Section « John McTiernan » partie 2/3 :
Les Films :
Le 13ème Guerrier (The 13th Warrior, 1999) de John McTiernan d’après le roman Le Royaume de Rothgar (Eaters of the Dead) de Michael Crichton – 100 min – Avec Antonio Banderas, Diane Venora, Dennis Storhøi, Vladimir Kulich…
Contraint à l’exil par son calife, pour avoir séduit la femme d’un autre, Ahmed Ibn Fahdlan est envoyé comme ambassadeur en Asie Mineure. Une prophétie l’oblige à devenir le « 13e Guerrier » d’un groupe de Vikings partant porter secours au seigneur Rothgar, dont le village est régulièrement attaqué par une horde de démons, mi-humains mi-animaux. Au cours de ce long périple vers le nord de l’Europe, Ahmed apprend la langue de ses compagnons et le maniement des armes. Sur place, il devra affronter ses propres peurs.
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« Là où l’histoire s’arrête, Michael Crichton greffe son histoire et nous offre une suite en forme de proposition. Qu’arriverait-il si… ? Je crois que Michael a senti que ce texte très ancien contenait tous les germes d’une grande aventure contemporaine. C’est l’histoire d’un « yuppie » qui se voit politiquement « grillé » parce qu’il a couché avec une fille qu’il n’aurait pas dû toucher. Pour le punir, on l’envoie très loin, et le voilà embrigadé par des guerriers scandinaves au nom d’une prophétie. J’ai toujours adoré cette histoire et, dès que possible, j’ai proposé à Michael de l’adapter au cinéma. » John McTiernan.
John McTiernan revisite le mythe de Beowulf : à travers le regard d’Ibn Fadlân (Antonio Banderas, remarquable), il entrelace choc culturel, intrigues politiques et batailles épiques dans une nature sauvage, pour proposer une vision originale des Vikings. Sur une partition de Jerry Goldsmith, un hommage vibrant à la mythologie nordique.
Le tournage et la postproduction du film ont été émaillés de conflits entre le réalisateur John McTiernan et le producteur Michael Crichton. Après le départ de John McTiernan en pleine postproduction du film, Michael Crichton a assuré seul le montage du film et décidé de rejeter la musique composée initialement par Graeme Revell. Crichton a alors fait appel à Jerry Goldsmith pour composer une nouvelle partition. Certaines scènes apparaissant comme mal développées au montage, ces informations expliquent en partie pourquoi le film est considéré comme un « grand film malade ». Séance présentée par John McTiernan.
A la poursuite d’Octobre Rouge (The Hunt for Red October, 1990) de John McTiernan d’après le roman The Hunt for Red October de Tom Clancy – 135 min – Avec Sean Connery, Alec Baldwin, Sam Neill, Scott Glenn…
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En 1984, l’URSS lance un sous-marin de conception révolutionnaire. Tous les services secrets américains sont sur les dents. Le capitaine Ramius, l’as de la marine soviétique, chargé des premiers essais en mer, exécute l’officier politique chargé de la surveillance du bâtiment et met le cap sur les États-Unis. Les marines des deux grandes puissances sont à sa poursuite, et personne ne connait ses intentions : revanche, provocation, geste de démence ou de paix ?
Première adaptation des aventures de Jack Ryan à l’écran, d’après le personnage créé par Tom Clancy. McTiernan plonge dans la guerre froide avec un thriller d’espionnage habile et palpitant, sur fond de course-poursuite en haute mer. Aux côtés de Sam Neill, Sean Connery apporte complexité et nuance à son personnage dans un brillant jeu de stratégie et de manipulation. L’un des fleurons des films de sous-marin. Séance suivie d’une discussion avec John McTiernan.
