La section « Restaurations et Incunables », propose une sélection de raretés incontournables et de restaurations menées récemment en France et dans le monde. Un programme éclectique par nature qui, des classiques aux trésors cachés, comprend des projections de grands films absents des écrans depuis longtemps et des ciné-concerts. Cette section qui réunit aussi bien des classiques hollywoodiens, des films d’auteurs, des films muets, des films expérimentaux ou encore des films documentaires, met principalement en valeur le travail des archives, des ayants droit et des laboratoires.
Section « Restaurations et Incunables » partie 1/3 :
La Bande du Rex (1979) de Jean-Henri Meunier (sous le pseudonyme de « 108-13 ») – 100 min – Avec Charlotte Kid, Jacques Higelin, Nathalie Delon, Féodor Atkine, Tina Aumont…
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Autour d’un cinéma de banlieue, l’itinéraire d’un groupe de zonards à l’aube des années 80. À travers leur existence faite de rock, de grabuge et de virées en bécanes, le film dresse le portrait d’une jeunesse tiraillée entre désillusion et quête de sens, à l’énergie aussi brute que la BO signée Jacques Higelin.
Restauration 4K par TF1 Studio, avec le soutien du CNC, au laboratoire Éclair Classics (Paris/Bologne) en 2024.
Le Barattage (Manthan, 1976) de Shyam Benegal – 134 min – Avec Girish Karnad, Smita Patil, Naseeruddin Shah…
Le vétérinaire Rao arrive dans un village rural du district de Kheda. Il veut mettre en place une coopérative laitière, ce qui dérange non seulement les intermédiaires qui exploitent les villageois, mais aussi la structure féodale séculaire du village.
Classique du cinéma indien, Manthan raconte la lutte collective de villageois en faveur de leur émancipation économique, grâce à un vétérinaire idéaliste qui initie une coopérative laitière. Le titre du film évoque le barattage du lait mais aussi celui, métaphorique, des rapports de pouvoir dans une société rurale bouleversée par la création de la coopérative. La fin du film, qui voit le fondateur de la coopérative se retirer et la coopérative survivre sans lui grâce à l’action des petits producteurs, sous-entend que les changements sociaux doivent être le fait des classes opprimées elles-mêmes. Financé par 500 000 agriculteurs indiens, Manthan est un modèle de cinéma engagé, largement célébré pour ses performances d’acteurs autant que pour son impact social sur le pays.
Restauration par Film Heritage Foundation à Prasad Corporation Pvt. Ltd. (Inde) et au laboratoire L’Immagine ritrovata, à partir du négatif 35 mm original conservé par NFDC-National Film Archive of India.
Chacal (The Day of the Jackal, 1972) de Fred Zinnemann d’après le roman The Day of the Jackal de Frederick Forsyth – 143 min – Avec Edward Fox, Terence Alexander, Michel Auclair, Delphine Seyric, Michael Lonsdale…
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En août 1962, après une tentative ratée de l’assassinat du général de Gaulle, l’OAS accuse le coup. A la tête de l’organisation, le colonel Rodin décide d’engager dès lors un tueur professionnel sans attache ni lien avec le monde extérieur, et c’est en échange de 500 000 dollars qu’il trouve l’homme de la situation, « le Chacal ». Pour déjouer ce complot, l’inspecteur Lebel mène l’enquête et tente le tout pour le tout afin de démasquer le nouvel agent de l’OAS.
Adaptée du roman d’espionnage de Frederick Forsyth, la traque haletante d’un tueur professionnel, engagé par l’OAS pour éliminer le président De Gaulle, après l’échec de l’attentat du Petit-Clamart. Décors authentiques et casting franco-britannique pour un thriller politique, implacable, qui allie tension et précision documentaire. Version 4K par Universal et Park Circus.
