Marcelo Navais Teles est le scénariste attitré de Mathieu Amalric. Nous revenons ici sur sa carrière.
KS : Comment tu es arrivé à faire du cinéma ?
Marcelo Novais Teles : Vers 17 ans j’ai commencé à faire du théâtre amateur dans le sud du Brésil, après j’ai été repéré dans un festival de théâtre amateur. J’ai travaillé aussi comme comédien professionnel là-bas dans 3 ou 4 pièces avant de venir en France.
Je suis venu pour visiter Paris, un peu l’Europe, et finalement je suis resté, je me suis inscrit à la fac, j’ai créé une compagnie de théâtre amateur qui a duré deux ans et demi avec laquelle on avait le but plus de faire des ateliers plutôt que de monter des pièces. On a quand même monté une pièce au bout d’un an et demi, le but c’était de ne pas laisser tomber le théâtre et en même temps j’allais beaucoup au cinéma. J’ai rencontré plein d’amis cinéphiles. L’ami avec qui j’avais monté la troupe s’appelait Olivier Broche, qui est très cinéphile, il connait tout, il a tout vu… mais il a continuait le théâtre, il a fait une autre formation après, il a travaillé pendant 10 ans avec Gérard Deschamps, il était à Canal + … il a continuait en tant que comédien et moi être comédien c’était compliqué, parce qu’avec l’accent on me proposait que les choses qui ne m’intéressaient pas, du coup j’étais plus attiré par le cinéma. J’avais d’autres amis qui commençaient à en faire aussi, puis quand j’ai rencontré Mathieu (Amalric) on a commencé à tourner des courts ensembles, on a appris l’un à l’autre.
KS : Comment as-tu rencontré Mathieu Amalric ?
Marcelo Novais Teles : En 1985 j’ai passé le concours de l’IDHEC et c’est là où j’ai fait la connaissance de Mathieu Amalric, on est devenu très copains, on a commençait à faire des super 8 ensemble sans production. Lui a commencé à travailler dans le cinéma plus comme stagiaire, assistant, il a fait un court métrage en 16 mm. On a commencé à intervenir dans les films des uns des autres, lui a toujours voulu faire du cinéma tel qu’il le fait aujourd’hui.
Et moi, j’étais un homme pressé, je suis venu de théâtre de rue, il fallait que les choses arrivent tout de suite et donc comme tout le monde j’écrivais les scénarios. J’arrivais jamais à trouver l’argent pour faire mes films et un jour j’ai commencé à faire les films en vidéo. J’avais appris tout seul, j’avais beaucoup aidé des copains à faire des courts métrages, j’avais assez vite appris le cadrage mais j’étais le seul de la bande à travailler en vidéo. J’avais déjà appris à faire du montage et à un moment donné un autre copain qui n’avait rien avoir avec cette bande-là qui bossait à TF1 il y a des postes de réalisateur-monteur pour réaliser des bandes d’annonces qui se libéraient, j’ai passé le test j’ai été pris. J’ai bossé 5 ans pour TF1 et 4 ans pour Paris Première. En gros c’est comme ça que je suis passé du théâtre à l’audiovisuel et au cinéma. Surtout que théâtre, on le fait pas en dilettante, c’est quelque chose de très prenant, et le cinéma m’intéressait beaucoup plus car tu pouvais faire très vite les choses surtout en vidéo, tu prends tes propres copains, tu tourne toi-même et c’est là que j’ai fait des petits films, dès 1986 j’ai tourné en Italie tout seul avec un japonais un film qui s’appelle « Jour de deuil« .
KS : Pourquoi faire un film sur un japonais ?
Marcelo Novais Teles : Ma copine de l’époque faisait un stage de mode de trois mois à Milan, elle partageait l’appartement avec plein d’autres étudiants y compris ce japonais – qui est devenu le personnage de mon film -, en plus c’est sa vraie histoire. Une autre particularité de mes petits films c’est que je pars toujours de faits réels, je remets ça en scène, je tourne ça en découpant en formes d’image, en forme de cinéma, mais l’histoire que j’avais tournée « Le Jour de deuil » par exemple lui est vraiment arrivée.
