Standing ovation pour Albert Dupontel et son 9 mois ferme lors de son avant-première à l’Etrange Festival et ce n’est que justice.
Le début assez classique du film ne présage en rien son caractère disjoncté, inattendu, original et inventif. Ariane Felder, jeune juge et célibataire endurcie (Sandrine Kiberlain), découvre qu’elle est enceinte de six mois mais ignore qui est le père ! Il s’avère que le père est un dangereux criminel Bob « globophage » (Albert Dupontel) jugé pour un crime sordide.
Le duo Kiberlain et Dupontel est pétillant, crée des situations autant comiques que pleines de tendresses. Sandrine Kiberlain éblouit l’écran par sa présence et sa vivacité, c’est l’un des ses meilleurs rôles, où elle déploie tout son registre.
Le réalisateur joue beaucoup avec les apparences dans ce film, car elles sont trompeuses. L’agressivité apparente des personnages cache des êtres sensibles et vulnérables. Dupontel met en dérision la manipulation des médias et démontre leur dégénération. L’une des scènes des plus désopilantes est celle où Jean Dujardin interprète pour sourds et muets pendant le JT, un clin d’œil à The Artist.
Comme pour les précédents films de Dupontel, 9 mois ferme rayonne de bonté et d’humanité avec un style proche du burlesque dans la lignée de frères Coen ou de Terry Gilliam.
A la fin de la projection Albert Dupontel a répondu aux questions des fans de l’Etrange Festival et a raconté des nombreuses anecdotes sur le film. Le scénario de 9 mois ferme est inspiré de 10e chambre, instants d’audience de Raymond Depardon. Dupontel pensait à tort que Sandrine Kiberlain n’irait pas pour le rôle principal. Gaspard Noé et Jan Kounen apparaissent dans une scène de prison dans le film en tant que clin d’œil à leurs débuts difficiles dans le cinéma car certains investisseurs pensaient que là était leur place.
Rita Bukauskaite