La Chatte à deux têtes (2001) de Jacques Nolot – 87 min – Avec Vittoria Scognamiglio, Jacques Nolot, Sébastien Viala, Fouad Zeraoui…
Un cinéma porno est le cadre d’une histoire d’amour entre une caissière, un homme de cinquante ans et un projectionniste nettement plus jeune. La caissière abuse de la naïveté du projectionniste pour draguer l’homme de cinquante ans, tandis que ce dernier se sert de la complicité de la caissière pour séduire le jeune garçon.
« Au départ, ce devait être une nouvelle, une lettre adressée après sa disparition à Saïd, mon fils adoptif. Pour évacuer la douleur, j’ai continué à écrire des textes. Une idée s’est précisée autour d’un homme seul qui fréquente les cinémas pornos. Je me suis fait plaisir en écrivant des mots avec une musique assez triviale sur tout ce qui me travaillait, sur mes amertumes, mes frustrations. » Jacques Nolot.
Dans un cinéma porno de Pigalle, Jacques Nolot filme à huis clos la naissance d’un triangle amoureux. De la fascination au trouble, il capte la frustration sexuelle, la solitude et l’hypocrisie d’un milieu étrange, où des hommes en pleine misère affective poursuivent leur quête de jouissance.
Restauration par Jacques Nolot et la Cinémathèque française au laboratoire TransPerfect Media, à partir du négatif image et des bandes sonores originales. Séance présentée par le réalisateur Jacques Nolot.
Cousin, Cousine (1975) de Jean-Charles Tacchella – 95 min – Avec Marie-Christine Barrault, Victor Lanoux, Marie-France Pisier, Guy Marchand …
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Lors de rencontres familiales, la tendresse naît entre une jeune femme et son cousin. Cette liaison va déconcerter la famille et désorganiser leurs foyers respectifs.
Lors d’une fête de mariage, la rencontre de deux cousins par alliance, dont la complicité grandissante nourrit les soupçons. Une comédie polyamoureuse qui fleure bon les années 70, jusque dans la musique gentiment désuète. Une tranche de vie à la française et l’un des succès tricolores les plus populaires aux États-Unis, après Un homme et une femme.
Restauration 2K par le laboratoire Éclair pour Gaumont. Séance présentée par Danièle Thompson et Alain Doutey.
En rade (1927) de Alberto Cavalcanti – 96 min – Avec Nathalie Lissenko, Catherine Hessling, Thomy Bourdelle …
Les rapports entre une petite serveuse de bar et Jean, le fils de la blanchisseuse qui rêve d’autres horizons.
Regard poétique et réaliste sur la vie des dockers, ou l’histoire d’amour malheureuse d’une serveuse de café et d’un jeune homme qui rêve de prendre la mer. Influencé par l’œuvre de Jean Epstein, le cinéaste d’origine brésilienne capture l’humeur des âmes perdues d’un bord de quai, et s’attarde sur les visages pour en révéler toutes les émotions.
Restauration par Les Films du Panthéon et la Cinémathèque française, en collaboration avec Les Films du Jeudi et le BFI National Archive, avec le soutien du CNC. Accompagnement musical par Benjamin Moussay.
Faust (Faust – Eine deutsche Volkssage, 1926) de Friedrich Wilhelm Murnau d’après la pièce Faust de Johann Wolfgang von Goethe – 107 min – Avec Gösta Ekman, Emil Jannings, Camilla Horn…
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Tourmenteur de l’humanité avec la guerre, la peste ou la famine, Méphisto considère que la terre lui appartient. L’Archange Gabriel lui évoque le nom de Faust, un vieux savant, un juste dont la vie entière est la preuve que la terre n’est pas totalement soumise au Mal. Méphisto promet de détourner de Dieu l’âme de Faust. Alors la terre sera tienne, promet l’Archange… Dans son village décimé par la peste, Faust, désespéré, trouve un grimoire lui permettant d’invoquer le Diable, et signe avec lui un pacte de 24 heures pour sauver les malades. Mais les villageois s’en aperçoivent et veulent le lapider. En proie au suicide, Faust accepte une nouvelle proposition de Méphisto : retrouver sa jeunesse en échange de son âme…
« De tous les cinéastes, Murnau est peut-être celui qui a su organiser l’espace de ses films de la façon la plus rigoureuse et la plus inventive… La puissance de l’expression plastique prend manifestement le pas sur l’anecdote, en ce drame connu de tout spectateur. Les contemporains l’ont goûté, et nous le goûtons nous-mêmes comme une sorte d’opéra visuel, la mise en scène y tenant lieu de partition. » Eric Rohmer.