Son père est riche, le jeune est obligé de se marier avec la fille d’un associé. Cette jeune fille se suicide, il reçoit une lettre, tout ça est dans le film. Et parallèlement au cinéma, j’ai continué à faire des choses avec des amis dont Mathieu faisait partie. J’écris avec lui depuis toujours, depuis son premier court métrage. J’ai été toujours le premier à qui il a confié son envie de faire un film en tant que réalisateur, pas en tant que comédien.
KS : Comment se passe le processus de fabrication d’un film entre toi et Mathieu ?
Marcelo Novais Teles : On s’isole, on part à la campagne, on se voit très souvent quand on est à Paris, il raconte le truc, je l’aide en prenant des notes, à structurer, officiellement on écrit ensemble depuis les deux derniers long métrages (la chose publique et tournée) parce que là Mathieu a atteint une certaine notoriété donc il a pu m’imposer au producteur. Après j’ai un autre copain François Magall qui a réalisé beaucoup de documentaires, on a fait plusieurs voyages dans le monde avec lui, un coup je tiens la caméra, l’autre j’étais ingénieur de son.
KS : Vous étiez quatre à écrire le scénario de Tournée ?
Marcelo Novais Teles : Il y a Raphaëlle Valburne qui est intervenu pour avoir le regard extérieur et puis il y a eu Philippe Di Folco, mais tout le schéma principale du film était décidé avant avec Mathieu et moi. On a vraiment un récit structuré de A à Z, seulement si on avait tourné tout ce qu’on avait écrit ça aurait fait un film de 3h, 3h et demie. Il arrive un moment quand on commence à piétiner parce qu’on a déjà fait le tour et puis on sait plus ce qu’il faut virer, ce qu’il faut garder… et là Mathieu le laisse reposer quelques mois. Dans le cas de ce film, c’est quelques années car Mathieu a beaucoup travaillé comme comédien et là il a fait intervenir d’autres gens, parce que c’est un regard neuf qui aide à condenser le récit, le travail est celui-là.
KS : Est-ce que le scénario est parti d’un événement réel ?
Marcelo Novais Teles : Non, dans le film de Mathieu tout est fiction. C’est certainement son premier film où tout est fiction parce que dans le long métrage qu’il a fait « Mange ta soupe » (1997), c’est quand même très autobiographique. Après il a fait « Le Stade de Wimbledon » (2001) le seul sur lequel je n’ai pas travaillé, j’ai juste lu ses notes et j’ai dit ce que j’en pensais, il était adapté d’un livre. « La Chose publique » (2003) c’est entre les deux, parce que c’était une commande d’Arte, mais il a finit par insérer plein de choses qui arrivaient dans sa vie à ce moment-là. Et puis celui-ci, c’est parti de : « j’ai envie d’écrire un film, j’ai lu Collette « L’envers de music-hall », ça me plait beaucoup, j’aimerais que ça raconte la vie des gens la nuit, les gens qui font le boulot de représentation, après ils se réveillent et sont dans des lieux complètement différents de ce qu’ils vivent le soir… ». On est parti de ça, on a lu plein de livres, vu plein de films et on a fait plusieurs voyages comme ça. Ce n’est pas un de ces films qu’on écrit d’un trait.
KS : Quand vous écrivez une scène, comment gérez-vous les détails ?
Marcelo Novais Teles : Mathieu dit que je suis son accoucheur… c’est-à-dire qu’on discute. On commence à avoir des idées de scènes, parfois je fais exprès de donner plein d’idées de choses que je sais qu’il ne va pas aimer, puis ça le coince et il est obligé de trouver des solutions et quand on commence à avoir « ça serait bien qu’il y ait des enfants » par exemple, et à un moment donné « il traine les enfants dans le travail », donc tout ça je note sur des post-it après on a des post-it accrochés de partout… après je fais des graphiques… Il dit, ce n’est pas un road movie mais c’est comme une autoroute, puis on commence à rencontrer les personnages, et puis ça va bifurquer et on va avoir des bretelles de l’autoroute qui peuvent ramener à l’histoire. Moi j’ai une formation d’architecte d’intérieur, donc c’est très visuel : je découpe, je dessine pour lui, on prend un mur vide et puis on accroche toutes les scènes, on varie leur emplacement – il y a un montage qui se fait un peu dans l’espace. Au bout d’un moment la scène est là et c’est Mathieu qui prend plus le dessus, parce qu’il est très fort pour les dialogues… Parfois on prenait la même scène pour en écrire tous les dialogues. Donc j’écris de mon côté, il écrit du sien et puis c’est lui qui contrôle tout.
