Devenu le rendez-vous incontournable des cinéphiles passionnés par le cinéma coréen, le Festival du Film Coréen à Paris est LE moment privilégié qui met l’accent sur une des cinématographies les plus riches et les plus intéressantes de ces dernières années. Au vu de sa belle programmation, le festival promet, cette année encore, de grands moments de cinéma.
Le programme, riche et alléchant, annonce pas moins d’une trentaine de longs métrages de tous les genres et une vingtaine de courts métrages qui sont répartis en différentes sections et qui, comme chaque année, pour beaucoup, seront présentés par les cinéastes et/ou les comédiens et comédiennes, invités du festival, qui ont fait le déplacement afin de rencontrer le public du festival et discuter de leurs œuvres et de leur travail. Allant du blockbuster au film d’auteur indépendant, la sélection très alléchante de cette douzième édition met une fois encore à l’honneur un cinéma à l’exception culturelle singulière. De par sa diversité, son éclectisme et sa richesse, cette nouvelle édition s’annonce déjà exceptionnel.
Film d’Ouverture :
A Taxi Driver (Taeksi Woonjunsa), le film d’ouverture du festival est signé Jang Hoon. C’est son quatrième long métrage après Rough Cut (2008), film écrit et produit par Kim Ki-duk dont Jang Hoon a été l’assistant au début de sa carrière, Secret Reunion (2010) et The Front Line (2011).
A Taxi Driver, dernier gros succès coréen, est le premier film à avoir atteint les 10 millions de spectateurs en Corée cette année. Interprété par l’acteur star Song Kang-ho que l’on a pu voir entre autres à l’affiche de Sympathy for Mr. Vengeance (Boksuneun naui geot, 2002), Lady Vengeance (Chinjulhan geomjasshi, 2005) et Thirst (Bakjwi, 2009) de Park Chan-wook, Memories of Murder (Salinui chueok, 2003) et Snowpiercer (2013) de Bong Joon-Ho ou encore Le Bon, la Brute et le Cinglé (Joheunnom nabbeunnom isanghannom, 2008) de Kim Jee-woon, le film traite du mouvement pour la démocratisation de Gwangju en mai 1980, événement marquant de l’histoire coréenne. A Taxi Driver raconte l’histoire d’un journaliste allemand basé au Japon qui, en mai 1980, apprend qu’il se passe des évènements suspects dans la ville de Gwangju en Corée du Sud, on parle d’affrontements entre l’armée et la population, et décide d’engager un chauffeur de taxi de Séoul afin de l’accompagner sur place pour découvrir la vérité.
Film de Clôture :
Le festival se terminant le soir du 31 octobre, la nuit d’Halloween, c’est avec le film d’horreur The Mimic (Jang-san-beom), second long métrage après Hide and Seek (2013) du cinéaste Jung Huh, que l’on clôturera en beauté cette riche édition.
The Mimic raconte l’histoire d’une femme dont le fils a disparu qui s’installe à la campagne avec son mari, sa fille et sa belle-mère. Peu après leur arrivée, ils retrouvent une petite fille perdue dans les bois et la recueillent. Commencent alors à se produire dans la maison des évènements étranges…
La section Événements est composée de quatre longs métrages : I Can Speak de Kim Hyun seok, The Fortress de Hwang Dong hyuk, V.I.P. de Park Hoon-jung et Midnight Runners de Kim Joo-hwan.
I Can Speak (Ai Kaen Seupikeu) est le septième long métrage de Kim Hyun-seok qui a commencé sa carrière en tant que scénariste en travaillant notamment sur Joint Security Area de Park Chan-wook.
I Can Speak est une comédie romantique qui raconte l’histoire d’une vieille dame qui vient régulièrement dénoncer et porter plainte contre ses proches au poste de police du quartier. Elle est toujours reçue par le même jeune fonctionnaire qui note ses doléances mais ne la supporte plus. Tout va changer le jour où la vieille dame va lui demander de lui enseigner l’anglais…
The Fortress est le quatrième long métrage de Hwang Dong-hyuk après My Father (2007), Silenced (2011) et Miss Granny (2013). A la fois fresque épique, film historique, film de guerre, film politique et drame humain, The Fortress est un film à grand spectacle époustouflant à voir absolument sur grand écran.
Sorti en Corée il y a à peine quelques jours, le film est déjà devenu l’événement du mois dans les salles coréennes. L’histoire du film se déroule au 17ème siècle. En 1636, le royaume de Joseon est attaqué par la dynastie Qing. Le roi Injo se réfugie avec sa suite dans les montagnes, dans la forteresse de Namhansanseong, bientôt prise d’assaut par l’envahisseur. Alors que le roi hésite sur la marche à suivre, et que son armée protège la forteresse, deux de ses ministres s’opposent. Choi Myung-kil insiste pour que le roi traite avec les Qing, pendant que Kim Sang-hun exhorte le roi à résister coûte que coûte.
V.I.P. (Beuiaipi) est le nouveau long métrage du cinéaste Park Hoon-jung qui a réalisé entre autres The Showdown (2011), New World (2013) et The Tiger (2015) et qui est le scénariste de l’extraordinaire J’ai rencontré le Diable (Akmareul boatda, 2010) de Kim Jee-woon.
V.I.P. est un thriller sulfureux qui a attiré plus d’un million de spectateurs lors de sa première semaine d’exploitation en Corée. Kim Kwang-Il a commis une série de meurtres violents en Corée du Nord, avant de passer au sud, où il continue à tuer. L’inspecteur Chae de la police de Séoul a carte blanche pour l’arrêter. Cependant il découvre vite que les services secrets sud- coréens semblent eux aussi s’intéresser à Kim, mais pas pour les meurtres qu’il a commis…
Midnight Runners (Chungnyeongyungchal) est le troisième long métrage de Kim Joo-hwan et l’un des grands succès de l’été en Corée. Auparavant, ce dernier a réalisé deux films indépendants : Goodbye My Smile (2010) et Koala (2013).
Midnight Runners un film d’action efficace et rafraichissant qui a déjà attiré près de 6 millions de coréens dans les salles. Ki-joon et Hee-yeol sont deux amis étudiant à l’école de police. Un soir de sortie, ils sont témoins du kidnapping d’une jeune femme. Lorsqu’ils préviennent les forces de police, celles-ci ne poussent pas l’enquête plus avant, engluées dans la bureaucratie et les preuves s’avérant insuffisantes. Les deux étudiants policiers décident alors de mener l’enquête eux-mêmes… mais ils ne sont pas forcément les plus fins limiers de leur classe.
Steve Le Nedelec