Murnau transforme le héros de Goethe en personnage moderne dans un condensé de tous les mythes faustiens. Du romantisme wagnérien aux surprenantes échappées vers la comédie, il compose une lutte du jour et de la nuit pleine d’outrance. Une symphonie gothique éblouissante de beauté, dont les visions puissantes constituent la quintessence de l’expressionnisme. Faust est le dernier film de Murnau réalisé en Allemagne avant que celui-ci ne soit engagé par la FOX pour réaliser L’Aurore et qu’il décide de poursuivre sa carrière aux Etats-Unis.
Faust, qui offre son âme au diable en échange d’une deuxième vie, est un personnage mythique issu d’un conte allemand qui inspira de nombreux cinéastes, tels Brian De Palma avec Phantom of the Paradise (1974) ou encore Alan Parker avec Angel Heart (1986).
Ciné-concert. Musique improvisée au piano par Jean-François Zygel.
Le Fleuve de la mort (El Río y la muerte, 1954) de Luis Buñuel, d’après le roman Muro blanco sobre roca negra de Miguel Álvarez Acosta – 91 min – Avec Columba Domínguez, Miguel Torruco, Joaquín Cordero …
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Dans le village côtier de Santa Bibiana, le moindre malentendu peut dégénérer en fusillade mortelle. Entre les familles Anguiano et Menchaca, le torchon brûle.
Autour d’une vendetta ancestrale qui oppose deux familles d’un village reculé du Mexique, Buñuel confronte les traditions séculaires et les valeurs modernes de la ville, incarnées par un jeune médecin, qui se lie d’amitié avec un membre du clan rival. Une œuvre méconnue, où les obsessions du cinéaste pour la mort et ses rituels jaillissent du fond d’un fleuve à la portée mythologique.
Film de commande de la période mexicaine du cinéaste, Le Fleuve de la mort raconte comment la patience d’un médecin de campagne peut venir à bout de la rivalité sanglante opposant deux familles dans un petit village reculé du Mexique. Pour Buñuel, un simple film sur « la mort à la mexicaine », comme il l’appelle. « Cette mort facile… Vous savez quand un homme meurt, les gens sont là qui fument et boivent des petits verres d’alcool. » On y reconnaît cependant la patte du cinéaste, sa façon de croquer les personnages – un curé qui sort un revolver – ou la reconstitution minutieuse d’un cortège funèbre, qui font d’El Río y la muerte un document passionnant sur la société mexicaine, là où « la vie est très peu de chose et où la mort ne compte pas ».
Restauration 2K par l’UNAM. Ressortie en salles par Les Films du Camélia.
Happy Day (1976) de Pantelís Voúlgaris d’après le roman La Peste d’Andréas Franghias – 105 min – Avec Stathis Yalelis, Stavros Kalaroglou, Kostas Tzoumas…
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Dans un camp de prisonniers politiques sur une île déserte, les gardiens humilient et torturent les prisonniers. L’un d’entre eux, B., refuse de signer ses « aveux » et son « repentir ». Il est battu à mort et son corps est jeté à la mer. Il s’agit de le faire disparaître, juste avant la visite de la « grande-mère », la reine du pays. La cause de son décès est attribuée à un suicide. Mais B. n’est cependant pas mort et revient sur l’île à la nage où il se cache. Alors que la reine s’annonce, il est découvert et abattu immédiatement par les gardiens, puisqu’il est déjà officiellement mort. Un autre détenu, qui s’était lui repenti, découvre le corps, attaché à un poteau dans la mer. Il l’embrasse sur la bouche, reprenant ainsi espoir pour continuer la lutte.