C’est faux de dire qu’il y a rien personnel dans ce film de Mathieu car il y a toujours quelque chose sur quoi l’on se base. La trahison de l’amitié dont on parle dans le film c’est entre guillemets la trahison qu’il m’a toujours reprochée. Le fait d’avoir été réalisateur à la télé pendant deux ans plutôt que de me battre pour faire du cinéma en 35 mm. Lui il n’était pas connu à l’époque, il s’est battu pour le faire. C’est quelqu’un qui est fou du cinéma, qui a fait presque tous les postes, qu’il soit stagiaire au montage ou en régie, il allait à fond. Aujourd’hui, quand il fait son film, on voit que c’est un film de quelqu’un qui connait bien le cinéma. C’est un film dense, plein d’énergie, qui amène un souffle dans le cinéma français contemporain.
KS : La référence à Cassavetes est venue quand ?
Marcelo Novais Teles : Dès le départ. Depuis que je connais Mathieu on parle de Cassavetes, Polanski, il y en a plein, mais ce côté qu’on dirait un peu sale de Cassavetes… c’est un peu dans mon cas aussi, quand je fais mes films, la plupart je les ai fait en Hi8 parce que dans les images de vidéo je trouve que Hi8 est plus près de la réalité, la vie n’est pas jolie. Les films en 35 chiadés avec les cadres parfaits, les mouvements de caméra impeccable ça ne m’émeut pas, je suis admiratif de la technique, mais Cassavetes c’est un peu ça, on arrache les choses à la vie. Ce n’est pas grave si le décor est un peu de travers, si le cadre n’est pas droit, s’il y a un bout de micro dans un plan séquence pendant 10 minutes. Chez Cassavetes, il y a tellement de choses qui se passent dans le cadre que tu ne vois pas le micro. Moi c’est le côté un peu sale, comment choper au cinéma les choses de la vie en faisant des films en vidéo, sans éclairage, sans équipe. Mathieu c’est plutôt l’énergie et le côté humain. Je pense que « Tournée » va encore plus loin que Cassavetes, parce qu’on voit cette densité des rapports humains. Mathieu dit que tout le monde a commis ses crimes, que ce soit dans les rapports amoureux, ou avec les amis, ou les parents, ou au travail, on traine tous des casseroles et les rapports humains sont ce qu’ils sont.
KS : Ta relation avec Mathieu c’est un peu comme dans ton film « Un petit bol d’air » ?
Marcelo Novais Teles : (Rires) C’est même plus fort que ça, parce qu’on est vraiment très très proches, on est comme frères. Je suis parrain de son fils ainé, je suis aussi parrain de son neveu, je suis très proche de ses parents, quand j’étais dans la merde j’habitais chez ses parents avec lui. Quand je travaillais à la télé et lui n’avais pas d’argent, je l’aidais avec l’histoire des copies vidéo, on se connait tellement bien… c’est pour ça que c’est toujours moi quand il a besoin de commencer un film. Je ramène Mathieu peut-être plus au vrai, à la réalité, au quotidien, ce qui le réconforte un peu aussi. Après il pourra faire un travail intellectuel là-dessus et tout le blablabla.
KS : Et tu participes aussi aux tournages ?
Marcelo Novais Teles : J’ai joué dans ses courts métrages mais pas dans les longs métrages. C’est marrant quand on écrit ensemble, on écrit forcément une scène pour moi, mais on la coupe toujours avant de la tourner.
