Le 25 septembre dernier, plusieurs lycées de l’académie de Nantes ont reçu une lettre signée conjointement par la section Loire-Atlantique de La Manif Pour tous et le collectif Vigi-Gender faisant le bilan de l’expérimentation des ABCD de l’égalité. Ces deux associations y rappellent leurs fortes réticences à certains aspects du plan d’action pour l’égalité filles-garçons dans le cadre scolaire en pointant notamment du doigt les projections en novembre dans plusieurs établissements du court-métrage Ce n’est pas un film de cow-boys, estimant que le film de Benjamin Parent (présenté – et récompensé par le prix du rail d’or- à La Semaine de la critique 2012, nominé au César du court métrage 2013, primé, entre autres, aux festivals de Clermont-Ferrand, Sarlat, La Ciotat, Paris court devant, Cinessonne) « ne traite pas d’égalité garçon-filles » et « n’a rien à faire dans un parcours pédagogique ». Au dela des sensibilités des uns et des autres, ce qui a tout d’un « avertissement » aux établissements qui diffuseraient Ce n’est pas un film de cow-boys, invite à s’interroger sur l’éventuelle ingérence de certains collectifs et association sur le contenu de l’éducation à et par l’image en milieu scolaire. Surtout quelques mois après une intervention similaire de l’association Civitas qui avait réclamé le retrait de Tomboy, le film de Céline Sciamma, du programme « Ecole et cinéma ». Libre à chacun d’apprécier si le court-métrage de Benjamin Parent est ou non une oeuvre prosélyte d’une prétendue Théorie du genre (il est encore pour quelques jours visible en libre accès ici : http://vimeo.com/47089521), mais tout autant de s’inquiéter d’une démarche pouvant s’apparenter à un appel à la censure d’une oeuvre cinématographique comme à sa liberté de sujet et de ton.
Alex Masson
Membre du conseil d’administration du SFCC
Communiqué de presse du Syndicat Française de la Critique de Cinéma du 7 novembre 2014