Sur une île déserte, un camp de prisonniers subit interrogatoires, violences et châtiments. Multiprimé au Festival de Thessalonique en 1976, Happy Day retrace le parcours chaotique des détenus politiques de la gauche durant la guerre civile grecque. À la fois surréaliste et innovant, il capte brillamment l’atmosphère pesante de ces geôles, qui évoquent l’univers allégorique d’Orwell.
Restauration 4K par SUB.4.7 – Digital Film Restoration Lab of the Greek Film Archive, grâce au financement de la Commission européenne, dans le cadre du plan national de relance et de résilience Grèce 2.0, en collaboration avec le laboratoire L’Immagine Ritrovata.
Jardin d’été (Natsu no niwa, 1994) de Shinji Sōmai d’après le roman Natsu no niwa de Kazumi Yumoto – 113 min – Avec Rentarō Mikuni, Naoki Sakata, Naho Toda …
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Trois jeunes écoliers aventuriers se retrouvent dans le domaine mal entretenu d’un vieil homme solitaire. Petit à petit, ils vont tenter d’approcher l’homme et lui proposer de refaire son jardin et sa maison.
Trois garçons espionnent un vieil ermite excentrique et découvrent bientôt ses secrets. Le réalisateur de Typhoon Club signe un récit bouleversant sur le passage à l’âge adulte et l’acceptation de la mort, une vision d’enfance teintée de réalisme et de poésie, qui brille par sa délicatesse et sa profondeur. Récit d’apprentissage à la fois mélancolique et joyeux, Jardin d’été est une des œuvres les plus exigeantes du cinéma japonais à une époque de déclin des grands studios.
Restauration 4K par Yomiuri Telecasting Corporation, d’après le négatif 35 mm d’origine. Distribution en France par Survivance.
Lili Marleen (1980) de Rainer Werner Fassbinder d’après le roman autobiographique Der Himmel hat viele Farben de Lale Andersen – 120 min – Avec Hanna Schygulla, Giancarlo Giannini, Mel Ferrer …
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L’amour impossible entre l’interprète de la chanson « Lili Marleen », instrument de la propagande allemande, et un jeune musicien d’origine juive.
Inspiré par la relation amoureuse entre la chanteuse allemande Lale Andersen et le compositeur suisse juif Rolf Liebermann, Fassbinder interroge la place de l’art durant la guerre dans un mélodrame tourmenté, dont la mise en scène pastiche l’esthétique UFA. Une évocation brûlante du nazisme, doublée d’une réflexion sur la propagande et la manipulation politique.
Restauration 4K. Ressortie en salles par Carlotta Films.
La Esmeralda (1906) de Alice Guy – 12 min – Avec Denise Becker, Henry Vorins…
Une variation autour du personnage de Notre-Dame de Paris de Victor Hugo.
La toute première adaptation à l’écran du roman de Victor Hugo, Notre-Dame de Paris.
Film retrouvé ; numérisé et restauré en 4K par Gaumont en 2024, d’après une copie nitrate teintée de ses collections, comportant les cartons d’origine en italien. Les travaux de restauration ont été réalisés au laboratoire L’Image retrouvée. Accompagnement musical par Jacques Cambra.
Narayana (1920) de Léon Poirier d’après le roman La Peau de chagrin d’Honoré de Balzac – 67 min – Avec Laurence Myrga, Edmond Van Daële, Marcelle Souty…
Adaptation de La Peau de chagrin ou l’histoire d’un homme ruiné par une vie dissolue qui demande à Narayana, le petit dieu du bonheur, une grande fortune.