Dans « La chose publique » il y a une séquence entière avec moi, qu’il avait tourné et monté, mais ça faisait un film dans le film, donc il l’a virée direct, je n’ai jamais demandé à Mathieu de jouer dans ses films.
Mathieu ne fait pas de casting, il n’est pas dans un bureau à filmer des gens en vidéo, il va voir des pièces de théâtre, il choisit ses comédiens comme ça. Damien Odoul qui joue l’ami dans « Tournée » c’est quelqu’un avec qui il voulait travailler.
Par contre, moi comme mon travail est de capter des choses au quotidien, il joue beaucoup pour moi, c’est-à-dire que dans le film que monte actuellement, il y a des images de Mathieu à l’âge de 23 ans, – au moment où il a joué pour Desplechin -, mais là c’est une autre façon de faire, c’est complètement autre chose.
KS : C’est proche du documentaire ?
Marcelo Novais Teles : Ce n’est pas un documentaire, parce que je tourne comme si c’était des fictions. Mon dernier film s’appelle « Les peines et les joies du célibat », au départ je voulais faire un journal intime, utiliser la caméra comme un stylo. Comme je ne suis pas écrivain et que j’étais tellement dans l’image, la vidéo, je me suis dit « je vais faire la même chose mais avec une caméra ». J’ai commencé et au bout de deux trois cassettes j’en pouvais plus « moi, brésilien, célibataire… », je bossais à la télé, j’avais de l’argent, un appartement, plein de gens qui venaient bouffer, mais c’est chiant je me suis dit : « je ferais jamais un film ». Donc j’ai commencé à associer mes amis, s’il y avait quelque chose qui arrivait dans leur vie, est-ce qu’ils accepteraient de le rejouer, le remettre en scène et c’est comme ça qu’on a procédé. Le thème principale de mon film c’est la paternité, parce j’ai 50 ans et que je n’ai pas d’enfants alors que 90% de mes amis sont papas maintenant. Je suis arrivé en France en 1981 et en 1982 j’ai reçu une lettre d’une fille avec qui j’avais couché deux fois, elle me disait qu’un bébé était né et qu’elle était très bien avec son copain et qu’elle vivait avec lui qui était très content aussi, mais elle se sentait mal vis-à-vis de son copain, elle n’était pas sûre qu’il soit de lui, ni qu’il soit de moi et qu’elle voulait faire un test… mais moi je lui ai répondu, que c’était pas la peine car son mec était content, que moi j’habitais à 12 000 km de là-bas, que j’étais clandestin, que j’étais en train de découvrir plein de choses, que je n’avais rien pour m’occuper de cet enfant, et que le père est celui qui s’en occupe et pas celui qui le conçoit. Mon film commence comme ça. Après, tout au long du film ça va revenir, je vais m’occuper beaucoup pendant 15 ans de tous les enfants qui naissent. C’est au jour le jour, la vie d’un groupe de personnes, d’amis très proches.
KS : Comment tu t’y prends pour saisir ses moments intimes ?
Marcelo Novais Teles : A un moment donné j’ai donné ma caméra à Mathieu. Il vivait avec Isabelle, sa copine de l’époque. Je lui ai dit : « j’aimerais bien qu’il y ait des choses intimes dans mon film, mais je ne veux pas venir dans votre salon et vous choper en train de prendre votre petit déjeuner… donc garder la caméra pendant une semaine et puis si ça vous amuse, faites des choses avec ça. Mathieu a fait une séquence qui est extraordinaire : ils sont tous les deux en peignoirs roses et lui qui fait le con, elle entre dans la cuisine, il va à la fenêtre, regarde et dit : « Ah, il fait beau aujourd’hui, veux-tu prendre un café, mon amour ? » puis il revient, elle rigole et il lance : « Tu veux que je la refasse ? » et il repart. Il a fait ça pour se foutre de ma gueule mais finalement ça sera dans le film car c’est trop drôle. En plus, il est comme ça dans la vie (rires).
KS : Ça va sortir au cinéma ?