Last Action Hero (1993) de John McTiernan d’après une histoire de Zak Penn et Adam Leff – 131 min – Avec Arnold Schwarzenegger, F. Murray Abraham, Austin O’Brien, Art Carney…
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Grâce à un billet magique, Danny Madigan, un enfant de onze ans, peut vivre les aventures de son policier préféré, Slater, croisé des temps modernes. Ensemble ils affrontent force danger et triomphent toujours. Mais les choses se compliquent lorsque des personnes mal intentionnées s’emparent du billet magique et gagnent New York, où le crime paie encore plus qu’au cinéma.
Grâce à un ticket magique, un adolescent fan de cinéma se retrouve transporté dans un film d’action aux côtés de son héros de toujours. Le scénario original du film, qui s’intitule alors Extremely Violent, est écrit par Adam Leff et Zak Penn qui, d’emblée, imaginent Arnold Schwarzenegger dans le rôle principal. Columbia acquiert le script et approche l’acteur. Ce dernier décide de rebaptiser le film Last Action Hero. Le script sera ensuite réécrit par Shane Black et David Arnott pour accentuer les scènes d’action.
Last Action Hero est un film d’aventure policière extravagant qui fourmille de clins d’œil et de références cinématographiques. Utilisant la mise en abîme du film dans le film et l’humour décalé, Last Action Hero se révèle être une satire parodique du genre et dans le même temps, un hommage aux films d’action et à leurs clichés associés. Rock à souhait, de Def Leppard à Cypress Hill en passant par Aerosmith, Alice in Chains ou encore AC/DC, de prestigieux groupes de hard rock et de heavy metal participent à la bande originale du film. C’est d’ailleurs Schwarzenegger lui-même qui a personnellement contacté le groupe de musique AC/DC pour leur demander de faire partie de la bande originale du film. Le groupe a de fait composé et créé une nouvelle musique tout spécialement pour le film (le morceau Big Gun), celle-ci devenant ainsi la musique principale du film. Avec Last Action Hero, McTiernan signe un hommage méta aux actioners eighties qui mêle satire et réflexion au fil de séquences spectaculaires. À la tête de cette aventure loufoque, Arnold Schwarzenegger se livre à une malicieuse auto-parodie. Un pur divertissement. Jouissif. Ouverture du festival. Séance présentée par John McTiernan.
Piège de cristal (Die Hard, 1988) de John McTiernan d’après le roman Nothing Lasts Forever de Roderick Thorp – 135 min – Avec Bruce Willis, Alan Rickman, Bonnie Bedelia, Alexander Godunov…
John McClane, policier new-yorkais, est venu rejoindre sa femme Holly, dont il est séparé depuis plusieurs mois, pour les fêtes de Noël dans le secret espoir d’une réconciliation. Celle-ci est cadre dans une multinationale japonaise, la Nakatomi Corporation. Son patron, M. Takagi, donne une soirée en l’honneur de ses employés, à laquelle assiste McClane. Tandis qu’il s’isole pour téléphoner, un commando investit l’immeuble et coupe toutes les communications avec l’extérieur…
« Now I have a machine gun. Ho-Ho-Ho » … Un tournant dans l’histoire du cinéma d’action. Piège de cristal confirme la virtuosité de John McTiernan, et son sens inné de la mise en scène, d’une limpidité et d’une évidence qui rappellent la maestria d’un Hawks. Huis clos, suspense, violence, comédie, le film est un cocktail imparable, qui impose définitivement Bruce Willis au sommet du box-office, et révèle Alan Rickman, figure du théâtre anglais, génial en criminel allemand dans son premier rôle au cinéma.
En 2017, le film est sélectionné par le « National Film Preservation Board » pour conservation au « National Film Registry » de la « Bibliothèque du Congrès », en raison de son apport « culturel, historique ou esthétique » à la culture américaine. Séance présentée par John McTiernan.
