La vie d’Adèle – Décision du Conseil d’Etat

La vie d’Adèle : le film ne sera pas censuré aux moins de 16 ans comme le voulait son réalisateur Abdellatif Kechiche !

En 2014, l’inquisiteur André Bonnet était parti en guerre contre l’interdiction aux moins de 12 ans assortie d’un avertissement du film « La vie d’Adèle : Chapitre 1 et 2« . « Film d’auteur daté » qui lui « inspire désespoir et vulgarité », qui « propage l’homosexualité féminine », « une entreprise de détournement de mineur à but pédophile » (…) atmosphère de léchage vulgaire du film dans un climat de désespoir et de brouillage d’identité et de sexe misérable ». Dans son délire, Bonnet réclamait une interdiction aux moins de 16 ans à défaut d’une interdiction aux moins de 18 ans, car « les défenseurs du film n’y voient ni danger, ni pornographie, et cela dans le cas d’adolescents de douze ans, qui vont être pervertis et vont faire le pas vers le X ! ».

Débouté par le tribunal administratif, la cour administrative d’appel, à la surprise générale, lui donna raison en décembre 2015, annulant le visa -12 ans et sommant la Commission de classification de revoir le film dans les deux mois et de lui coller un – 16 ans.

Une fois n’est pas coutume, le Ministère de la culture refusa le dictât des juges et porta l’affaire devant le Conseil d’état.

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Le Conseil d’état a rendu son verdict mercredi 28 septembre 2016. Les juges annulent l’arrêt de la CAA de Paris du 8 décembre 2015.

Selon le CE « si les scènes de sexe en cause, bien que simulées, présentent un caractère de réalisme indéniable, elles sont, d’une part, exemptes de toute violence, et, d’autre part, filmées sans intention dégradante ; […] ces scènes s’insèrent de façon cohérente dans la trame narrative globale de l’œuvre, d’une durée totale de près de trois heures, dont l’ambition est de dépeindre le caractère passionné d’une relation amoureuse entre deux jeunes femmes ».

« La vie d’Adèle : Chapitre 1 et 2 » reste donc interdit aux moins de 12 ans. Une belle claque pour son réalisateur Abdellatif Kechiche qui, comme Bonnet, estimait son film suffisamment sulfureux pour qu’il soit censuré aux moins de 16 ans ! Peine perdue !

August Tino