Intitulée « C’est du Sport ! » la section Focus propose cette année, comme son nom l’indique, de mettre à l’honneur un thème regroupant quatre films permettant d’observer la société coréenne par le prisme du sport.
As One (2011) de Moon Hyun-sung
1991. Le championnat du monde de tennis de table féminin, au Japon, arrive à grand pas. Pour la première fois depuis la guerre, Corée du Sud et Corée du Nord décident de concourir sous une même bannière. Malgré les dissensions entre les joueuses des deux pays, notamment leurs championnes respectives Hyun Jung-hwa et Lee Boon-hee, l’entraînement commence avec un objectif : détrôner les championnes chinoises.
Premier long métrage réalisé par Moon Hyun-sung (The King’s Case Note), basé sur des faits réels, As One fait écho à la situation politique actuelle entre les deux pays et réuni à l’écran les comédiennes Bae Doona (Barking Dog, Sympathy for Mr. Vengeance, The Host, Air Doll, A Girl at my door, Tunnel,…) et Ha Ji-won (The Last Day,…).
The Foul King (Banchikwang, 2000) de Kim Jee-woon.
Dae-ho est un employé de banque malheureux dans son boulot, ne supportant plus son supérieur et ses remontrances permanentes. Le burn-out n’est pas loin quand un jour, il passe devant une salle de gym accueillant des catcheurs. Dae-ho a toujours été fasciné par le catch, depuis sa plus tendre enfance. L’employé de banque malheureux va alors prendre une décision qui va changer sa vie : il va devenir catcheur.
Né en 1964, Kim Jee-woon a commencé sa carrière au théâtre, en tant qu’auteur et metteur en scène. Il se tourne vers le cinéma en réalisant son premier long-métrage en 1998, The Quiet Family, déjà interprété par l’immense Song Kang-ho, avec qui il tourna par la suite The Foul King, devenu un classique de la comédie sociale coréenne, Le Bon, La Brute et Le Cinglé, et The Age Of Shadows. On lui doit également 2 sœurs, A Bittersweet Life, J’ai rencontré le Diable ou encore Le Dernier Rempart.
Fourth Place (Sa deung, 2015) de Jung Ji-woo.
Gwang-soo avait tout pour devenir un grand athlète en natation. Mais son excès de confiance et les méthodes violentes de son coach ont eu raison de son envie. Des années plus tard, il est devenu entraîneur. Le jeune Joon-ho, 11 ans, arrive toujours à la 4ème place dans les compétitions de natation. Voulant en faire un champion, sa mère engage Gwang-soo pour qu’il entraîne le garçon.
Né en Corée en 1968, Jung Ji-woo réalise Happy End, son premier long métrage sélectionné à la Semaine de la Critique à Cannes, en 2000. Il réalise ensuite Blossom Again (2005), Modern Boy (2008) ou encore Eungyo (2012). Depuis Fourth Place, il a signé le thriller Heart Blackened. Fascinante critique acerbe du culte de l’excellence dans la société coréenne, Fourth Place pointe du doigt les dérives néfastes qui en découlent.
The King Of Jokgu (Jokgu Wang, 2013) de Woo Moon-gi.
Man-sub ne fait pas partie des étudiants populaires à l’université. Mais la façon dont les autres étudiants le perçoivent va changer quand Man-sub va, contre toute attente, battre l’une des stars de la fac dans une partie de jokgu, un sport alliant les caractéristiques du football et du volley. Une fièvre de jokgu s’empare alors des étudiants, et la popularité de Man-sub grimpe en flèche…
Né en 1983, avec The King Of Jokgu, son premier long métrage, Woo Moon-gi signe une remarquable comédie loufoque indépendante sur le milieu universitaire coréen. A noter que le film est co-produit par Jeon Go-woon, la cinéaste invitée de la section « Portrait » au festival cette année, et que Woo Moon-gi est membre du collectif Gwanghwamun Cinema dont cette dernière est la fondatrice.
Vive le sport dans les salles obscures !
Steve Le Nedelec