Predator (1987) de John McTiernan – 107 min – Avec Arnold Schwarzenegger, Carl Weathers, Elpidia Carrillo, Kevin Peter Hall, Bill Duke…
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Le commando de forces spéciales mené par le major Dutch Schaeffer est engagé par la CIA pour sauver les survivants d’un crash d’hélicoptère au cœur d’une jungle d’Amérique Centrale. Sur place, Dutch et son équipe ne tardent pas à découvrir qu’ils sont pris en chasse par une mystérieuse créature invisible qui commence à les éliminer un par un. La traque commence.
Dans une jungle d’Amérique centrale, une mission de sauvetage tourne à la confrontation avec une terrifiante créature extraterrestre. Thriller, horreur et science-fiction dans un « survival » haletant, dont l’atmosphère paranoïaque va crescendo jusqu’au final, saisissant de brutalité. « S’il peut saigner, on peut le tuer ! » : le premier volet de la franchise, porté par Arnold Schwarzenegger et ses punchlines d’anthologie. Predator marque la première collaboration entre Arnold Schwarzenegger et le metteur en scène John McTiernan dont la mise en scène à la fois claustrophobe, fluide et assurée fera du film une œuvre culte et une référence du genre. Les deux hommes se retrouveront en 1993 pour la comédie d’action Last Action Hero. Séance présentée par John McTiernan.
Thomas Crown (The Thomas Crown Affair, 1999) de John McTiernan – 105 min – Avec Pierce Brosnan, Rene Russo, Denis Leary, Ben Gazzara, Faye Dunaway…
Financier reputé, mecène généreux et collectionneur d’art, Thomas Crown a le goût du risque, du jeu et de l’aventure. Sûr de lui, il reste pourtant un solitaire invétéré qui n’a jamais entretenu que de brèves liaisons. Depuis quelques semaines, il sacrifie ses déjeuners pour visiter le plus grand musée de New York et y admirer a loisir une toile de Van Gogh. Le conservateur lui fait remarquer un Monet d’une valeur inestimable qui laisse le financier indifférent. Un jour, un commando de quatre hommes investit le musée. Crown en profite pour dissimuler le Monet dans son cartable.
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« Le film de Norman Jewison était un caper movie (film de hold-up) et il est devenu le modèle d’un grand nombre d’affreuses copies qui ont fleuri par la suite. Ce film était vraiment en phase avec son époque. Bonnie and Clyde est sorti à la même période, et c’était la même chose : dans les deux cas, on suivait des asociaux qui se transformaient en voleurs. C’était une notion très commune en 1968. Or, notre version de Thomas Crown est une histoire d’amour. Sur certains points, elle est d’ailleurs un peu plus rétro que l’original. Mon film se rapproche plus d’un vieux Cary Grant, d’une love story à l’ancienne, comme La Main au collet. Bref, parce que le premier Thomas Crown avait une fonction précise à son époque et qu’il reflétait un état d’esprit alors courant, je n’ai pas essayé de l’imiter. J’ai plutôt tenté de modifier l’histoire pour être en accord avec mon époque. » John McTiernan.
Le remake de L’Affaire Thomas Crown réalisé par Norman Jewison en 1968 avec Steve McQueen et Faye Dunaway. Le vol de tableau a remplacé le hold-up, Boston est devenue New York, Crown est sympathique et facétieux. Mais la substance est la même, qui célèbre le goût du risque, et cache un jeu de séduction vénéneux, pour l’amour de l’art et surtout l’art de l’amour. John McTiernan retrouve Pierce Brosnan qu’il avait déjà dirigé dans son premier long métrage, Nomads (1986). Séance suivie d’un dialogue avec John McTiernan.
