Le cinéma classique coréen est toujours un terrain inconnu en dehors de ses frontières. Le festival consacre donc à juste titre une section qui tend à restituer le passé oublié du cinéma coréen. La section Classiques nous propose quatre films inédits en France à la mémoire de Koo Bong-seo, l’un des plus grands noms de l’histoire du cinéma coréen, le Charlie Chaplin coréen. « Le parrain des comédies », c’est ainsi que les Coréens ont surnommé la légende coréenne du cinéma comique. Disparu le 27 août 2016, Koo Bong-seo était toujours prêt à se glisser dans la peau de n’importe quel personnage, que ce soit un cowboy, un étranger, une femme, un homme riche et modeste, naïf et galant… Fou de comédie, Koo Bong-seo a tourné 170 films. La comédie est un genre trop souvent considéré comme mineur, et pour cela trop fréquemment méprisé à l’étranger lorsqu’il est question de culture coréenne. Et puisque plus des trois quarts des films qu’il a tournés sont des comédies, il n’y a rien de surprenant à ce que son œuvre soit restée inconnue du public français… Jusqu’à maintenant. La section propose donc de découvrir Gentleman in his only suit (1968) de Kim Gi-pung, Sorry to give you trouble (1969) de Im Kwon-taek, A Man and a Gisaeng (1969) et The Man who was crushed to death by money (1971) de Shim Wu-seob.
Gentleman in his only suit (1968) de Kim Gi-pung
Woo-shin, un portier d’hôtel, reçoit un billet gagnant de loterie en guise de pourboire. En apprenant cela, Haeng-ja, sa petite amie, lui propose de cacher le billet dans une veste de Woo-shin. Les deux rêvent à un futur heureux, mais l’affaire se gâte quand Du-ho, le meilleur ami de Woo-shin, lui emprunte sa veste pour rencontrer sa propre petite amie ainsi que le père de celle-ci…
Sorry to give you trouble (1969) de Im Kwon-taek
Monsieur KOO, un célibataire d’âge moyen, quitte sa ville natale pour monter à Séoul rendre visite à son meilleur ami, LEE Jae-myeong, qui est marié. Au fur et à mesure que le séjour de KOO se prolonge, la vie conjugale de son ami LEE devient compliquée…
A Man and a Gisaeng (1969, affiche ci-contre) de Shim Wu-seob. Viré de son travail parce que jugé trop féminin, Tae-ho décide de se reconvertir en gisaeng (l’équivalent coréen d’une geisha) dans un yojeong, un restaurant de luxe. Devenu Sanwol, la plus populaire des gisaengs, Tae-ho tombe amoureux d’une autre gisaeng, Jeong-mi…
The Man who was crushed to death by money (1971) de Shim Wu-seob
A la demande de sa vieille femme, qui veut un enfant, KOO In-Gap, devenu millionnaire après avoir investi dans l’immobilier, prend une jeune maîtresse. Si sa femme ne peut avoir d’enfant, alors elle veut que In-Gap en fasse un à une autre. Celui-ci tente alors d’être à la hauteur de sa jeune concubine au lit, mais c’est loin d’être gagné.
Steve Le Nedelec