Marcelo Novais Teles : Là justement une autre anecdote intéressant… ce film est parti d’une quasi-dispute que j’ai eu avec Mathieu. Il me reprochait d’abandonner le cinéma pour faire de la vidéo. Je lui ai dit que j’allais faire un film, que j’allais mettre très longtemps à le faire mais je vais le faire… c’est parti d’une espèce de pari qu’on a eu avec Mathieu, que j’allais prouver que je pouvais faire un long métrage en vidéo, mais qu’il me fallait 10-15 ans pour le faire. Comme je suis très proche de mes amis, j’étais au courant de toutes leurs histoires et donc j’ai commencé à les filmer : les bébés arrivent, les couples se séparent, moi qui perds mon travail, je tombe amoureux, je pars vivre au Portugal mais ça ne marche pas, je reviens, je n’ai plus de boulot… tout ça filmé au quotidien, comme si je filmais une fiction et non pas un documentaire. Il y a maintenant plusieurs cassettes que je n’ai pas visionnées depuis 10 ans, comme si j’avais tourné en pellicule, on verra bien si un jour j’ai les moyens de monter ce film… J’étais bien sûr agréablement surpris en visionnant certaines et puis d’autres pas trop, il y avait une cassette complètement abimée. Comme c’était devenu presqu’une manie, j’ai capté des trucs invraisemblables, vraiment superbes. Pour faire ce film maintenant… un jour je dine chez Mathieu, qui me demande des nouvelles de mes films, je lui dis que je les ai monté tous sauf le film de ma vie.
Puis, il me demande pourquoi je ne le fais pas. Je lui réponds que c’est énormément de boulot et que pour le faire il faudrait que je retape 3, 4 appartements, et que je n’ai pas assez d’argent de côté pour pouvoir rester devant mon ordinateur pendant 3 mois. (En imitant Mathieu Amalric) « Mais t’es con, je suis riche maintenant, j’ai une profession, combien il te faut ? ».
Maintenant je m’amuse à dire qu’il a compris qu’il a perdu le pari et que c’est à lui de payer (rires). On a prévu de le sortir en salles, mais à condition que le montage du film marche bien, on va donc continuer.
KS : Est-ce qu’il y a les chaines de télévision intéressées ?
Marcelo Novais Teles : Ça failli être vendu à TF1 mais ils voulaient une espèce de feuilleton à chapitre, ils voulaient savoir s’il y a eu des morts, des tragédies… pour attirer de l’audimat, et j’ai refusé car je voulais faire mon film. J’ai eu le temps de réfléchir, j’ai encore plein d’idées, le film pourraient encore continuer à être tourné mais peut-être est-il temps de faire un épilogue. J’ai quand même attendu 10 ans pour le monter ! Il y a deux ou trois trucs que j’aurais voulu filmer et que je n’ai pas filmés parce que les gens étaient en instance de séparation, par exemple. Par contre, je l’ai fait jouer, une fille qui a vécu avec Mathieu…
KS : Pourquoi mets-tu la plupart de tes films sur Internet ?
Marcelo Novais Teles : Tout simplement parce que ces films sont autoproduits et que c’est très difficile de les vendre. Certains de mes courts métrages commencent à avoir une jolie carrière, ils ont été montré dans des festivals internationaux : à Londres, au Brésil, à Paris, au Mexique, à Taiwan… mais comme c’est très difficile de les voir et même à la télé… donc tous ceux qui ne dépassent pas un certain nombre de minutes, je les mets en ligne, c’est plus pratique, car comme ça je n’ai pas à donner les DVD aux gens. C’est une manière de diffusion comme une autre finalement.
KS : Quels réalisateurs t’inspirent ?
Marcelo Novais Teles : Mon cinéma je le dois à Jean Rouch. Pendant un an, tous les samedis à 9 heures, je suis allé à la cinémathèque française pour écouter Jean Rouch. J’ai fait ça d’une manière très religieuse, j’ai écouté ses conférences, j’ai regardé ses films… Il y a plein d’autres cinéastes que j’adore : Orson Welles, Kurosawa, Scorsese… les réalisateurs qui ont nourri mon univers.
Propos recueillis par R. B. et F. G.