Dix ans après son dernier passage en France en septembre 2014 à l’occasion d’un hommage que lui consacrait le Festival du Film Américain de Deauville et d’une rétrospective à la Cinémathèque Française, invité du Festival cette année, le réalisateur John McTiernan sera à nouveau à l’honneur et présent à la Cinémathèque française pour rencontrer et parler cinéma avec son public. Avec six films du cinéaste à (re)découvrir sur grand écran et une carte blanche donné au réalisateur qui comprend trois films incontournables de l’histoire du cinéma, la Section « John McTiernan » propose un hommage au cinéaste hollywoodien John McTiernan, auteur de quelques-uns des plus beaux films d’action des années 80 et 90, dont la plupart, des triomphes au box-offices (Predator, Piège de Cristal, À la poursuite d’Octobre Rouge), ont tout simplement redéfini l’héroïsme sur grand écran. Son trait, net, précis, élégant, cache aussi un cinéma d’une rare sophistication, une relecture postmoderne des canons hollywoodiens qui lui vaudra une carrière mouvementée, mais toujours d’une grande cohérence.
Afin de ne rien manquer de cet évènement, rendez-vous à La Cinémathèque française et dans les salles partenaires du festival du 5 au 9 mars.
Steve Le Nedelec
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Festival de la Cinémathèque : Sans la connaissance de notre passé, notre futur n’a aucun avenir. C’est pourquoi le passé est un présent pour demain.
Cinq jours durant, dans 9 cinémas (La Cinémathèque française, La Filmothèque du Quartier Latin, Le Christine Cinéma Club, L’Ecole Cinéma Club, La Fondation Jérôme Seydoux – Pathé, L’Archipel, L’Alcazar, Le Vincennes et Le Centre Wallonie-Bruxelles) le Festival de la Cinémathèque propose cette année encore, près d’une centaine de séances de films rares et/ou restaurés présentés par de nombreux invités et répartis en différentes sections pour célébrer le cinéma de patrimoine et fêter en beauté son douzième anniversaire.
Le Festival de la Cinémathèque (ex « Toute la mémoire du monde »), le Festival international du film restauré fête ses 12 ans avec une riche sélection de restaurations prestigieuses accompagnées d’un impressionnant programme de rencontres, de ciné-concerts et de conférences.
Moment privilégié de réflexion, d’échange et de partage qui met l’accent sur les grandes questions techniques et éthiques qui préoccupent cinémathèques, archives et laboratoires techniques mais aussi, bien évidemment (on l’espère encore !), éditeurs, distributeurs, exploitants et cinéphiles, le Festival de la Cinémathèque, né dans le contexte de basculement du cinéma dans l’ère du numérique, propose une fois de plus, cette année encore, une programmation exceptionnelle en donnant à voir aux spectateurs les chefs d’œuvre comme les œuvres moins connues (curiosités, raretés et autres incunables) du patrimoine du cinéma. Avec toujours un élargissement « Hors les murs » dans différentes salles partenaires de la manifestation à Paris et banlieue parisienne, puis, dans la continuité du festival francilien, en partenariat avec l’ADRC (Agence nationale pour le développement du cinéma en régions), plusieurs films qui tourneront après le festival dans des cinémas en régions, pour sa douzième édition, le Festival International du film restauré, renommé depuis l’année dernière « Festival de la Cinémathèque », s’affirme comme étant l’immanquable rendez-vous dédié à la célébration et à la découverte du patrimoine cinématographique mondial.
Créé par La Cinémathèque française en partenariat avec le Fonds Culturel Franco-Américain et Kodak, et avec le soutien de ses partenaires institutionnels et les ayants droit essentiels aux questions de patrimoine, ce festival est incontournable pour les cinéphiles passionnés, les amoureux du patrimoine cinématographique, les archivistes, les historiens, les chercheurs et autres curieux. Riche et foisonnante, la programmation du festival nous propose un panorama très éclectique des plus belles restaurations réalisées à travers le monde et salue ainsi non seulement le travail quotidien des équipes des différentes institutions, mais nous fait également prendre toute la mesure de la richesse incommensurable de cet Art qui n’a de cesse de témoigner tout en se réinventant tout le temps.
Festival de la Cinémathèque – 12ème édition – Festival International du Film Restauré – Du 5 au 9 mars 2025 à La Cinémathèque Française et « Hors les murs ».