tragédie qui entretient le suspense sans déroger au réalisme.
La Machine à explorer le temps (The Time Machine, 1960 / 103 min) de George Pal d’après le roman La Machine à explorer le temps de H. G. Wells, samedi 1 mars à 15h00.
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Un scientifique vivant à l’époque victorienne fabrique une machine à voyager dans le temps et voyage loin dans le futur. Il s’aperçoit alors que la race humaine s’est divisée en deux espèces, une vivant à la surface, les pacifiques Elois, et l’autre sous terre, les terrifiants Morlocks. Quand sa machine est volée par le peuple souterrain cannibale, il doit risquer sa vie pour retourner dans son époque.
D’après le roman de H.G. Wells, le voyage dans le temps comme exploration des dangers nucléaires et de la décadence de la civilisation. Une pépite de la science-fiction sur l’évolution et la survie de l’humanité.
Afin de ne rien manquer de la Rétrospective Apocalypse et Cinéma, rendez-vous à La Cinémathèque française du 12 février au 2 mars 2025.
Steve Le Nedelec