Une statuette orientale permet à un étudiant sans-le-sou de faire cinq vœux avant de mourir. Poirier transpose La Peau de chagrin de Balzac dans un envoûtant univers Art Déco, bercé par une imagerie onirique et une atmosphère mystérieuse. La modernisation fantastique d’un récit classique.
Restauration 4K par Gaumont avec le concours du CNC, d’après le négatif nitrate original. Intertitres recomposés à partir d’inscriptions parcellaires sur cet élément et du synopsis archivé du film. Accompagnement musical par Jacques Cambra.
Cinq jours durant, dans 9 cinémas (La Cinémathèque française, La Filmothèque du Quartier Latin, Le Christine Cinéma Club, L’Ecole Cinéma Club, La Fondation Jérôme Seydoux – Pathé, L’Archipel, L’Alcazar, Le Vincennes et Le Centre Wallonie-Bruxelles) le Festival de la Cinémathèque propose cette année encore, près d’une centaine de séances de films rares et/ou restaurés présentés par de nombreux invités et répartis en différentes sections pour célébrer le cinéma de patrimoine et fêter en beauté son douzième anniversaire.
Le Festival de la Cinémathèque (ex « Toute la mémoire du monde »), le Festival international du film restauré fête ses 12 ans avec une riche sélection de restaurations prestigieuses accompagnées d’un impressionnant programme de rencontres, de ciné-concerts et de conférences.
Moment privilégié de réflexion, d’échange et de partage qui met l’accent sur les grandes questions techniques et éthiques qui préoccupent cinémathèques, archives et laboratoires techniques mais aussi, bien évidemment (on l’espère encore !), éditeurs, distributeurs, exploitants et cinéphiles, le Festival de la Cinémathèque, né dans le contexte de basculement du cinéma dans l’ère du numérique, propose une fois de plus, cette année encore, une programmation exceptionnelle en donnant à voir aux spectateurs les chefs d’œuvre comme les œuvres moins connues (curiosités, raretés et autres incunables) du patrimoine du cinéma. Avec toujours un élargissement « Hors les murs » dans différentes salles partenaires de la manifestation à Paris et banlieue parisienne, puis, dans la continuité du festival francilien, en partenariat avec l’ADRC (Agence nationale pour le développement du cinéma en régions), plusieurs films qui tourneront après le festival dans des cinémas en régions, pour sa douzième édition, le Festival International du film restauré, renommé depuis l’année dernière « Festival de la Cinémathèque », s’affirme comme étant l’immanquable rendez-vous dédié à la célébration et à la découverte du patrimoine cinématographique mondial.
Créé par La Cinémathèque française en partenariat avec le Fonds Culturel Franco-Américain et Kodak, et avec le soutien de ses partenaires institutionnels et les ayants droit essentiels aux questions de patrimoine, ce festival est incontournable pour les cinéphiles passionnés, les amoureux du patrimoine cinématographique, les archivistes, les historiens, les chercheurs et autres curieux. Riche et foisonnante, la programmation du festival nous propose un panorama très éclectique des plus belles restaurations réalisées à travers le monde et salue ainsi non seulement le travail quotidien des équipes des différentes institutions, mais nous fait également prendre toute la mesure de la richesse incommensurable de cet Art qui n’a de cesse de témoigner tout en se réinventant tout le temps.
Afin de ne rien manquer de cet évènement, rendez-vous à La Cinémathèque française et dans les salles partenaires du festival du 5 au 9 mars.
Steve Le Nedelec
Festival de la Cinémathèque : Sans la connaissance de notre passé, notre futur n’a aucun avenir. C’est pourquoi le passé est un présent pour demain
Festival de la Cinémathèque – 12ème édition – Festival International du Film Restauré – Du 5 au 9 mars 2025 à La Cinémathèque Française et « Hors les murs ».