Considérée comme la plus longue avenue du monde, la Rivadavia, traverse Buenos Aires, du Nord au Sud, des quartiers aisés aux quartiers populaires. Au cours de ce voyage c’est le temps qu’interroge la cinéaste, ou plutôt les temps. La dictature, la crise, les souvenirs des habitants, toute cette mémoire se superpose dans les différentes strates du temps. Ces temps constituent le présent de la capitale argentine. Sur la Place de Mai, les mères de disparus demandent justice depuis 35 ans. Des ouvrières de la crise de 2001 luttent encore. Un homme se souvient, dans la chaleur de la nuit, de son frère, victime de la junte; des étudiants chinois incrédules devant le concept de l’Immaculée Conception… C’est aussi la danse, des pas dans une ruelle, le film est à l’image des danseurs, il se déplace le long de l’avenue, en mouvement non linéaire, nous avançons, nous revenons en arrière, nous faisons un pas de côté, et nous sommes dans une autre réalité, et de temps à autre nous nous posons, – une rencontre muette, un visage, une vie, au milieu de l’agitation de la grande métropole. Il y a quelque chose d’Ulysse dans ce voyage et très certainement de profondément Argentin dans ce que capte admirablement bien la caméra de Christine Seghezzi.
August Tino
Un film franco-argentin de Christine Seghezzi. Montage : Claire Atherton. Photo : Willi Behnisch. Son : Ariel Piluso & Christine Seghezzi. Montage son et mixage : Eric Lesachet. Etalonnage : Isabelle Laclau. Musique : Mario Valdéz. Producteur : Céline Maugis. Production : La vie est belle – MMP – Pays des Miroirs Productions – WOW Films avec la participation de La Locale – Cinaps TV – TV Tours Val de Loire – CNC – Région Basse-Normandie – CICLIC – Procirep-Angoa – Scam. Distribution Zeugma Films. Durée : 67 mn. HD. 16/9. 2012 Sélection Cinéma du Réel 2013 Compétition Française.